L’Université Laval a annoncé qu’elle offre à Cuisine Campus la concession alimentaire du pavillon Desjardins. Dès le mois de juin, c’est plus de 60 étudiants que la CADEUL souhaite engager pour y travailler.
« Dès le premier juin, les assiettes au comptoir alimentaire du Desjardins, c’est nous qui allons les servir », explique d’emblée Guy-Aume Descôteaux, président de la CADEUL. L’exécutif actuel, étant en fin de mandat, les exécutants sont heureux de pouvoir offrir ce legs concret à la communauté : « C’est sûr qu’on est content que ça se passe durant notre mandat », explique Guy-Aume.
Il va y avoir plus d’emplois qui vont être créés, notamment parce que Cuisine Campus souhaite mettre de l’avant l’emploi étudiant, ce qui signifie des emplois majoritairement à temps partiel et à horaires flexibles. C’est donc entre 60 et 80 emplois qui seront créés d’après Geoffroy Boucher, Vice-président finance pour la CADEUL.
La CADEUL souhaite également que Cuisine Campus s’arrime à la communauté universitaire. « On souhaite faire des liens entre les différentes facultés et offrir des stages dans le but d’utiliser les services alimentaires pour enrichir le savoir-faire de nos étudiants. », affirme Geoffroy. Une préoccupation qui trouve écho chez Éric Bauce, Vice-recteur exécutif : « À l’Université, il y a une force d’expertise incroyable, et la reprise des concessions alimentaires, c’est ça; utilisons la force et l’expertise de notre communauté », affirme-t-il.
L’Université considère ainsi que le contrôle étudiant des installations alimentaires s’inscrit dans son processus de développement durable. « On s’enligne sur un projet qui s’inscrit dans la vision du développement durable. On a les mêmes valeurs et les mêmes objectifs. On met ces objectifs et ces valeurs-là ensemble et on va bâtir quelque chose ensemble », explique M. Bauce. « Ton poisson, par exemple, il a été pêché où? Tes légumes, est-ce qu’ils viennent de l’autre bout du monde? Ce sont tous des critères qui rentrent en ligne de compte dans ce projet-là ».
Cuisine Campus prendra donc le contrôle des installations alimentaires dès le premier juin. Entre-temps, la CADEUL souhaite que le service et les nécessaires rénovations soient assurés durant la transition. « On essaie de réduire au maximum la fenêtre où il n’y aura pas de services alimentaires au Desjardins », explique Geoffroy. Il souhaite en fait qu’il n’y ait aucune interruption de services.
Un travail de longue haleine
La CADEUL travaille depuis plusieurs années à l’obtention des concessions alimentaires. La première étape de la campagne a été de démontrer l’intérêt de la communauté envers le projet : « On a essayé de rassembler des partenaires dans la communauté universitaire ». Après avoir rassemblé un noyau d’appuis qui a permis de définir le projet, la CADEUL s’est tournée vers la communauté universitaire. « On a eu plus de 3000 appuis individuels sur le site web », explique Guy-Aume. D’après lui, les appuis individuels comportaient de nombreux étudiants, mais aussi beaucoup de professeurs, de chargés de cours et d’autres employés de l’Université.
Après la recherche d’appuis, le travail ne faisait que commencer. La CADEUL a rencontré l’Université « afin de discuter avec l’administration pour expliquer un peu c’est quoi la vision qu’on avait pour le projet, mais aussi de leur vision des futurs services alimentaires et de voir si ces visions concordaient, évidemment, avec l’annonce d’aujourd’hui. Il semble que notre vision concorde avec celle de l’Université », affirme Guy-Aume.
« Outre l’arrimage de notre vision avec celle de l’Université, il fallait travailler un peu à développer une nouvelle offre alimentaire, un nouveau concept dans lequel nous souhaitions impliquer la communauté universitaire le plus possible. Nous avons donc monté une offre que nous avons présentée à l’Université. Bien sûr, nous avons dû nous adjoindre certaines ressources afin de développer les différents menus, par exemple », explique Geoffroy. Cuisine Campus a ainsi engagé un chef et une nutritionniste afin de combler une expertise qui leur manquait.
« Je suis très content de la qualité du dossier. Quand il est arrivé sur mon bureau, je me suis dit WOW, ça c’est de la qualité. Honnêtement, je suis très très très fier de ce que les étudiants ont accompli », s’exclame M. Bauce. « Je pense que le rapport qualité et prix va être supérieur ».
« Pour nous, c’est important d’offrir un service qui s’appuie sur la culture et les valeurs de la communauté lavalloise », explique Guy-Aume. « Ça va devenir un outil de formation », rajoute M. Bauce, « un endroit où la communauté va pouvoir innover ».
Chamboulement pour Laliberté
Le contrat de Laliberté, la compagnie qui avait jusqu’à ce jour le contrat des services alimentaires au pavillon Desjardins, n’est donc pas renouvelé. Les employés travaillant déjà au service alimentaire voient donc leur poste être aboli.
Questionné sur le sujet, Guy-Aume Descôteaux ne sait pas encore qui travaillera au comptoir alimentaire. « C’est sûr qu’il va y avoir un processus d’embauche, mais nous ne reprenons pas l’entreprise de Laliberté. C’est vraiment un nouveau service, explique-t-il, « il va y avoir un processus d’embauche, et les gens de Laliberté vont pouvoir postuler. »
La direction de Laliberté a refusé de répondre à nos questions.
Un projet d’avenir
Afin de s’assurer du bon fonctionnement des installations et du respect de ses normes, l’Université met sur pied un processus d’audit. « Il y a tout un ensemble de critères auxquels les gestionnaires de concession vont devoir répondre », explique M. Bauce. Les préoccupations de l’Université quant au développement durable seront notamment considérées.
Questionné à savoir si l’Université envisage l’octroi de plus de comptoirs alimentaires à Cuisine Campus, Éric Bauce explique que le processus doit se faire par étape : « Le pub, c’est un succès, la CADEUL a démontré qu’elle est capable de belles choses. Elle a fait ses preuves et je suis convaincu que ce projet-là, ça va être quelque chose ».