Course au rectorat : Sophie D’Amours dépose sa candidature

La professeure titulaire au département de génie mécanique, Sophie D’Amours, a officialisé sa candidature pour la course au rectorat 2017, mardi matin devant l’entrée principale du pavillon Adrien-Pouliot. Après Éric Bauce et Michel Gendron, elle est devenue la troisième personne à affirmer sa volonté de succéder à Denis Brière en avril prochain.

« Ce que je veux proposer, c’est ma façon d’être et de faire les choses simplement, de façon transparente et intègre, avec franchise et détermination, explique-t-elle. On est à un moment où, peut-être, on cherche ce type de personne et c’est ce que je veux proposer à la communauté. »

Dans les dernières semaines, Mme D’Amours a recueilli 994 signatures d’appui, la rapprochant du chiffre tant convoité des 1000 supporteurs. Devant quelques dizaines de personnes venues l’écouter mardi matin, elle s’est dite ouverte au dialogue.

« Vous avez été nombreux à me dire que vous vouliez voir notre institution reprendre sa place comme grand partenaire du développement de notre société, a-t-elle lancé à la foule réunie. Que vous voulez être fiers de l’Université Laval. Je partage vos ambitions, on va travailler ensemble. »

Place aux réflexions

La candidate affirme que les plaintes d’agressions sexuelles survenues aux résidences en octobre dernier lui ont appris beaucoup de choses. L’administration et ses instances peuvent mieux communiquer à l’interne et avec la grande région de Québec, selon elle.

« On a appris que la gestion de crise demande beaucoup, que l’UL est toute une communauté. Or, je sais que, sur le campus, on a de très grandes compétences en public, sur les affaires féministes ou les enjeux du harcèlement. On pourrait être mieux structurés face à des crises qui demandent une gestion intégrée. On va certainement en débattre. »

En ce qui concerne l’enseignement en ligne, Sophie D’Amours estime que l’UL ne doit pas devenir une institution d’enseignement virtuelle, mais qu’elle doit continuer d’enrichir ses contenus et sa démarche par les leviers du numérique. L’ancienne membre de l’administration Brière entend ainsi mener une réflexion sur le sujet, soulignant que, dans certains programmes, l’usage de la formation à distance est trop intensif.

« Ça permet un bout de chemin, mais certainement pas l’ensemble de l’oeuvre, poursuit-elle. Je suis plutôt inconfortable lorsqu’on franchit une ligne en termes de quantités et qu’un très grand nombre d’étudiants n’a plus cette vie de campus et l’enrichissement qui l’accompagne. Je n’en fais pas le procès. Il faut simplement trouver l’équilibre et se donner les balises pour exploiter le Web comme il faut. »

« Repenser » les relations de travail

Questionnée sur les effets de la grève actuelle du Syndicat des employés et employées de l’Université Laval (SEUL), l’enseignante laisse simplement entendre qu’elle espère que les parties s’entendront le plus rapidement possible.

Elle ne cache toutefois pas son intention de revoir certains paramètres dans la relation avec les membres du personnel de soutien. Dans un éventuel mandat de rectrice, elle aspire en ce sens à créer des négociations plus respectueuses entre les instances.

« Je souhaite qu’on soit collectivement, syndicat et université, plus anticipatifs par rapport aux échéances des conventions collectives. Autrement dit, je veux qu’on fasse le travail en amont de ces moments-clés, qu’on soit prêts lorsque l’échange arrive. Je sais qu’on en est capables. »

À propos du financement des universités

Sophie D’Amours parle d’une tendance à travailler avec les autres universités dans leurs demandes de financement auprès de l’État québécois. « Je sens l’appétit pour cette collaboration, avoue-t-elle. Il faut trouver notre arrimage, être forts de par notre alliance et se présenter ensemble pour assurer le réinvestissement attendu. »

Au cours des dernières années, de grandes pressions ont été ressenties sur les institutions universitaires, selon elle. Cela s’est fait pratiquement au moment même où le nombre d’étudiants a augmenté de manière significative, créant un tout nouveau contexte pour l’enseignement supérieur québécois.

« La question du financement doit donc clairement être mise à l’agenda, dit-elle. Je comprends qu’elle l’est déjà, j’entends de tous qu’il y a là une priorité politique et c’est encourageant. Les citoyens ont besoin d’être convaincus de la qualité de notre gouvernance pour qu’ils nous soutiennent dans nos démarches. »

L’Université Laval doit, selon elle, aller vers la population pour mieux lui expliquer les besoins et souligner l’importance de sa mission.

Vécu administratif

Ayant été vice-rectrice à la recherche et à la création jusqu’en juin 2015, Mme D’Amours estime que son expérience au sein de l’administration lui servira dans cette course. Elle se remémore ainsi la vision qu’elle portait à l’époque.

« En trois ans, j’ai donné une impulsion, et on m’en parle encore, en proposant une voie différente, où les facultés travaillent ensemble et que les disciplines unissent leurs forces pour relever de très grands défis. »

Elle mentionne notamment les exemples de Sentinelle Nord, de l’Alliance Santé ou de l’Institut nordique. Ces projets démontrent, selon elle, ce que peuvent créer de telles collaborations à l’interne.

« J’accepte de relever le défi, conclut-elle. J’y vais avec mon ambition et c’est ensemble qu’on va construire l’avenir. » Ses trois mots clés pour la campagne seront l’excellence, l’expérience et l’engagement.

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