Entre 500 et 800 personnes se sont réunies devant l’Assemblée nationale dimanche dernier pour participer à la Marche mondiale pour le climat. Militants écolos et citoyens se sont rendus jusque devant les locaux du ministère de l’Environnement pour pousser la classe politique à se mobiliser et à agir contre les changements climatiques. Cet événement a mobilisé des milliers de personnes à travers la planète.
Paul Dubé et Margaud Castadère-Ayçoberry
Il faut dire que « marche » est un terme quelque peu ambitieux pour qualifier les 550 mètres qu’il y avait à parcourir dans le cadre de la Marche mondiale pour le climat. Organisée par l’organisation Stop oléoduc Capitale-Nationale, l’activité visait entre autres à dénoncer l’autorisation des forages à Cacouna, débutés sans la consultation de la communauté scientifique et de la population.
Il y avait bien quelques centaines de personnes de tous âges, des poucettes jusqu’aux têtes blanches. Beaucoup portaient du vert, d’autres des pancartes peu élogieuses à l’égard du premier ministre Stephen Harper, mais tous arboraient un sourire plus que renouvelable. La pluie a même pris congé pour l’événement.
La même journée, partout dans le monde, les gens ont marché dans les rues pour tenter de sensibiliser les politiciens qui participeront au Sommet sur le Climat, qui se tient à New York le 23 septembre. La Grosse Pomme s’est vue peuplée de 300 000 marcheurs dimanche dernier, une foule comparable au Jour de la Terre, le 22 avril 2012 à Montréal.
À Québec, la Marche a débuté par quelques interventions devant le Parlement. André Belisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), a notamment pris la parole en soulignant le contexte « d’extrême urgence » en matière d’environnement.
Contacté par la suite, M. Belisle rappelle « l’urgence de faire notre part en terme de réduction des gaz à effet de serre ». « Les problèmes environnementaux s’enveniment et s’accélèrent », poursuit-il. Or, selon lui, le premier ministre canadien, Stephen Harper, fait tout pour augmenter la production de gaz à effet de serre, notamment avec les gaz bitumineux. « Le Canada est devenu un voyou environnemental », lance M. Belisle. Le président de l’AQLPA fustige aussi le fait Stephen Harper ne sera pas présent personnellement au Sommet sur le climat de New York, mardi 23 septembre. « M. Harper brillera par son absence », blâme-t-il.
Les autres intervenants qui se sont exprimés dimanche s’inquiétaient également du projet de port pétrolier à Cacouna, projet qui mettrait en danger les populations locales de bélugas. La sortie du Canada du protocole de Kyoto a également été pointée du doigt. Les critiques fusaient de toutes parts, visant tantôt les conservateurs, tantôt les libéraux.
Une fois les interventions achevées, la foule s’est dirigée jusqu’à l’édifice Marie-Guyart (complexe G), où se situent les bureaux du Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques. Pendant cette courte marche, il y a bien eu quelques « À qui la rue ? À nous la rue », bref lambeau de souvenir de 2012, mais la majorité des gens se sont contenté d’une révolution dominicale très tranquille.
Y avait-il qui que ce soit au ministère un dimanche pour les entendre ? Mystère. La fanfare anarchiste Tintanare était de la partie, vêtue d’un rose très contrasté avec le gris du ciel et des futurs anticipés. On pouvait également voir quelques femmes faire du gum boot avec énergie. Rien ne semblait altérer le moral des troupes environnementalistes. Les enjeux sont nombreux, et il faudra suivre ce qui se dit au Sommet sur le climat à New York. La Terre va faire à sa tête de toute façon, elle rougit déjà d’automne.