Les abeilles n’auront bientôt plus de secrets pour les étudiants de l’Université Laval. Installées sur le campus au nombre de 240 000 dans une douzaine de ruches à la fin du mois d’août, elles produiront éventuellement du miel qui se retrouvera dans les différentes cafétérias.
Depuis plus d’un an, les professeurs Valérie Fournier et Pierre Giovenazzo travaillaient de concert à l’élaboration d’un projet de rucher pédagogique. En plus des cours et des projets de recherche qui découlent de cette nouveauté sur le campus, un autre objectif suivra dans un futur proche.
« On aimerait produire du miel. La CADEUL est impliquée. Elle aimerait éventuellement remplacer tout le sucre utilisé dans les cafétérias du campus par du miel », annonce Valérie Fournier lorsque questionnée sur les répercussions de cette initiative.
L’étudiante à la Maîtrise en biologie végétale, Marianne Lamontagne-Drolet, voit cette annonce avec beaucoup d’enthousiasme. Pour elle, il est plaisant d’envisager un éventuel rapprochement de cette envergure entre les abeilles et la communauté étudiante.
« Je trouve qu’avec l’apiculture urbaine, et l’agriculture urbaine aussi en général, c’est le fun parce que ça rapproche le public des aliments et de l’apiculture. Un projet d’apiculture urbaine comme ça, qui implique la communauté étudiante, je trouve ça vraiment intéressant. »
Première au Québec
En plus de la production de miel, les ruches installées sur le campus permettront à de nouveaux projets de recherche de voir le jour. Le développement des abeilles en milieu urbain fait partie de ceux envisagés. Dès l’été prochain, celui-ci sera comparé à celui en milieu agricole.
L’Université Laval devient également la première institution d’enseignement universitaire du Québec à offrir un cours consacré aux abeilles. Il est possible de le suivre dès la présente session.
« L’apiculture urbaine prend un essor important dans plusieurs villes du Québec et d’Amérique du Nord. Donc, ça allait de soi qu’on aille un rucher universitaire », considère Valérie Fournier.
Une espèce docile
Dix des ruches ont été placées sur une partie du terrain appartenant aux Sœurs du Bon-Pasteur, prêtée à l’Université Laval dans le cadre de ce projet. Celles-ci servent à des fins d’études. Les deux autres, ouvertes au public, sont situées au Jardin universitaire Roger-Van den Hende. Les insectes pourront y être observés par les curieux et les curieuses.
Les risques de se faire piquer ne sont pas très élevés, assure Valérie Fournier. Les abeilles proviennent du Centre de recherche en sciences animales de Deschambault (CRSAD). Celles ayant été sélectionnées pour faire leur apparition sur le campus sont très dociles.
« En principe, pour les gens qui se promènent au jardin ou sur le campus, il n’y aura pas de problème. Ce ne sont pas des abeilles agressives. Elles vont piquer seulement pour se défendre dans une situation où elles se sentent attaquées », précise-t-elle.
Des précautions ont tout de même été prises. Par exemple, des clôtures entourent les ruches aux deux endroits où il est possible d’en trouver. Des auto-injecteurs EpiPen sont également disponibles dans les enclos, au cas où un incident devait survenir.
Les abeilles se sentent mieux lors des journées où la température est chaude et humide. Lorsqu’il fait froid, elles peuvent être plus agressives. Durant l’hiver, elles hiberneront au même endroit où elles passent leurs journées lors des saisons plus chaudes.
Les abeilles du campus en chiffres
- 2 : Nombre d’endroits où se trouvent les abeilles sur le campus.
- 12 : Nombre de ruches se trouvant sur le campus.
- 20 000 : Nombre d’abeilles vivant dans chaque ruche.