« La persévérance des étudiants à poursuivre leurs études est plus faible », déclare Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement de l’Université Laval. Il explique que l’objectif premier de l’administration de l’université est non seulement d’admettre des étudiants, mais qu’ils obtiennent aussi un diplôme de haut niveau.
L’Université Laval a recensé en 2008 que 75,9 % des étudiants ont obtenu leur diplôme de premier cycle. Cela signifie que 24,1 % des étudiants inscrits dans le programme de leur choix ont décroché avant l’obtention de leur diplôme.
Cependant, selon le rapport de l’Université Laval présenté à la Commission de la culture et de l’éducation, l’Université affiche « des taux de persévérance et de diplomation supérieurs à la moyenne des établissements universitaires canadiens » en ce qui concerne le diplôme du baccalauréat.
M. Bauce maintient un discours positif à l’égard de la situation de l’Université Laval. « On est encore en mesure de s’adapter aux besoins, de faire évoluer le système », admet-il.
Compressions et finances
Le contexte économique et financier de la société québécoise nécessite « des réinvestissements gouvernementaux », précise le vice-recteur exécutif. Les récentes compressions budgétaires touchant entre autres le domaine de l’éducation semblent être un facteur non négligeable qui explique ce décrochage universitaire.
Selon M. Bauce, l’augmentation de la persévérance aux 2e et 3e cycles est liée à l’augmentation du financement de la recherche reçue durant les dernières années. « L’effet est bénéfique », mentionne-t-il. Un lien de causalité est visible quant à l’investissement du gouvernement au sein du système d’études supérieures et la réussite des étudiants.
Il précise que l’établissement d’enseignement supérieur est intraitable sur ses standards de qualité. Il n’hésite pas à mettre en évidence que les multiples coupes budgétaires font en sorte que « les étudiants n’arrivent plus à atteindre le standard » de l’Université Laval, soit l’accessibilité au diplôme.
Le vice-recteur exécutif de l’Université Laval insiste sur la nécessité d’investir dans l’éducation. « Le taux de développement d’une société est lié directement à l’investissement dans l’éducation », mentionne-t-il. La baisse des aides financières attribuées aux étudiants de 1er cycle contribuerait à diminuer la persévérance de ces derniers.
Selon des informations parues dans Le Journal de Montréal, la conciliation des études et du travail expliquerait ce phénomène de « décrochage universitaire ». En 2011, l’Institut de la statistique du Québec mentionnait que plus de 55 % des étudiants québécois travaillent en plus de suivre une formation académique à temps plein.
Solutions et avenir
L’Université Laval a mis en place depuis les dernières années des outils particuliers afin de soutenir les étudiants dans leur réussite et ainsi les aider à obtenir leur diplôme.
Un module d’appui à la réussite sur l’environnement numérique d’apprentissage (ENA) permet aux étudiants de suivre leur progression et ainsi leur permettre de détecter leurs difficultés. À l’aide de lumières vertes, rouges et jaunes, l’étudiant peut suivre son évolution durant toute la session.
L’Université Laval soutient également une chaire de leadership. Cette dernière regroupe plus de 25 chaires à travers le campus et elle permet le développement de nouvelles approches pédagogiques pour les programmes du premier cycle.
L’organisation Mon équilibre UL a, quant à elle, pour objectifs d’accompagner les étudiants et les membres du personnel dans l’adoption de saines habitudes de vie, dans le maintien d’une santé globale et ainsi dans la réussite de leur cheminement universitaire.
Selon M. Bauce, les nouveaux outils développés dans la formation en ligne amènent un nouveau type d’étudiants. Ces derniers peuvent à présent poursuivre des formations complètes en ligne sur une durée parfois plus longue que lors d’une formation en classe, mais qui leurs permettent de pouvoir s’ajuster à leur rythme de vie. « Le monde de l’éducation doit s’adapter aux nouvelles réalités de la vie des gens », confie-t-il.
Implication étudiante
Pour la CADEUL, l’objectif de l’association est de faire en sorte que les étudiants « restent à l’université et obtiennent leur diplomation. »
Les nombreuses activités proposées aux étudiants par la CADEUL ont pour but d’encourager leur participation au sein de la vie universitaire. « On veut qu’ils viennent à l’université pour autre chose que simplement suivre des cours », explique l’association.
Le fait de s’impliquer dans une communauté étudiante, à travers différents mandats, fait en sorte que ça encourage la persévérance chez les étudiants, conclut la CADEUL.
Certains secteurs et programmes de l’Université Laval subissent respectivement des baisses et des augmentations de la persévérance.
Quelques exemples :
- Programmes en santé : une baisse de 4 %
- Programmes en éducation : une baisse de 10 %
- Programmes en droit : une augmentation de 15 %
- Programmes en administration : une augmentation de 15 %