Le Syndicat des employés et employées de l’Université Laval (SEUL) entrera en grève cette semaine si rien ne change dans les négociations. C’est du moins ce qu’a affirmé son leader syndical, Éric-Jan Zubrzycki, à l’issue d’une journée de conciliation gouvernementale infructueuse vendredi.
Dernière heure (18h44, 6 février 2017): Le conseiller syndical a affirmé à Impact Campus en fin de journée lundi que l’Université Laval et le SEUL étaient actuellement « dans le noeud du problème ».
« Ça avance lentement, mais sûrement, a-t-il déclaré. On espère bien qu’on va atterrir quelque part. »
L’institution d’enseignement et ses travailleurs n’ont toujours pas réussi à s’entendre sur les bases d’une convention collective échue depuis le 1er avril dernier. Les principaux blocages demeurent les mêmes. Ils concernent notamment les régimes de retraite et les enjeux de mobilité pour un employé.
Toute la journée, jusqu’à 19h vendredi, les deux parties ont discuté sans pour autant trouver d’ententes concrètes.
« On a convenu qu’il n’y aura pas de grève lundi matin, assure M. Zubrzycki. Ce qui est le plus vraisemblable par contre, c’est qu’il y ait une grève qui débute la semaine prochaine. On parle de mardi, de mercredi ou encore de jeudi. Les gens vont attendre dans la rue et on va les faire rentrer seulement si on a une entente. C’est bien malheureux qu’on en soit rendu là. »
De son côté, le vice-recteur exécutif, Éric Bauce, a fait parvenir une réaction écrite à Impact Campus en début d’après-midi samedi.
« Ma porte est toujours ouverte pour discuter avec le président du syndicat, que ce soit sur ce sujet ou sur un autre, note-t-il. Il y a une table de négociation sur laquelle nos négociateurs négocient de bonne foi en présence d’un conciliateur. Ces négociations se déroulent en fonction de mandats qui sont donnés pour le bien des membres de notre communauté. Nous sommes confiants d’en arriver à une entente le plus rapidement possible. »
Mandat en préparation
Comme les négociations en sont encore et toujours au même stade selon le leader syndical, le SEUL s’affaire actuellement à finaliser ses derniers préparatifs d’entrée en grève. « Oui, nos pancartes sont prêtes, puis on a indiqué à nos membres d’apporter leurs tuques et foulards et de libérer leurs bureaux de leurs effets personnels, poursuit-il. Ca vous donne une indication assez claire. »
Éric-Jan Zubrzycki indique qu’il travaille actuellement à contacter des agences de placement en emploi pour s’assurer que les membres du syndicat soient relocalisés et réaffectés ailleurs. « On va s’arranger pour que tout le monde soit replacé chez un autre employeur temporairement, lance-t-il. On se prépare pour un conflit long et pénible. »
Sur le campus, le dernier lock-out des employés de soutien remonte à plus de 30 ans, en 1980, alors qu’une grève générale illimitée avait été déclarée au cours du temps des fêtes, selon les informations du SEUL.
« On réévaluera quand exactement on sortira en grève. Mais on est sur les derniers milles. C’est la crise des missiles de Cuba. Les cargos sont dirigés vers Cuba et les frégates américaines sont de l’autre sens », ajoute Éric-Jan Zubrzycki.
Suite des choses
Deux dernières et ultimes journées de consultation sont à l’horaire lundi et mardi. Même s’il doute de la pertinence qu’auront ces dernières heures de négociations, le porte-parole du SEUL conserve de minces espoirs de pouvoir s’entendre.
« Ça fait 25 ans que je négocie et c’est la première fois que je me retrouve devant un comité patronal aussi inexpérimenté qui donne dans la confrontation, martèle-t-il. Pourquoi soudainement l’employeur deviendrait raisonnable ? Il n’y a rien d’impossible, c’est vrai, mais je ne suis pas très optimiste. On est à 95 % de chances d’avoir une grève, je vous dirais. »
Les membres des deux parties se réuniront cette fin de semaine afin de discuter de leurs priorités dans le contexte. Le SEUL réunit près de 2000 employés de soutien à l’UL.