La semaine dernière, le président de l’ÆLIÉS, Stéphane Lebrun, confiait à Impact Campus les irrégularités récurrentes observées au cours du processus de création de l’Association pour la voix étudiante au Québec (AVEQ). Son représentant, Isaac Stethem, réplique que ces critiques sont « vagues », en précisant que « tout s’est très bien déroulé » lors de la dernière rencontre, les 20 et 21 février.
« C’est difficile de comprendre quelles choses en particulier sont visées par ces propos. Selon nous, ça s’est bien passé lors des assemblées. Toutes les procédures et les démarches sont approuvées et votées par les associations impliquées et tout est public », fait savoir M. Stethem au sujet des faits reprochés.
Stéphane Lebrun s’avance à ce propos. Il rapporte un « manque de rigueur » dans le processus d’embauche au sein de l’AVEQ, et que cette façon de faire ne serait pas acceptable à l’ÆLIÉS. Il cite en exemple la création d’un cinquième poste à l’AVEQ, alors qu’un nombre de quatre étaient affichés. Cette ouverture de poste s’est faite « sans considération pour le budget », déplore le président de l’ÆLIÉS, ce qui est irresponsable à ses yeux. Si les attaques étaient « vagues », c’était pour éviter de tomber dans des « attaques personnelles ».
Une autre irrégularité relevée concerne les pouvoirs du comité de coordination et la place qu’il occupe dans la création du cahier de positions de l’AVEQ. L’ÆLIÉS critique les interventions successives du comité. « L’ÆLIÉS avait un malaise quant au processus. On a reçu un cahier de positions préliminaires […] et ça nous a surpris qu’au lieu d’aller vers une optique de consensus […], il y avait beaucoup de positions qui ont été créées de toutes pièces par le comité de coordination », déplore le vice-président aux affaires externes, Alexandre Coulombe.
De son côté, l’AVEQ explique que toutes les positions sont votées puis adoptées par les associations membres. Le tout se fait « dans un climat de coopération, de collaboration et de transparence », en respectant la souveraineté locale des associations, précise le responsables des communications, Isaac Stethem. Ce dernier fait remarquer qu’il n’est pas du rôle de l’AVEQ de juger la décision de l’ÆLIÉS, bien qu’il admette avoir préféré que l’AVEQ figure sur les bulletins de vote, lors du référendum d’affiliation.
Tôt ou tard
Il y a longtemps que l’ÆLIÉS remarquait certains problèmes dans les façons de faire de l’association nationale concurrente de l’UEQ, mais rien de majeur avait pour l’instant poussé l’association des cycles supérieurs à quitter le navire.
C’est après la rencontre des 20 et 21 février derniers que les représentants de l’ÆLIÉS ont confirmé leurs doutes. En réunion extraordinaire le 24 février, le conseil d’administration de l’association des cycles supérieurs a décidé de rejeter l’AVEQ des choix d’affiliation.
« Même si le flag commençait à se lever avant les Fêtes, on leur a donné plusieurs chances. Tous les mécontentements qu’on a partagés, on l’avait fait en instance », souligne Stéphane Lebrun. « Ce n’est pas par mauvaise volonté, au contraire, c’est peut-être par excès de bonne volonté qu’on a laissé plusieurs chances », ajoute-t-il.
Aux membres de décider
Stéphane Lebrun appuie la décision du conseil d’administration de retirer l’option de l’AVEQ des choix d’affiliation puisqu’il ne s’agit plus d’une option « responsable ». « On a la responsabilité d’offrir un bon choix à nos membres. L’AVEQ est devenue progressivement une alternative de moins en moins viable », se contente-t-il de dire.
Questionné à savoir s’il pense que les membres auraient dû eux-mêmes décider du sort de l’affiliation ou non de l’ÆLIÉS à l’AVEQ, il répond que l’ÆLIÉS ne désire pas mener une « campagne de salissage » pour expliquer les raisons à ne pas retenir cette option.
Quant à l’implication de l’association de 2e et 3e cycles au sein de l’Union étudiante du Québec (UEQ), une autre association étudiante nationale émergente, Stéphane mentionne que l’ÆLIÉS a été impliquée de manière égale avec l’AVEQ qu’avec l’UEQ et que rien n’indique que l’UEQ ne soit pas un choix « valable ».
Le référendum sur l’affiliation nationale de l’ÆLIÉS se déroulera du 22 au 24 mars prochain. Les étudiants inscrits aux cycles supérieurs devront désormais répondre à cette question :
« Acceptez-vous que votre association étudiante de campus, l’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS), s’affilie à l’Union étudiante du Québec (UEQ) en tant que membre fondateur, moyennant une cotisation de 4,50 $ par étudiant, par session, indexée annuellement à l’indice des prix à la consommation (IPC), et ce, à compter de la session d’automne 2016? »