La TaCEQ veut des chiffres

La Table de concertation étudiante du Québec ( TaCEQ ) demande à la Conférence des recteurs et principaux d’universités du Québec ( CRÉPUQ ) de prouver qu’il existe bel et bien un sous-financement des universités de 620 millions $. 

David Rémillard

Selon Paul-Émile Auger, secrétaire général de la TaCEQ, l’idée que les universités québécoises soient sous-financées serait un « mythe. » « Pour nous, c’est clair que les universités ne sont pas sous-financées », déclare-t-il. La TaCEQ lance ainsi une pointe directe à la CRÉPUQ, qui plaide auprès du gouvernement un sous-financement estimé à 620 millions $ pour les institutions universitaires année après année.

M. Auger demande donc à la CRÉPUQ de faire la démonstration « de son grand cri du coeur » et appelle ses dirigeants à prouver qu’il existe bel et bien un sous-financement. « Si la CRÉPUQ [ veut le démontrer ], qu’elle le fasse avec des chiffres. Ça va être constructif », lance-t-il. Une façon comme une autre de mettre la table en prévision du Sommet sur l’éducation prévu par le Parti québécois et qui doit avoir lieu dans les prochains mois, probablement en janvier. Aucune date n’est toutefois arrêtée et le ministre de l’Éducation supérieure, Pierre Duchesne, est actuellement en tournée pour prendre le pouls auprès des différents acteurs du milieu de l’éducation en prévision de ce grand rassemblement.

Quant à la CRÉPUQ, son président, Daniel Zizian, a déjà fait savoir que son organisation participera au sommet. « Le sommet, c’est plus une réflexion pour une perspective à moyen et à long terme que l’ensemble [ des parties ] va vouloir faire. On entend y contribuer de façon importante», avait déclaré M. Zizian à Impact Campus plus tôt cet automne.

Mais concernant le sous-financement, la CRÉPUQ pourrait prendre son mal en patience. En entrevue à La Presse le 6 octobre, le ministre Duchesne avait mis en doute le sous-financement des universités. À l’instar de la TaCEQ, le ministre Duchesne avait demandé à être convaincu. «Tout est ouvert, tout est sur la table. Je demande à être convaincu de chacune des options qui sont défendues. Présentez-moi des études sérieuses, on va les confronter», avait-il déclaré, toujours à La Presse.

Rappelons que le PQ et la CRÉPUQ ont cosigné un rapport en 2002 qui faisait état d’un sous-financement des universités de 375 millions $. Ce chiffre a depuis été revu à la hausse par la CRÉPUQ en 2010 pour atteindre 620 millions $.

Changement de ton 

La TaCEQ s’est réjoui du changement de ton apporté par le nouveau ministre de l’Éducation supérieure, de la Science, et de la Technologie. « On voit une énorme différence. Ça fait vraiment plaisir de voir ça au Québec », explique Paul-Émile Auger, secrétaire général de la TaCEQ, en référence aux prédécesseures libérales de M. Duchesne, soit Line Beauchamp et Michelle Courchesne. « Le ministre est vraiment en mode écoute. »

Lors d’un entretien la semaine dernière, la TaCEQ et le ministre Duchesne ont discuté des grands thèmes que souhaitaient mettre de l’avant l’organisation étudiante. «On était là pour promouvoir un exercice large et d’envergure», explique M. Auger. Le ministre Duchesne a notamment demandé aux représentants de la TaCEQ s’il doit exister ou non un droit à la grève pour les étudiants.

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