Crédit photo : STEP

D’une négociation à l’autre pour le STEP

Le Syndicat des Travailleuses et Travailleurs Étudiants et Postdoctauraux (STEP) a récemment conclu une ronde de négociation au nom des travailleur.euses post-doctoraux et en commence en ce moment une nouvelle pour les auxiliaires de recherche. Impact Campus s’est entretenu avec deux de ses représentantes afin de connaitre les récents gains de leurs membres et les enjeux de la négociation à venir.

Par Antoine Morin-Racine, chef de pupitre aux actualités

Gains salariaux et stages plus longs pour les postdocs après un an de négociation

Aux termes de négociations qui ont commencées il y a presque un an et qui se sont conclues durant l’été, le STEP a réussi à gagner des augmentations salariales conséquentes pour les étudiant.es postdoctoraux, en particulier dans ce contexte d’inflation des dernières années.

Le salaire minimum est monté de 38 000$ par année à 42 000$ par année et les augmentations pour les trois prochaines années seront respectivement de 2,5%, 2,7% et de 3% jusqu’à la prochaine ouverture de la convention.

Les postdocs bénéficieront aussi de 3 jours de plus de vacances par années.

Iels ont également réussi à inscrire dans la convention la nécessité pour les professeur.es et les chercheur.es d’offrir des stages plus longs afin d’allonger le séjour de plusieurs de leurs membres qui viennent souvent de l’étranger, explique Jessica Jann, étudiante postdoctorale en microbiologie et qui était à la table de négociation.

Une question de nom

Une chose qui n’a pas changé encore, par contre, c’est l’appellation de « stagiaire » pour les étudiant.es postdoctoraux. Le STEP et ses membres trouve diminutive et même dégradante l’appellation de simple « stagiaire » pour des travailleur.euses qui ont, bien souvent, un baccalauréat, une maitrise et un doctorat, affirme Mme Jann.

L’enjeu en est un particulier au milieu de la recherche francophone, car en anglais, deux termes différentient les rôles de stagiaires (internship) et de stagiaires postdoctoraux (fellowship). Le changement de nom s’opère lentement à travers l’industrie, mais la récente ronde de négociation n’y participera malheureusement pas.

Le distinction peut paraitre futile, mais elle a de vraies conséquences dans la vie des chercheur.es postdoctoraux révèle Jessica Mbuya, présidente du STEP et doctorante en épidémiologie. Pour plusieurs qui arrivent de partout dans le monde et qui porte déjà le titre de chercheur, la diminution au terme de stagiaire est non seulement dégradante personnellement, mais elle peut également affecter leur recherche de logement ou rendre plus difficile leur demande d’immigration. Le terme « stagiaire » a beaucoup moins de portance que le terme « chercheur.e » aux yeux de plusieurs.

Prêt.es à la négociation, prêt.es à la mobilisation.

Mais le STEP n’est pas en reste, car la négociation des étudiant.es auxiliaires et des travailleur.euses étudiant.es du Centre d’Aide au Étudiants s’en vient. Aux suites d’une négociation difficile durant la pandémie et dont le syndicat n’était pas satisfait, le STEP est décidé à de nouveau gagner des augmentations salariales véritablement décentes pour ses membres.

L’inflation galopante des dernières années n’est pas sans affecter les auxiliaires, dont certain.es au premier cycle, qui gagne moins que des employé.es chez McDonald selon la présidente, Mme Mbuya.

La clarification de leurs rôles est également un enjeu d’envergure pour cette prochaine ronde de négociations. Dépendamment des descriptions, qui sont en ce moment beaucoup trop vagues aux yeux du STEP, un auxiliaire d’enseignement au doctorat peut gagner soit 25$/h si on lui assigne le titre d’ « auxiliaire d’enseignement » ou 48$/h si on lui assigne le titre d’ « auxiliaire assistant.es d’enseignement”. Mme Mbuya et Jann se désolent de constater que celleux-ci sont, plus souvent qu’autrement, payés 25$/h.

Vu le déroulement de la presque entièreté des négociations syndicales conduites avec l’Université dans les dernières années (avec les professeur.es, les chargé.es de cours et les chercheur.es), le STEP ne s’étonnerait pas d’avoir à négocier avec une administration non coopérante.

Mme Mbuya garantit cependant que le STEP dispose de bien assez de membres et que celleux-ci sont prêt.es à être mobilisé. Une grève de ne serait évidemment pas souhaitable vu la précarité des syndiqué.es et la présidente concède que cette prochaine ronde de négociations ne sera probablement pas facile.

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