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Commentaires de Justin Trudeau sur les élections américaines : Une autre bourde?

Le 11 décembre dernier, Justin Trudeau a montré qu’il souhaitait adopter une attitude différente de celle qu’il avait adoptée il y a environ une semaine lors de sa visite à Mar-a-Lago pour rencontrer Donald Trump. Au départ, il se présentait comme fidèle partenaire des États-Unis. Cependant, à la suite de quelques blagues inoffensives de la part du Président élu sur le fait que « le Canada pourrait devenir le 51e État », Justin Trudeau se met à tenir des propos qui ne vont pas dans le sens de sa position initiale, qualifiant la défaite de Kamala Harris de « retour en arrière pour le droit des femmes » lors d’un gala par une organisation féministe. Ce type d’intervention contradictoire suscite des questions sur la pertinence de certaines remarques qu’il a faites et des répercussions sur les relations entre le Canada et les États-Unis.

Par Nicolas Drolet, journaliste collaborateur

Il semble que malgré sa volonté apparente d’être un partenaire politique, économique et militaire fidèle, le premier ministre canadien semble tout faire pour refroidir les relations entre le Canada et les États-Unis. Toute l’absurdité de ce genre de commentaires se constate quand on remarque que, de un, cela fait plus d’un mois que l’élection est terminée, et de deux, que ce n’est pas de son ressort de faire ce type de déclaration. En tant que chef d’État, M. Trudeau a une obligation de réserve encore même plus que le dirigeant d’une province. La réserve, surtout quand il s’agit de l’élection, est plus bénéfique pour la diplomatie surtout lorsqu’il faut négocier avec quelqu’un qui est très dur en affaires et en politique comme M. Trump. M. Trudeau n’avait donc pas de leçons de démocratie à donner. Que je sache, ce n’est pas lui qui élit les vainqueurs des élections présidentielles, mais le peuple américain par l’entremise des grands électeurs. Comme je l’avais évoqué lors d’une chronique précédente, Kamala Harris n’a qu’elle-même à blâmer et non le peuple américain. Un vieux dicton latin dit ceci : Vox populi!

En ce sens, M. Trudeau semble avoir manqué une occasion d’apaiser les tensions entre les deux pays. En tant que chef d’État, il n’a pas le droit de poser de telles remarques sur les élections américaines. Qu’on soit bien clair : M. Trudeau a légalement le droit de faire ce type de remarques. Cependant, lorsqu’il est question de faire preuve d’un minimum de décence, il importe de se passer de ce type de commentaires. De plus, M. Trudeau a donné une opinion personnelle, ce qui n’est point une bonne idée, car en tant que chef d’État, il faut garder ses opinions personnelles pour soi, ou du moins pour quelques proches, et non les exposer sur la place publique. Qu’on aime Donald Trump ou pas, il importe surtout de le ménager pour que ce soit moins douloureux pour le Canada.

Ce type de déclarations rend l’avenir du Canada en tant que fidèle partenaire des États-Unis nébuleux. Serons-nous pris moins au sérieux par les autres pays, déjà que M. Trudeau semble isolé lors de sommets internationaux? Cela risque-t-il de conduire à ce que le Canada passe de fidèle partenaire à celui de faire-valoir?

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