Les pourparlers ayant pris fin samedi dernier à Québec ont permis aux représentants étudiants de sortir avec une « offre » du gouvernement qui devra passer le test des assemblées générales étudiantes cette semaine.
Raphaël Létourneau
Cette « entente de principe » avec le gouvernement contient, entre autres, la mise sur pied d’un Conseil provisoire des universités (CPU). Il aura pour mandat de suggérer des économies dans la gestion des universités qui seront « appliquées en réduction des frais institutionnels obligatoires (FIO) », aussi appelés « frais afférents ». L’entente prévoit également le « paiement d’une somme de 125 $ par étudiant à temps complet » pour le trimestre d’automne 2012 qui « sera différé jusqu’au dépôt des recommandations à la ministre ». À l’Université Laval, les frais afférents ne dépassaient pas 600$ selon des données colligées par la FEUQ entre 1994 et 2007.
La FEUQ a d’ailleurs publié un avis sur l’encadrement des frais institutionnels obligatoires qui stipule qu’« entre 1994 et 2007, alors que le gel des droits de scolarité était effectif, la facture annuelle d’un étudiant universitaire aurait augmenté de près de 450 $ du côté des FIO, selon les données de Statistiques Canada ».
Le CPU serait composée de six recteurs ou leurs représentants, quatre représentants étudiants, quatre des milieux syndicaux, deux du milieu des affaires désignés par la ministre Line Beauchamp, un représentant des cégeps ainsi qu’un représentant du ministère de l’Éducation et un président du CPU, désigné par la ministre.
La hausse des droits de scolarité serait donc maintenue au montant de 1778 $ répartis sur sept ans. « [Il est] faux de prétendre que l’augmentation des frais de scolarité sera obligatoirement compensée par la baisse des frais [afférents] », selon la ministre de l’Éducation Line Beauchamp. Si les économies proposées ne sont pas suffisantes ou approuvées par le CPU, les étudiants devront payer cette facture.
Les étudiants prennent position
Au moment de mettre sous presse, plusieurs associations étudiantes universitaires et collégiales avaient déjà rejeté ou accepté l’« offre » du gouvernement lors de leurs assemblées générales. Les associations étudiantes membres de la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ), de la Coalition large de l’association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), de la FEUQ et de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) ont jusqu’à vendredi se positionner.
« Il y avait un espoir de réduire la facture étudiante [lors des négociations] », affirme Paul-Émile Auger secrétaire-général de la TaCEQ. « On a signé de soumettre un texte à nos membres, c’est aux étudiants de décider », poursuit-il « c’est très clair que toutes les associations étudiantes veulent contrer la hausse des frais de scolarité, peut-être que les étudiants vont décider que cette offre est suffisante. »
« Il va y avoir des élections au Québec d’ici 6, 12 ou maximum 18 mois. Il y a des avancements importants à court terme, mais c’est sur que si l’objectif qu’on se fixe est d’aller chercher un gel des droits de scolarité, même une gratuité, ça va prendre un changement de gouvernement. Ce n’est pas les libéraux actuels qui le feront », remarque Léo Bureau-Blouin, président de FECQ.
« C’est une offre, ce n’est pas la fin de la grève. Ce seront les assemblées générales qui se positionneront sur le contenu de cette offre tout au long de la semaine », a indiqué Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la CLASSE.
Rappelons qu’aucun représentant étudiant n’a recommandé de prise de position à ses membres.
En date du 7 mai 2012
Ont refusé l’offre :
Sociologie (Université Laval)
Littérature (Université Laval)
Collège de Valleyfield,
Cégep de Bois-de-Boulogne
Cégep Marie-Victorin
Étudiants en études québécoises (Université du Québec à Trois-Rivières)
Ont accepté l’offre :
Cégep de la Gaspésie
Crédit photo : Mathias Nicolas