Avec la rentrée des classes arrivent les initiations universitaires. Moment de festivités mémorable pour la plupart, personne n’est à l’abri d’un incident fâcheux. Une étudiante en communication l’a appris à ses dépens.
Catherine Deslauriers
Le dimanche 2 septembre, les initiateurs, dont elle fait partie, et les initiés du baccalauréat en communication se regroupent devant le pavillon Louis-Jacques-Casault. Les initiateurs, debout dans la fontaine, « baptisent » les initiés. Un bout de métal s’y trouvait et a transpercé le pied d’une étudiante. La blessure est telle que les ambulanciers sont appelés pour arrêter l’hémorragie et une opération sous anesthésie générale est nécessaire. Elle devra se déplacer en béquilles pour les semaines à venir et n’a pas pu se présenter au travail cette semaine.
L’étudiante s’estime simplement malchanceuse, car cela aurait pu arriver à n’importe qui considérant le nombre de personnes qui devaient circuler dans la fontaine lors de cette épreuve. Elle révèle qu’un autre étudiant de l’université s’est retrouvé aux urgences après avoir marché sur de la vitre cassée dans le cadre des initiations. Selon elle, ce sont deux accidents isolés. Elle ne remet pas en question le bien-fondé des activités d’intégration.
Au moins un autre étudiant s’est retrouvé aux urgences, pour un coma éthylique cette fois.
Par ailleurs, un courriel de l’AGERLUL ( Association générale étudiante de rédaction et linguistique de l’Université Laval ) met en garde tous ses membres à propos du cours de Méthodes quantitatives donné par la Faculté de psychologie. « Le premier cours serait un cours d’initiation donné par des élèves dans le but de faire peur aux nouveaux étudiants. » On pourrait croire que certaines initiations ne se déroulent pas conformément au règlement de l’université.
« Je ne me suis jamais sentie obligée de le faire lorsque j’étais initiée », déclare l’étudiante en communication. Selon elle, les initiations sont l’occasion de rencontrer des gens en dehors des salles de cours. Elle ajoute qu’il est mentionné clairement dans les informations diffusées aux étudiants que personne n’est forcé de participer, mais elle pense que les nouveaux devraient y aller, car « c’est un rite, c’est une tradition depuis longtemps ».
Gabriel Cyr, membre initiateur de l’ASETIN, abonde dans ce sens. Selon lui, les activités d’intégration ont pour but de « rapprocher et de créer des liens entre les étudiants d’un baccalauréat, de leur permettre de passer au travers de ses difficultés plus facilement, voire de lutter contre le décrochage scolaire ». Il ne nie cependant pas avoir déjà eu vent d’histoires en lien avec des initiations qui ont mal tourné. Gabriel énonce toutes les mesures de sécurité qui sont prises par l’association étudiante : « On a des assurances pour les soirées hors campus, on suit les règles de l’université à la lettre, on a des alcotests en permanence pour ceux qui conduisent et il y a des gens formés avec des cours de secourisme ».
Les initiateurs font preuve d’une grande créativité dans l’organisation des activités. Un des défis des programmes d’informatique et de génie logiciel consiste à construire un droide de combat R2D2 suivie de… sa destruction. Le baccalauréat en communication propose quant à lui une semaine complète d’activités, incluant des déguisements, des soirées, des concours et un rallye dans la ville de Québec.
Le BVE ( Bureau de la vie étudiante ) met à disposition toutes les informations à connaître pour l’organisation des activités d’intégration. Celles-ci doivent impérativement être approuvées avant qu’elles ne soient transmises aux nouveaux étudiants. Bien que l’Université Laval encourage ces activités à « développer le sentiment d’appartenance, faciliter la connaissance du campus et le développement de l’entraide », un rappel des règlements se trouve en évidence sur le site.