Un ministre de l’Enseignement supérieur à temps plein, la valorisation du réseau postsecondaire ou encore une meilleure accessibilité aux études… Qu’est-ce que souhaitent nos associations étudiantes pour cette nouvelle année ?
La CADEUL
- Que le Fonds des services de santé et d’éducation postsecondaire (FSSEP) soit mis en place
Le FSSEP est un projet cher à l’association de 1er cycle de l’Université Laval. Présenté conjointement avec l’institution en octobre dernier, ce fonds propose au gouvernement une « solution réaliste pour pallier le définancement chronique du réseau postsecondaire de la province ». Pour la présidente de l’association, Caroline Aubry, il s’agit de « régler la question une fois pour toutes pour qu’on ait les moyens de réaliser nos ambitions, pour avoir une éducation de qualité tout en assurant l’accessibilité à cette éducation supérieure là ». La CADEUL espère ainsi que le FSSEP se mette en place dans le prochain budget gouvernemental.
- Que le gouvernement Couillard fasse de l’éducation supérieure une priorité
« On voudrait que cela se démontre par des actions. Notamment, on aimerait ravoir un ministre à temps plein pour l’enseignement supérieur », déclare Caroline Aubry. Pour elle, le fait d’avoir un ministre qui sépare sa tâche entre deux ministères envoie un message plutôt pessimiste pour le milieu universitaire : « On pense que ce serait bien d’avoir un ministre à temps plein pour démontrer que l’enseignement supérieur est une priorité et pour avoir un interlocuteur qui est plus présent, plus à l’écoute et plus proactif. »
- Que l’Université Laval reste solidaire dans ce contexte budgétaire difficile
Selon la présidente de la CADEUL, « d’énormes défis » s’en viennent cette année à l’Université Laval. « On sait qu’on va devoir faire plus avec moins. Mais on espère vraiment que, grâce à la solidarité qui va se développer sur le campus, on puisse “sauver les meubles” et garantir la mission de l’université […] et continuer son développement malgré le contexte budgétaire difficile ». Pour la CADEUL, le gouvernement doit également faire sa part : « On espère aussi que du côté gouvernemental, il va y avoir des mesures qui vont permettre de donner un plus d’oxygène au réseau », complète Caroline Aubry.
- Qu’il y ait la création d’un comité consultatif à la Direction des services aux étudiants (DSE)
La DSE est un organisme de l’Université qui dirige et coordonne les services aux étudiants. Actuellement, la DSE termine sa planification stratégique pour les cinq prochaines années. « Dans ce processus-là, on avait des revendications pour qu’il y ait la création d’un comité consultatif avec beaucoup d’étudiants pour suivre les activités de la DSE, coordonner leur travail, évaluer l’adéquation entre les besoins et l’offre de service. On espère que cela va être mis en place dans les prochains mois », déclare la présidente de la CADEUL. L’association espère également améliorer l’efficacité des services : « Nous devons nous assurer que les services répondent aux besoins et que les besoins soient répondus par des services […], d’autant qu’on les paie grâce aux frais afférents. »
- Que le gouvernement ait une nouvelle stratégie d’action jeunesse
Cela fait presque un an que la dernière stratégie d’action jeunesse, c’est-à-dire le plan d’action gouvernemental sur cinq ans du gouvernement en matière de jeunesse, est venue à échéance. Alors que le gouvernement précédent avait mené une large consultation qui avait conduit à la rédaction d’un livre blanc, l’exécutif actuel n’a pas pour l’instant repris ce travail engagé. « Il y avait beaucoup d’éléments dans le livre blanc qu’on avait trouvé intéressants, notamment des mesures sur la conciliation travail-études-famille, estime la présidente de la CADEUL. Ce qu’on espère par rapport à cela, c’est qu’on remette en place des consultations rapides pour pouvoir avoir une nouvelle stratégie d’action jeunesse, mais aussi qu’on évite de trop tomber dans la partisanerie et qu’on décide de faire table rase de tout le travail de consultation qui avait été fait par le gouvernement précédent, car il y avait des éléments très consensuels dedans. »
L’ÆLIÉS
- L’association des étudiants aux cycles supérieurs de l’Université souhaite « qu’il soit définitivement admis par les cercles politiques et décisionnels que l’éducation n’est pas une dépense, mais un investissement profitable (au sens noble du terme) à l’ensemble de la communauté ».
- « Je souhaite pour le Québec un pas de plus en direction d’une éducation complète, gratuite et de qualité », poursuit Christian Djoko, président de l’ÆLIÉS.
- L’ÆLIÉS souhaite également « que le gouvernement puisse revoir les différentes compressions budgétaires imposées au réseau universitaire, qui sans avoir l’effet escompté, courent le risque à court terme de nuire durablement à la capacité du Québec à se renouveler, à innover et à fleurir à travers son système scolaire ».
- Dans le sens de ce qui a été amorcé comme réflexion par la CADEUL et l’Université, l’association des 2e et 3e cycles souhaite « qu’une taxe sur la masse salariale des entreprises et des organismes soit introduite afin de financer l’éducation postsecondaire ». Le président de l’ÆLIÉS fait référence au FSSEP, que l’association a « supporté et soutenu ».
- « Je souhaite enfin mes vœux de santé, de succès et d’engagement associatif à l’ensemble des étudiants et plus particulièrement à ceux des cycles supérieurs », conclut Christian Djoko.