Pour celleux d’entre vous qui ne le sauraient pas, il y a, au deuxième étage du pavillon Desjardins une salle d’exposition pour mettre en avant le talent des étudiant.es. Ce mois-ci, et jusqu’au 14 novembre, vous pouvez découvrir une installation sur le rapport que nous entretenons avec les paysages maritimes que sont les fleuves, ruisseaux et berges, mais aussi l’eau imaginaire, celle que nous rêvons tous, qui porte en elle une partie de notre héritage.
Par Camille Sainson, journaliste multiplateforme
La grande pièce se divise en plusieurs petits espaces, chacun arborant une relation différente avec l’eau. Ce sont, en effet, pas moins de dix artistes qui ont collaboré pour nous offrir une vue d’ensemble sur l’omniprésence de cet élément dans nos vies. Au centre, un espace délimité par un tapis. Deux « aquariums » avec de l’eau en mouvement, de l’eau dans nos habitations, eau intérieure qui clapote doucement. Plus loin une installation vidéo, puis une myriade de papiers suspendus sur un fil, tout nous rappelle l’importance de l’homme, de son point de vue, dans cette vision aquatique. L’artiste Alexandre Dionne explique pour son œuvre « Rives incertaines » : « le bord de l’eau est porteur de significations et d’impressions multiples, tout comme sa surface changeante. C’est l’expression d’un monde intérieur personnel et un terrain commun. » Monde intérieur effectivement puisque nous continuons notre parcours vers un guéridon parsemé de feuilles, coquillages et pierre en tout genre ; petits objets que nous ramassons tous lors de nos randonnées en pleine nature.
L’écriture se mêle au territoire, au rivage qui ondule, frontière trouble entre la terre et la vague. Le texte lui aussi évolue en fonction du point de vue, de la quantité d’eau, d’héritage et de larmes qui se dissolvent sur sa texture perméable. Alors, il faut le mettre à sécher pour mieux pouvoir l’appréhender. Tracer un chemin de coquillages pour nous mener vers une idée, pour accompagner le spectateur.rice aux pieds errants, vers quelque chose de plus grand. Logan Girard pour « Si tu m’écoutes » nous donne à lire : « l’eau dialogue avec le papier, laissant sa marque. Sa trace est impactée par les algues, les minéraux, le sable. Chaque bande une expérimentation, un témoignage de la rivière ». On cherche alors à retrouver une origine, un cours d’eau depuis longtemps disparu sous nos bâtiments en béton qui modifient notre rapport à l’environnement. L’eau qui coule, intérieure ou extérieure, a une histoire à raconter et c’est finalement un morceau de cette histoire que se propose de raconter l’exposition Voies Navigables.