Connaissez-vous l’Accorderie de Québec ? La coopérative de solidarité, déjà établie à divers endroits au Québec et en Europe, envisage d’ouvrir un comptoir de service à l’UL. Regard sur ce système d’échange de services innovateur où le temps remplace l’argent.
L’Accorderie est une coopérative de partage reposant sur un échange de services. Le fonctionnement est simple : chaque membre de l’Accorderie, aussi appelé Accordeure, offre aux autres membres ses compétences et ses savoir-faire sous la forme de services (cours de langue, aide aux devoirs, cuisine, etc ). Au total, plus de 1200 services sont offerts.
En échange d’un service rendu, l’Accordeure est éligible à recevoir un service. Ainsi une heure de service rendu vaut une heure de service reçu, et ce, quel que soit le service. Comme le vulgarise Bettina Cerisier, coordonnatrice de l’Accorderie de Québec, « notre monnaie, c’est l’heure. Une heure égale une heure, peu importe ce que ça vaut dans la vraie vie en dollars. »
Chaque échange de service est comptabilisé dans une banque de temps où les membres peuvent y retrouver leurs heures données et reçues.
Bénéfique pour les étudiants ?
L’idée de mettre en place un comptoir de service à l’UL a pris forme grâce à Chloé Gouveia, étudiante en développement rural intégré. « [Dans mon] cours d’économie sociale et solidaire, je me suis retrouvée à faire un mandat pour évaluer le potentiel d’ouvrir un point de service [à l’UL] », explique-t-elle. Au terme de ses recherches, elle a constaté que la mise en place d’un comptoir de service à l’UL serait bénéfique.
D’une part, elle pense qu’un tel comptoir faciliterait l’élargissement du cercle social de certains étudiants qui ont de la difficulté à s’intégrer. Un isolement affectant surtout les étudiants étrangers qui, comme l’explique celle qui est elle-même étudiante étrangère, ont de la difficulté à s’ouvrir aux Québécois.
Félix Filliatrault, étudiant en service social et membre de l’Accorderie de Québec, croit quant à lui que la venue de ce point de service rehausserait les conditions de vie de certains étudiants. « Beaucoup d’étudiants s’endettent, dit-il. L’Accorderie ne te rend pas plus riche monétairement, mais te permet d’avoir accès à des services [que beaucoup d’étudiants ne peuvent pas se permettre] » ajoute-t-il du même souffle.
Cela dit, nul besoin de souffrir d’exclusion ou de pauvreté pour profiter de l’Accorderie. Tout étudiant souhaitant économiser ou faire de nouvelles rencontres peut bénéficier d’une telle coopérative. D’ailleurs, si l’intérêt n’est pas au rendez-vous, le jeu ne vaut pas la chandelle, rappelle Mme Cerisier. « Mon intérêt, c’est que les étudiants de l’UL trouvent vraiment un intérêt, qu’ils ne le fassent pas pour les valeurs de l’Accorderie seulement. Ce qu’il faut, c’est se dire, “qu’est-ce que je gagne » ? » dit-elle.
Évaluer la demande et les ressources
Mais avant que le point de service ne voit le jour, Bettina Cerisier et son équipe devront sonder le terrain afin de vérifier si la demande des étudiants est réelle. Pour l’instant, aucune statistique ne peut confirmer ou infirmer leurs intuitions.
Ils devront aussi s’assurer d’avoir certains partenariats avec l’UL et les COOP présentes sur le campus. Bettina espère notamment que l’UL puisse fournir un local pour y établir le comptoir ainsi que de recevoir un soutien coopératif de la part des COOP.
Une séance d’information au sujet du nouveau point de service de l’Accorderie à l’UL aura lieu le 16 février prochain à l’amphithéâtre d’Hydro-Québec de 12h à 17h.