Crédit photo : Antoine Morin-Racine

Grève des stages : Manifestation sur le campus

Une manifestation a fait le tour du campus vendredi pour clore une semaine de mobilisation en faveur de la rémunération des stages. Malgré une météo changeante, une centaine d’étudiant.es ont fait leur chemin vers le pied du Pavillon Jeanne-Lapointe afin d’interpeler la rectrice par rapport à cet enjeu.

Par Antoine Morin-Racine, chef de pupitre actualités

 

La journée a commencé avec un déjeuner offert aux grévistes par l’Association des étudiant.es en Sciences Sociales (AÉSS) au premier étage du pavillon De Koninck.

Charlotte Desjardins, étudiante au baccalauréat en travail social, était présente dès 10h pour peindre des pancartes avec ses camarades. Après 5 jours de piquetage, la manifestation est, pour elle, l’apogée de la mobilisation de la semaine. Elle qui aura à compléter un stage non rémunéré l’année prochaine dans le cadre de sa formation, elle se dit préoccupée non seulement pour elle-même, mais aussi pour le reste de sa cohorte. « Honnêtement, je sais que ça risque de me mettre dans une situation financière précaire et de m’épuiser physiquement, mais surtout mentalement. Ce que je redoute aussi c’est l’impact sur les communautés qu’on aura à desservir qui vont écoper d’un service moins bon parce que ceux qui sont là pour les donner sont épuisés ! »

Crédit photo : Antoine Morin-Racine

La manifestation a débuté vers 11h30 et s’est rapidement dirigée sur le Grand Axe pour ensuite passer en face du pavillon Desjardins, puis se finir en face du pavillon Jeanne-Lapointe par voie de l’avenue du Séminaire.

En scandant des slogans comme « Des stages non payés c’est du vol déguisé », « Épuisé.es avant d’être diplômés » ou « L’exploitation c’est pas une vocation », les étudiant.es se sont notamment emparés d’une partie de la rue de l’Université en passant en face du pavillon Desjardins.

Crédit photo : Antoine Morin-Racine

Selon Coralie Duchesneau, coordonnatrice aux affaires externes de l’AÉSS et étudiante en travail social, la manifestation avait lieu cette année sur le campus plutôt qu’en ville aux alentours de l’Assemblée nationale parce que la mobilisation de cette semaine se veut une pression pour que l’administration universitaire se positionne en faveur de la rémunération des stages

« La salarisation des stages c’est pas un luxe c’est un droit », s’est-elle exclamée en face du pavillon Jeanne-Lapointe  à la foule. « C’est scandaleux de penser que notre propre université n’a pas pris position pour soutenir les nombreux stagiaires non-salariés sur son propre campus », a-t-elle continué.

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« On demande à notre université de nous soutenir et de se battre à nos côtés ! » – Coralie Duchesneau, coordonnatrice aux affaires externes de l’AÉSS et étudiante en travail social

Une représentante du Regroupement des groupes de femmes de la région de Québec était également présente pour rappeler l’aspect féministe de la lutte pour la salarisation des stagiaires. « C’est une lutte féministe parce que la grande majorité des stagiaires non-rémunéré.es sont des femmes. C’est une lutte féministe parce que les stages non rémunérés sont concentrés dans des domaines à prédominance féminine. […] Y’en a assez que le sous-financement des services publics et de nos organismes communautaires soit compensé par votre travail gratuit ! » s’est-elle écriée contre le vent pendant qu’une averse précipitée s’abattait sur le campus.

On notera la présence de deux députés de la région de Québec, Sol Zanetti de Québec Solidaire et Pascal Paradis du Parti Québécois, député de la circonscription de l’Université. À la question de s’il serait prêt à demander publiquement à l’Université Laval de se positionner en faveur de la rémunération, Paradis à répondu qu’il espérait pour les étudiant.es que leur université se positionne, mais que son interlocuteur principal était le gouvernement.

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Questionnée plus tôt cette semaine à savoir si elle se positionnerait en faveur de la rémunération des stages, l’Université Laval a rappelé la présence des bourses Perspectives Québec ainsi que des Bourses de soutien à la persévérance et à la réussite des stagiaires. Elle a également fait mention des stages en emploi qu’offre la Faculté des sciences de l’éducation. L’Université s’est dite « très sensible à la réalité des stagiaires », mais n’a pas précisé sa position sur l’enjeu.

 

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