Depuis le début de la session automnale, le Mouvement des étudiants en travail social de l’Université Laval (METSUL) fait pousser, dans son local d’association, une variété de laitues à l’aide d’un système de culture hydroponique. Grâce à une installation bon marché fabriquée ici même à l’Université, les étudiants peuvent bénéficier, tout au long de l’année, d’un approvisionnement gratuit et régulier de produits frais.
En partenariat avec l’association étudiante AgroCité, les étudiants en travail social se sont donnés le défi de développer « un système pour permettre aux étudiants de se sensibiliser à l’agriculture urbaine, mais surtout la rendre accessible pour tous », explique Audrick McManiman, étudiant en travail social et initiateur du projet.
Car si l’installation a comme but premier de faire pousser des produits, Audrick insiste sur l’importance du transfert des connaissances. « Mon objectif au début, et encore aujourd’hui, c’est de permettre à n’importe qui d’apprendre les bases du système hydroponique et de son fonctionnement, pour qu’ensuite ces mêmes personnes transmettent leur savoir à d’autres », poursuit l’étudiant. Une dizaine de membres ont pris part à la construction de l’installation, des nouveaux inscrits en première année en passant par les membres plus expérimentés de deuxième et troisième année.
Les rudiments du système hydroponique
À la différence de la culture en terre, la culture hydroponique ne nécessite que de l’eau pour fonctionner. Grâce à un système de pompe et de bulleur qui oxygène l’eau, les plants vont grandir dans un filament d’eau nutritif, sans jamais nécessiter le moindre engrais. « L’eau circule grâce à la pompe, et elle est réutilisée constamment, ce qui nous permet d’en consommer 90 % moins, comparativement à la culture en sol », illustre Jean-Philippe Pomerleau, membre d’AgroCité.
Pour ce qui est de la lumière, plusieurs néons sont installés au-dessus des plants, pour assurer un constant éclairage et favoriser le cycle de croissance des légumes. En tout, 30 plants sont installés, avec un cycle avoisinant plus ou moins 50 jours de pousse.
Avec de la laitue romaine et muir, en passant par du persil, des épinards et de la ciboulette, les étudiants en travail social « peuvent venir pimper leurs sandwichs avec une feuille ou deux de laitue, ou même se faire leur propre salade », poursuit Audrick. Installé depuis le mois de septembre, le système en est à son 3e cycle de récolte.
Nourrir l’estomac, et l’esprit
Outre son aspect alimentaire, le système hydroponique a principalement été installé pour informer les étudiants sur les concepts d’agriculture urbaine et de développement durable. « C’est très mobilisant pour les étudiants, surtout pour ceux en travail social, qui, sans être dans l’ignorance totale de l’horticulture, peuvent apprendre graduellement à développer des bases dans ce domaine et faire avancer la société », insiste Romane Couvrette, coordonnatrice de METSUL.
Un tel système étant déjà présent dans la faculté d’agronomie de l’Université Laval, il s’agit d’une première fois qu’une association étudiante de l’Université dispose d’une telle structure dans ses locaux. Pour Audrick, il ne s’agit pas d’être premier, mais bien de servir de prototype pour d’autres voulant prendre part à un tel projet. « On a les plans et le savoir qui vient avec, mais si jamais une autre association désire suivre notre démarche et se construire un système hydroponique, ça va nous faire un plaisir de les aider et ainsi transférer nos connaissances », termine-t-il.