CADEUL-ÆLIÉS : Les chantiers de l’automne

Les associations de 1er et de 2e-3e cycles de l’Université Laval, la CADEUL et l’ÆLIÉS, ont des chantiers de taille pour cette nouvelle année scolaire. Avec une volonté commune : se rapprocher de leurs membres.

C’est aussi jour de rentrée pour les associations étudiantes de l’Université. L’association de 1er cycle, la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), et celle des 2e et 3e cycles, l’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux cycles supérieurs (ÆLIÉS), travaillent depuis plusieurs mois déjà à la préparation de cette nouvelle scolaire. Leurs principales revendications : être au service de la communauté étudiante et faire de leur voix, une voix qui compte.

Sur le plan politique

Concernant les affaires externes et politiques, la CADEUL souhaite notamment s’attaquer au problème des stages finaux en éducation, une problématique « qui [les] inquiètent particulièrement », confie Caroline Aubry, présidente de la CADEUL. Ces stages représentent une charge de travail de plus de cinquante heures par semaine, et ce, pendant plusieurs mois, avec une quasi-absence de compensation financière. « Ces étudiants qui sont en stage final dans ces programmes-là sont dans une situation précaire. Ça les oblige à abandonner leur emploi, et donc il y a absence de revenu », dénonce Mme Aubry.

La CADEUL va ainsi travailler sur une campagne de financement de compensation financière des stages finaux en éducation, à la fois à l’interne et sur le plan national. « On se concerte avec plusieurs autres associations de campus ou de facultés qui sont concernées par cet enjeu-là à travers le Québec. Nous voulons nous assurer que cet enjeu ait de la visibilité pour pouvoir améliorer la condition de ces stagiaires », conclut-elle.

Du côté de l’ÆLIÉS, l’attention se portera sur la promotion de la Charte de l’étudiant-chercheur. Cette Charte vise à baliser les rapports entre l’étudiant et son équipe de direction. Elle concerne différents aspects comme la propriété intellectuelle, l’intégrité professionnelle et personnelle ou encore la liberté de recherche. « Ce n’est pas un plan de collaboration, indique Christian Djoko, président de l’ÆLIÉS. La Charte est surtout axée sur l’étudiant. L’idée de base était de savoir quels sont les droits et obligations d’un étudiant-chercheur du 2e et 3e cycle ».

Le document a été finalisé, même s’il reste sujet à bonification. L’heure est désormais à sa promotion : « il faut arriver à créer une coalition autour de la Charte », souligne M. Djoko. L’ÆLIÉS a d’ailleurs récemment reçu un soutien de l’association des cycles supérieurs de McGill (PGSS), qui s’attèle à traduire la Charte en anglais.

Sur le plan académique et pédagogique

L’évaluation de l’enseignement sera un dossier de premier plan pour la CADEUL en ce qui concerne les affaires pédagogiques et universitaires. L’an passé déjà, une sous-instance avait été créée, à avoir la Table des affaires pédagogiques, qui regroupe les responsables des affaires pédagogiques des différentes associations membres de la CADEUL. « Actuellement, on souhaite créer un questionnaire d’évaluation des programmes qui serait envoyé une fois par année à tous les étudiants », énonce Caroline Aubry. Cela permettrait aux étudiants d’évaluer le contenu de leurs cours, mais aussi la place des cours dans leur programme, la pertinence d’un cours dans le programme ou encore les profils et concentrations.

« On veut donner une voix aux étudiants par ce moyen-là », souligne la présidente de la CADEUL. Celle-ci assure que la collaboration avec l’administration de l’Université se passe très bien concernant ce dossier : « ils sont très emballés par l’idée », commente-t-elle. Le questionnaire pourrait être envoyé dès le mois de février.

Au sujet des affaires académiques, l’ÆLIÉS souhaite quant à elle se concentrer sur la valorisation de l’enseignement. Dans cette perspective, l’association des 2e et 3e cycles va tenir un colloque étudiant cet automne. La thématique sera très générale et interdisciplinaire. À date, on parle de nanotechnologies. « Le but est d’avoir un point de vue éclaté, mais complémentaire : que des étudiants aussi bien en physique, en génie qu’en philosophie par exemple puisse se questionner sur une même thématique », illustre Christian Djoko.

Toujours dans la même perspective, l’ÆLIÉS travaille sur l’organisation d’un symposium pour l’hiver prochain. L’association projette inviter les différentes associations étudiantes du Québec afin de réfléchir sur le financement de la recherche, la formation à distance et l’entrepreneuriat.

