L’Association des étudiantes et étudiants inscrits aux études supérieures de l’Université Laval (AELIÉS) a récemment réaffirmé sa position face à la santé psychologique des membres de la communauté étudiante. Sa campagne #pluspourtatête réclame à l’Université Laval d’améliorer la prévention et l’aide qui leur sont offerts.
La campagne #pluspourtatête donne en effet suite au rapport Sous ta façade de l’Union étudiante du Québec dont les résultats, dévoilés à l’automne dernier, démontraient qu’une grande proportion d’étudiants souffrait de détresse psychologique. L’enquête menée dans 14 universités de la province avait mis en lumière que tel était le cas pour 58% des étudiantes et étudiants. Pas moins de 24 000 personnes avaient alors répondu.
En plus de se baser sur ces résultats parlants, l’AELIÉS a mené un sondage auprès de ses membres afin de connaître le degré d’importance qu’ils accordent à la santé mentale. Ainsi, pour 82% d’entre eux, la santé psychologique s’inscrit en tant que priorité.
Une demande formulée à l’administration
L’Université Laval avait elle aussi pris acte des données recensées dans le cadre de l’enquête panquébécoise et avait alors affirmé, en réaction au dévoilement des résultats, avoir la «volonté de poursuivre son engagement face à la détresse psychologique en contexte universitaire et de continuer à soutenir au mieux sa communauté étudiante en collaboration avec les associations étudiantes».
Le vice-recteur exécutif et vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes, Robert Beauregard, avait d’ailleurs ajouté que l’institution d’enseignement prendrait «le temps d’analyser en profondeur toutes les recommandations mises de l’avant». Il y aurait une volonté de travailler de concert avec la communauté étudiante.
De son côté, le président de l’AELIÉS, Nicolas Pouliot, formule sa demande. Selon lui, «ce processus d’élaboration du plan d’action institutionnel doit inclure tous les acteurs de l’UL, dont la communauté étudiante».
Pour M. Pouliot, l’origine du problème est simple. «On a effectivement des habitudes individuelles à changer, mais ce sont avant tout des changements structurels dans les conditions d’études qui devraient être faits», a-t-il précisé.
«Nous souhaitons la mise en place plan d’action et stratégie pour améliorer la santé psychologique des étudiantes et étudiants», a-t-il mentionné, en soutenant que la prévention «doit être au cœur des actions». Il a de plus réitéré «l’importance d’un plan d’encadrement obligatoire aux cycles supérieurs».
Tournés vers les solutions
Il affirme aussi que des solutions pourraient déjà être mises en place par l’Université Laval. La campagne #pluspourtatête vise à formuler ces demandes concrètement. Il souhaite observer un «changement nécessaire» et estime que pour s’y faire, l’établissement universitaire devrait prévoir un budget en amont pour octroyer une enveloppe provisoire dans son budget 2020-2021.
«On ne voudrait pas que ce soit les étudiantes et les étudiants qui aient à financer ça, parce qu’on le sait que la prévention et l’accompagnement en santé psychologique ça coûte très cher», a ajouté le président de l’association étudiante.
L’Université Laval soutient qu’un comité institutionnel consultatif sur le bien-être psychologique et la santé mentale des étudiantes et étudiants de l’Université Laval réfléchit actuellement sur la question de la santé psychologique. L’AELIÉS est membre de ce comité.