Alors que la Faculté de médecine de l’Université Laval a mis fin aux notes chiffrées et lettrées depuis la session d’automne et qu’elle a instauré un système d’évaluation de type «réussite ou échec» pour les nouveaux étudiants, quel est le constat de l’association étudiante après une session ?
L’objectif de ce nouveau système d’évaluation était de réduire l’esprit de compétition et la charge de stress chez les étudiantes et étudiants. Il faut aussi ajouter que la grande majorité des facultés de médecine au Canada utilisaient déjà le mode réussite ou échec.
La présidente du Regroupement des étudiants en médecine de l’Université Laval (RÉMUL), Marie-Lyne Bourque, n’est pas convaincue que le stress à long terme a diminué, mais elle constate que le système réussite ou échec a plusieurs bénéfices à court terme, par exemple, à la vieille d’un examen.
Toutefois, la présidente du regroupement étudiant explique que le milieu de la santé demeure un environnement compétitif et que «les gens transfèrent leur stress ailleurs.» À long terme, les futurs médecins visent plutôt à se démarquer qu’à obtenir une moyenne universitaire de A+, nous dit-elle.
Marie-Lyne Bourque demeure favorable au système réussite-échec, mais elle affirme que «ça serait faux de dire que ça règle le problème» et qu’il est important de poursuivre la lutte pour une meilleure santé mentale dans le domaine médicale grâce à d’autres alternatives.
La situation après une session
En entrevue, la présidente du RÉMUL explique que les notes n’ont pas tout à fait disparu puisqu’on parle ici d’un projet pilote et, donc, qu’un retour aux notes chiffrées et lettrées n’est pas impossible. «Les notes pourraient disparaître. Ça passe par l’administration de l’UL. On attend la confirmation officielle», nous dit Marie-Lyne Bourque.
Malgré que les nouveaux étudiants évoluent et qu’ils devraient continuer d’évoluer dans un système du type «réussite ou échec» , elle confirme que les notes sont semblables, voir meilleures que la moyenne des années ultérieures. Les étudiants en médecine ne se forcent pas moins, souligne-t-elle, alors que plusieurs avaient souligné cet enjeu lors de l’imposition de ce nouveau système d’évaluation.
La santé mentale : de plus en plus important dans le système de santé
La santé psychologique des médecins inquiète de plus de plus le milieu. Alors qu’on note 12 suicides en trois ans, environ 25 % des docteurs et 32 % des docteures disent ressentir un épuisement professionnel, selon un récent sondage interne de l’Association médicale canadienne.
Questionnée sur le sujet, Marie-Lyne Bourque estime que le sujet est de moins en moins tabou. «Les organisations en santé en parlent beaucoup», souligne-t-elle en ajoutant que la santé mentale est mise de l’avant.
Il y a une culture qui s’en vient de plus en plus axée sur le bien-être, explique l’étudiante en espérant que les générations actuelles et suivantes militent pour obtenir de meilleures «conditions de vie».
À ce niveau, le RÉMUL s’est positionné en soutien au mouvement étudiant en faveur de la compensation et de la rémunération des stages incluant les stages en externat des futurs médecins.