Signe des temps qui changent, la formation à distance connaît une importante période d’expansion. En cinq ans, le nombre de crédits-étudiants donnés par ce type d’apprentissage a bondi de 80%.
David Rémillard
Que ce soit pour les étudiants étrangers prenant des cours via des partenariats entre l’Université Laval ou tout simplement pour mieux concilier un horaire déjà chargé, la formation à distance a la cote. «Je ne peux qu’encourager la poursuite de ce remarquable développement», a d’ailleurs déclaré le recteur Denis Brière lors de son discours inaugural la semaine dernière. L’institution entend en faire une priorité au cours des prochaines années.
Maintenir l’effectif étudiant
La formation à distance connaît un essor tel que l’Université Laval y voit une façon de compenser la baisse de l’effectif étudiant appréhendée au courant des prochaines années. Selon des données du Ministère de l’Éducation, on prévoit que l’effectif étudiant universitaire passera de 212 800 à 193 700 entre 2013 et 2024, une baisse de 11%.
En attendant la chute prévue, le vice-rectorat aux études et à l’enseignement de l’Université Laval s’active à développer la formation à distance davantage. «C’est un créneau très porteur», se réjouit le vice-recteur aux études Bernard Garnier.
Entre l’année 2009-2010 et 2010-2011, le nombre de crédits étudiants donnés aux universitaires lavallois a augmenté de 15,6%, passant de 91 000 à 105 000, soit 11,3% de tous les crédits offerts. Dans son discours la semaine dernière, le recteur Brière estimait que la proportion était aujourd’hui de 13%.
Une demande
Selon Bernard Garnier, le développement de la formation à distance est en quelque sorte une réaction aux nouvelles demandes de la clientèle étudiante. «Il y a une utilité et une portée sociales.», explique-t-il. «Cela facilite la conciliation travail-étude ou famille-étude.»
M. Garnier ne cache pas non plus qu’il y a une utilité économique au développement de la formation à distance.
Elle permet notamment de gonfler l’effectif étudiant global, ce qui représente l’un des moyens préconisé par l’Université Laval de contrer le sous-financement des institutions postsecondaires décrié depuis quelques années. En 2010-2011, 939 488 étudiants étaient inscrits à Laval, à temps plein ou partiel, dont plus de 100 000 à distance.
Selon des données de l’Institution de recherche économique contemporaine, en 2011, le crédit universitaire valait en moyenne 72,26 $. Un chiffre avec lequel il faut toutefois être prudent, le coût d’un crédit variant selon le cycle d’étude ou le programme, nuance M. Garnier.
Ce dernier ne voit, au final, aucun désavantage à développer le créneau de la formation dans le futur.