Affaires universitaires

À l’interne, la CADEUL souhaite s’attaquer à la gestion et la planification des services aux étudiants. À l’Université Laval, les services aux étudiants sont gérés par la Direction des services aux étudiants (DSE), qui regroupe le Bureau de la vie étudiante (BVE), le Centre d’aide aux étudiants (CAE) et le Bureau des bourses et de l’aide financière (BBAF). Or, ces services sont financés à près à 75 % par les étudiants, via les frais institutionnels obligatoires (FIO). C’est pourquoi la CADEUL exige un droit de regard à ce sujet : « Étant donné que les étudiants représentent une portion majeure du financement de ces services-là, on trouve cela important d’avoir notre mot à dire », se prononce Mme Aubry.

La CADEUL revendique une gestion plus transparente des services offerts aux étudiants et que ceux-ci participent activement au processus de planification de ces services. « On va d’ailleurs probablement consulter les membres de la CADEUL par sondage pour savoir quelle est leur appréciation des services qui sont actuellement offerts par la DSE », informe la présidente de la CADEUL.

Concernant les services aux membres, l’ÆLIÉS va mettre en place, cet automne, une campagne de prévention et de dissuasion du plagiat. « Il ne faut pas attendre qu’il y ait un problème pour agir », déclare M. Djoko. L’ÆLIÉS, mais aussi la CADEUL, ont remarqué un problème général de connaissance des règles, notamment pour les étudiants internationaux. « Il y a par exemple beaucoup d’étudiants internationaux qui arrivent, qui ne sont pas familiers avec l’environnement académique québécois ou lavallois », note Christian Djoko. La présidente de la CADEUL dresse le même constat et avance la volonté de « renforcer le fait que ces gens-là soient au courant de la réglementation de l’Université, qu’ils comprennent aussi c’est quoi leurs droits en tant qu’étudiants ».


 

La CADEUL en référendum

Cet automne, la CADEUL part en référendum concernant une possible augmentation de leur cotisation étudiante.

Selon le Plan directeur 2014-2015 de la CADEUL, ce référendum « sera organisé afin de sonder les membres de la CADEUL à savoir si ceux-ci acceptent que leur cotisation étudiante soit augmentée ».

Les questions exactes qui seront posées lors de ce vote ne sont pas encore connues. « L’argumentaire n’est pas encore fixé. Il sera élaboré et défini par un comité référendaire », commente Caroline Aubry, présidente de la CADEUL. Des discussions vont avoir lieu au cours du mois de septembre pour déterminer notamment quel montant d’augmentation de cotisation sera demandé. Le référendum est prévu pour la fin novembre.

Le dernier référendum de hausse de cotisation de la CADEUL remonte à 2010, faisant passer la cotisation de 6,50 $ à 10 $ par session. Cette hausse a servi au développement de nouveaux services comme le Café l’Équilibre ou encore Saveurs Campus, le nouveau service de cafétéria du pavillon Alphonse-Desjardins.

Interrogée à ce sujet, l’ÆLIÉS ne s’est pas prononcée. « Nous allons réfléchir à l’interne, mais rien n’est encore arrêté », déclare Christian Djoko, président de l’ÆLIÉS.

Financer le nouveau pavillon des résidences ?

Derrière tout cela, on trouve notamment le projet du nouveau pavillon de résidences. La construction d’un tel pavillon est dans les cartons de l’Université depuis plusieurs années déjà. Et récemment la CADEUL et l’ÆLIÉS ont été approchées pour devenir partenaires financiers du projet. Si cela se concrétise, il pourrait y avoir une cotisation des étudiants pour financer la construction du nouveau pavillon de résidences. « Il y a potentiellement une demande de consultation de nos membres pour une cotisation dédiée pour le projet de résidences universitaires », admet M. Djoko.

Auteur / autrice

  • Margaud Castadère-Ayçoberry

    Derrière ce nom imprononçable aux accents d’outre-Atlantique, cette bordelaise rêve d’ici et d’ailleurs. Récemment graduée en journalisme international, elle poursuit une maîtrise en relations internationales. Journaliste active et enjouée, elle est constamment en quête de nouveaux sujets. Friande d’actualités, elle est aussi à l’aise dans une salle de rédaction, dans un studio de radio, ou à une terrasse de café. Malgré sa petite taille, elle sait se faire entendre et avec elle… le monde bouge !

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