Depuis le début du mois de mars, le Centre d’aide aux étudiants (CAÉ) a lancé une campagne de sensibilisation concernant les étudiants en situation de handicap physique ou aux prises avec des troubles de tous genres. Au sein de l’Université Laval, ce sont des centaines d’étudiants qui sont concernés.
Les objectifs poursuivis par ces nouveaux efforts de mobilisation se dévoilent sous deux angles distincts. « On vise d’abord à sensibiliser la communauté universitaire aux besoins de ces étudiants-là, explique la coordonnatrice du CAÉ à l’accueil et au soutien des étudiants en situation de handicap, Anne-Louise Fournier. On souhaite ainsi défaire plusieurs mythes et les fausses croyances qui y sont reliées. »
L’un des autres objectifs poursuivis par l’entremise de cette campagne s’inscrit dans la promotion du rôle de chacun face à ces étudiants en situation de handicap.
L’organisme lavallois n’est pas le seul à avoir un rôle à jouer, soutient Mme Verrier, soulignant que les professeurs, le personnel administratif, les étudiants et les tuteurs ont une responsabilité à assumer.
« Un simple sourire, une écoute, un mot gentil, de simples gestes qui permettent à 1844 étudiants en situation de handicap de faire de grands pas dans leur chemin vers la réussite scolaire ! » – Direction du CAÉ
Changer les mentalités
« Beaucoup de mythes circulent, note Mme Fournier. Comme quoi tout le monde a une situation de handicap, et que c’est facile d’être déclaré comme tel, alors que c’est faux. »
Les faits prouvent que, dans un établissement d’enseignement supérieur comme l’Université Laval, les étudiants doivent avoir en leur possession des évaluations médicales et psychologiques qui confirment officiellement leur situation de handicap.
« Les étudiants qui vivent une situation de handicap ont une documentation médicale à l’appui, il y a un plan d’intervention qui est fait et on va donner plusieurs choses », poursuit-elle.
Le CAÉ prévoit concrètement des plans de services particuliers pour chacun des étudiants, qui nécessitent un environnement spécifique pour réussir leur cursus universitaire. Selon Anne-Louise Fournier, certains étudiants ont par exemple besoin de salles de classe plus tranquilles et moins stimulantes pour réussir leurs examens, ainsi que de temps supplémentaire.
« Les étudiants en situation de handicap sont comme les autres. Il faut défaire les préjugés et promouvoir que nous avons tous un rôle à jouer dans le quotidien de ces étudiants », souligne la coordonnatrice.
En deux volets
Une première capsule vidéo a été publiée sur le site du CAÉ. On y aperçoit plusieurs individus : étudiants, tuteurs, professeurs, cadres universitaires, etc. À la fin de la vidéo, une seule question est posée : « Sauriez-vous identifier les personnes en situation de handicap ? ».
« Cette première capsule veut sensibiliser au fait que d’être atteint d’un handicap n’est pas inscrit dans le visage des gens, au premier coup d’œil », précise Mme Fournier.
Les autres capsules vidéo mettent en évidence que tous les individus, de passage sur le court ou moyen terme sur le campus, peuvent faire toute une différence dans le quotidien des étudiants en situation de handicap.
Vers un apprentissage réussi
Le Centre d’aide travaille actuellement sur plusieurs projets en lien avec la réussite des étudiants. Un projet pilote est actuellement en branle. Il s’agit d’un concept traitant de l’application de la conception universelle de l’apprentissage (CUA). Près de 14 professeurs et chargés de cours ont pris part à ce premier essai.
Cette nouvelle dynamique tend vers un réajustement du contenu de cours et de leur manière d’évaluer les étudiants en tenant compte des différents styles d’apprentissages. Au sein même de l’UL, ces différences se ressentent par la diversité des étudiants. « Il n’y a pas de normalité. La normalité correspond à la diversité », précise Mme Fournier.
Jusqu’à présent, les commentaires sont très favorables face aux modifications apportées, autant auprès des professeurs qui se sont impliqués que des étudiants. Dès la fin de la session, le CAÉ sera en mesure d’obtenir des statistiques spécifiques quant aux impacts de cette nouvelle méthode.
Anne-Louise Fournier estime qu’il s’agit sans aucun doute de l’une des voies d’avenir pour diminuer les stéréotypes et les cas particuliers au sein d’une institution d’enseignement.