Avez-vous déjà discuté autour d’une bière de politique, de la souveraineté et du rôle de la jeunesse québécoise dans le développement des partis politiques? La réponse est probablement affirmative. Or, avez-vous expérimenté une telle discussion en ayant pour principaux interlocuteurs des acteurs de la scène politique? C’est à ce rendez-vous bière et politique que le comité du Parti Québécois de l’Université Laval avait convié la communauté étudiante le 17 septembre dernier au café Fou Aeliés.
Militants et sympathisants péquistes étaient présents à ce rendez-vous pour échanger avec les têtes d’affiche invitées pour l’occasion. En plus de ses études en droit à l’Université Laval, le nouveau président du Comité national des Jeunes du Parti québécois (CNJPQ) et ancien député péquiste de Laval-des-Rapides, Léo Bureau-Blouin, se fondait pratiquement dans la masse. Il y est allé d’une brève allocution pour introduire la vision qu’il souhaite mettre de l’avant dans son premier mandat à la tête de l’aile jeunesse du Parti Québécois. Une pinte de Boréale blanche à la main, il a livré un plaidoyer vibrant quant à la nécessité de l’implication des jeunes dans la relance du parti.
La souveraineté n’a cependant pas échappé à son discours. En 2018, dit-il, tous les électeurs québécois âgés de moins de 40 ans n’auront pas vécu de référendum sur l’indépendance du Québec. Selon lui, « la dynamique électorale et démographique est différente qu’en 1995 », ce qui justifie une nouvelle consultation des jeunes sur la question. Certes, du travail reste à faire, reconnaît-il, pour convaincre les jeunes Québécois et Québécoises de la nécessité de la souveraineté. Or, Bureau-Blouin met présentement le cap sur 2018 et cible la victoire du Parti Québécois aux prochaines élections générales.
Le PQ à la dérive?
Pour Fabien Lavallée-Imhof, organisateur de l’événement et président du comité PQ-Laval, le parti « est à une croisée des chemins, et le chemin que [le parti] va prendre aura des répercussions » sur celui-ci. Les jeunes constituent l’avenir du parti, soutient-il, et c’est d’eux « qu’émanent souvent de nouvelles idées, plus progressistes ». « Si les jeunes ne font pas partie de la restructuration du parti, ils ne voudront pas entrer dans le mouvement, et donc le PQ demeurera un parti de vieux », ajoute Mylène Beuchée, étudiante en design graphique.
Pour Camille Thériault-Marois, étudiante en sociologie, « c’est justement par les groupes politiques dans les universités et les cégeps » qu’un parti peut élargir sa base militante et établir le contact avec les militants. Même point de vue partagé par le président du comité PQ-Laval, qui considère que les cellules étudiantes permettent aux jeunes d’échanger et de former un réseau de contacts.
Léo Bureau-Blouin demeure toutefois sans équivoque : la souveraineté doit demeurer l’objectif premier, et il ne faut pas avoir peur d’en parler, bien au contraire. L’actualité politique, pense-t-il, « est un outil, un vecteur de changement incroyable », pour mousser le projet souverainiste.
Même son de cloche chez les autres membres de l’exécutif national. Rosie-Anne R. Vallières, conseillère à l’organisation au sein du CNJPQ, répond sans hésitation : « on doit plus travailler sur le fond que sur la forme. Il faut présenter des idées qui vont ramener la souveraineté à l’avant de tout. »
Le comité du Parti Québécois n’est pas le seul du genre à l’Université Laval. En effet, le Parti libéral du Canada, Québec Solidaire et Option nationale ont également de telles organisations dirigées par des militants qui organisent des activités politiques durant la session. Le site Web de la CADEUL (www.cadeul.com) regroupe une série des associations politiques présentes sur le campus ainsi que leurs coordonnées respectives.