Plus de 17 000 étudiants de l’Université Laval étaient en grève lundi 23 mars. Les premières lignes de piquetage se sont organisées sur le campus dans un climat somme toute calme et respectueux.

Reportage : Margaud Castadère-Ayçoberry

Photos : Alice Chiche

Vidéo et montage : Louis-Philippe Boulianne

Lundi sonnait le début des grèves étudiantes de ce printemps 2015. À l’Université Laval, plus de 20 000 étudiants seront en grève, au moins pour une journée, d’ici les quinze prochains jours.

Même si des tensions étaient attendues, les piquetages des cours se sont, dans l’ensemble, déroulés sans heurt. « Il n’y a pas eu beaucoup de confrontations, mis à part un cours de second cycle. Pour le reste, ça s’est quand même bien déroulé », se réjouit Raphaël Lapierre, étudiant en sociologie. « La cause apparaît à tous comme étant noble. Les gens n’ont pas de misère à comprendre pourquoi on est là. Évidemment, ce qui dérange certains, c’est quand leur cours est bloqué. Mais sinon, il y a du respect », poursuit-il.

Anne-Sophie Alain, présidente de l’Association des chercheur(e) s étudiant(e) s en philosophie (ACEP), abonde dans le même sens : « En général, les piquets de grève sont respectés. Il n’y a pas d’altercation, mis à part un ou deux petits événements fâcheux. Mais en général, ça se passe très bien. »

« Nous, on pense que la violence ne vient pas des étudiants, mais de ceux qui sont récalcitrants à la cause », ajoute-t-elle.

Les professeurs dont les cours ont été piquetés constatent eux aussi le bon déroulement des activités de grève. Michel Giroux, chargé de cours d’éthique et santé publique dont le cours a été piqueté, déclare : « Il y a eu des piqueteurs très courtois, très polis. Ils sont venus nous expliquer qu’en raison d’un vote de grève, il ne pouvait pas y avoir de cours. »

Concernant les interventions policières, l’étudiant en sociologie affirme : « On n’aime jamais voir la police intervenir sur un campus. C’est problématique. Évidemment, la sécurité de l’Université a un travail à faire et elle l’a fait. Mais on trouve cela déplorable que la police se trouve déjà sur le campus. »

Du côté de l’organisation, certains étudiants ont quelque peu dénoncé le manque de coordination de l’ÆLIÉS, dont les 11 000 membres étaient en grève ce lundi. « On a trouvé cela problématique de devoir piqueter les cours de l’ÆLIÉS et de voir qu’il y avait très peu de personnes des cycles supérieurs. On a trouvé cela dommage aussi de voir que l’ÆLIÉS était très peu organisée », reproche Raphaël Lapierre.

Interrogé sur la question, Christian Djoko, président de l’ÆLIÉS, rappelle que l’association a reçu le mandat de grève jeudi dernier : « On a dû se mobiliser en urgence en fin de semaine, non seulement pour recenser tous les séminaires qui se donnaient ce matin [lundi], mais aussi pour ceux qui se donneront jeudi. »

« Il y a quelques ajustements à faire, ça, c’est sûr, avoue-t-il. Ça va s’améliorer dans les prochains jours. On va s’ajuster progressivement. »

Grève du 23 mars 2015 sur le campus de l'université Laval

Auteur / autrice

  • Margaud Castadère-Ayçoberry

    Derrière ce nom imprononçable aux accents d’outre-Atlantique, cette bordelaise rêve d’ici et d’ailleurs. Récemment graduée en journalisme international, elle poursuit une maîtrise en relations internationales. Journaliste active et enjouée, elle est constamment en quête de nouveaux sujets. Friande d’actualités, elle est aussi à l’aise dans une salle de rédaction, dans un studio de radio, ou à une terrasse de café. Malgré sa petite taille, elle sait se faire entendre et avec elle… le monde bouge !

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