Dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien Le Soleil, un collectif d’auteurs de l’Université Laval écrivent que plusieurs membres de la communauté étudiante voient la démarche en développement durable de l’institution comme «une stratégie de communication et de recrutement».
Dans le contexte actuel où le temps n’est plus un allié face à la crise climatique, les auteurs de la lettre ouverte demandent à l’Université Laval de «faire preuve de davantage de cohérence, de transparence, de proactivité et de rigueur dans sa démarche de DD afin qu’elle s’arrime avec la volonté étudiante.»
Ils estiment que le développement durable «ne devrait pas être une image de marque, mais bien un outil pour faciliter un passage à l’action». Les signataires soulèvent, par exemple, le calcul de carboneutralité de l’institution qui n’inclurait pas toutes les émissions de GES.
«À l’heure actuelle, on ne considère pas les émissions indirectes, notamment produites par les transports quotidiens et les déplacements professionnels des membres de la communauté universitaire (21,7 % et 12,9 % des émissions totales de l’Université, directes et indirectes), puisqu’il n’est pas obligatoire de les considérer pour être reconnue comme une institution carboneutre», écrivent-ils en demandant à l’Université de prendre de réelles actions dans la lutte aux émissions de GES.
Ils soulignent aussi certains enjeux environnementaux non réglés à l’Université Laval comme l’interdiction des bouteilles d’eau à usage unique, une transparence dans le dossier du désinvestissement dans les énergies fossiles et une offre alimentaire zéro-déchet. Ils demandent aussi à l’Université de prendre des prises de position politique «en phase avec les résultats de la recherche scientifique», dont par exemple dans le dossier du troisième lien.
Les signataires de la lettre terminent toutefois en reconnaissant les efforts de l’Université Laval dans la promotion du DD, mais espèrent que la nouvelle planification stratégique soit plus «audacieuse» et qu’elle contribue davantage à la lutte actuelle.
L’Université Laval répond à la lettre ouverte
Contactée à la suite de la publication, la porte-parole de l’institution, Andrée-Anne Stewart, confirme avoir pris connaissance des propos et estime que le collectif «énumère bon nombre d’initiatives en alimentation responsable et en déplacement durable déjà en place à l’Université Laval, et propose aussi un idéal étudiant ambitieux.»
Elle ajoute que la lutte aux changements climatiques ainsi que le développement durable sont des causes très importantes pour l’Université Laval.
«Notre grand défi est de changer les habitudes de consommation de notre communauté. Pour nous y prendre, nous misons sur la sensibilisation, l’information, la formation, et la mise en place d’outils leur permettant de faire des choix responsables», répond Andrée-Anne Stewart.
La porte-parole mentionne le bilan nul de ses émissions de gaz à effet de serre, rappelant au passage l’accréditation internationale STARS de niveau or.
«La stratégie de diminution des GES repose sur différents axes: mesurer (basé sur des normes et une méthodologie internationales reconnues), réduire et compenser les émissions, puis sensibiliser et éduquer les gens aux enjeux liés à ce phénomène. Jusqu’à présent cette stratégie porte ses fruits, car nous observons des changements de comportement positifs», rétorque Mme Stewart.
Elle termine en affirmant que l’administration l’Université Laval est ouverte à discuter des façons de bonifier la démarche DD avec «notre communauté étudiante, avec nos partenaires et autres organisations, ainsi qu’avec tous ceux et celles qui pourraient enrichir notre réflexion et les discussions.»
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L’instigateur de la lettre est Samuel Yergeau, étudiant à la maitrise en sciences géographiques. L’AELIÉS compte parmi les signataires ainsi que plusieurs autres étudiantes et étudiants impliqué-es à l’Université Laval.
Voici la liste des signataires
- Samuel Yergeau, instigateur de la lettre, étudiant à la maîtrise en sciences géographiques
- Olivier Villemaire-Côté, candidat au doctorat en sciences forestières
- Anne Bernard, fondatrice de l’Alliance étudiante en développement durable, candidate au doctorat en sciences forestières
- Nicolas Pouliot, étudiant à la maîtrise en philosophie
- Association des étudiantes et étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS)
- Édith Turbide, co-coordonnatrice, Univert Laval
- Jonathan Tedeschi, co-coordonnateur, Univert Laval
- Sami Jai Wagner Beaulieu, co-porte-parole, La Planète s’invite à l’Université : ULaval
