Pendant que les électeurs se sont massés pour voter par anticipation aux élections fédérales, 2300 personnes ont exercé leur droit de vote à l’Université Laval du 5 au 8 octobre alors qu’Élections Canada y tenait un bureau de scrutin spécial.
Avec la collaboration de Margaud Castadère-Ayçoberry
Dans une entrevue réalisée avec Impact Campus le mois dernier, le directeur adjoint du scrutin à l’UL, Rémy Vaillancourt, rappelait que les électeurs pouvaient voter dans leur circonscription d’origine, peu importe leur lieu de résidence.
C’est ce qui a été le plus apprécié de la communauté étudiante, explique Thierry Bouchard-Vincent, président de la CADEUL. « Le trois quarts des gens ont voté hors de la circonscription de Louis-Hébert », précise-t-il.
Louis-Hébert était d’ailleurs l’une des trois circonscriptions fédérales québécoises à accueillir le vote sur un campus, et la seule dans la région de Québec. Bien que l’organisme fédéral se dise satisfait du déroulement du vote sur le campus, l’agence reconnaît que l’installation de bureaux de vote dans plusieurs pavillons sera une solution évaluée lors du prochain scrutin. Selon les informations obtenues par la CADEUL, Élections Canada concède certaines lacunes sur le plan de la communication : « Ça aurait pu être plus communiqué comme événement, avoue le représentant étudiant. Mais les gens se passent le mot. »
Un projet-pilote répandu
L’Université Laval n’était pas la seule institution à accueillir un bureau de scrutin. À Québec, le Cégep de Sainte-Foy avait été également retenu. Dans la métropole, seul le campus de l’UQAM a été écarté par Élections Canada.
C’était un projet-pilote, rappelle le responsable des relations avec les médias à Élections Canada, Pierre Pilon. Cela signifie que d’ici le prochain rendez-vous électoral, l’agence fédérale fera l’autopsie du déroulement du vote sur les 39 campus à travers le pays. « Le projet-pilote […] permet un accès plus direct à certains étudiants au pays pour le processus du vote, explique le porte-parole. Si le résultat est un succès, il y en aura davantage à une prochaine élection », ajoute-t-il en parlant des bureaux de scrutin sur les campus.
Deux lois, deux mandats
Depuis les modifications à la loi électorale canadienne, Élections Canada ne peut plus promouvoir la participation électorale de la même façon qu’il pouvait le faire auparavant. Pour expliquer cette nouvelle mission, M. Pilon défend que « ce n’est pas le rôle d’Élections Canada d’encourager [le vote]. Le rôle, c’est de faciliter et de mettre en place différentes initiatives pour faire en sorte que le processus pour aller voter soit plus facile et plus accessible pour le plus grand nombre d’électeurs possible. » L’organisme fédéral, par le vote campus notamment, entend donc faciliter l’accès au vote aux électeurs étudiants, sans l’encourager pour autant.
Au Directeur général des élections du Québec (DGEQ), la participation électorale est l’une des priorités. Selon les informations obtenues, la loi électorale québécoise prévoit que le DGEQ doit consacrer des efforts en matière d’information sur deux plans : l’information relative au vote et la sensibilisation à l’exercice du droit de vote. Ce dernier point concerne directement la participation électorale.
En chiffres
2300 électeurs ont voté à l’UL grâce au vote campus.
39 bureaux étaient installés dans des universités et des collèges au pays.
3.6 millions électeurs ont voté par anticipation, représentant environ 14 % de l’électorat.