Photo: Université Laval

Le RADIS : nouvelle offre alimentaire solidaire

Depuis plus d’un an et demi, l’Université travaille à la transformation de son écosystème alimentaire. La semaine dernière, elle annonçait que les restaurants Cosmos et le RADIS opéreront sur le campus dès septembre 2026. Si l’implication de Cosmos est critiquée, celle du RADIS est applaudie. Cette nouvelle initiative étudiante proposera des repas faits à partir d’aliments locaux à petits prix, une première sur le campus. 

Par Marie Tremblay, cheffe de pupitre actualités

Le RADIS (Rassemblement pour l’Alimentation Durable et l’Innovation Solidaire), c’est l’aboutissement d’un projet mené par Cédric Glode, directeur général de la Baratte et étudiant en sociologie. Le projet compte également trois autres étudiant.es : Ariel Timmony-Morier, Léonard Marcoux et Emmanuelle Moquin. Ensemble, l’équipe d’administrateur.rices à développé l’idée d’une offre alimentaire abordable et écologique sur le campus. 

Capture d’écran du site web du RADIS.

Manger pour beaucoup moins

Présentement, il est difficile de manger un repas pour moins de 15$ sur le campus. Le RADIS, qui occupera l’espace de Saveur Campus au pavillon Desjardins, veut proposer des repas complets pour une somme environnant les 5$ aux étudiant.es seulement. « L’université ne veut pas qu’on fasse des repas abordables pour n’importe qui », précise Cédric Glode. Pour assurer la rentabilité et la pérennité de l’initiative, le corps professoral et les employés paieront leur assiette un peu plus cher. Cela permettra aux étudiant.es d’avoir accès à une tarification réduite avec la présentation de leur carte étudiante. 

Dans le but d’augmenter l’accessibilité à ces repas, le RADIS souhaite développer des partenariats avec différents cafés étudiants qui pourront agir à titre de points de vente pour des salades repas et des sandwichs pré-préparés. 

Pour diminuer le coût de production des repas, le RADIS fera affaire avec des entreprises comme Moisson Québec pour s’approvisionner en légumes invendus. C’est d’ailleurs sur ce modèle que la Baratte fonctionne. Elle reçoit des dons de légumes qu’elle congèle ou mets sous vide. Il reste donc à acheter les ingrédients de base et certains légumes. M. Glode explique que « c’est une manière de couper les coups pour être capable de faire des repas pas chers et avoir une cotisation qui est moins élevée. »

Une offre écologique

« Pour qu’un système alimentaire soit plus durable et écoresponsable, il est important de proposer de nouvelles habitudes de vie facilement atteignables afin que la lutte aux déchets naisse d’une collaboration entre la clientèle et l’opérateur. », peut-on lire dans la proposition de projet. 

Les repas proposés seront principalement à base de protéines végétariennes et cuisinés avec des aliments produits localement. Le RADIS voudrait notamment collaborer avec les différentes initiatives étudiantes qui produisent des fruits et légumes sur le campus. Le menu sera adapté en fonction de l’offre et des saisons. 

En plus d’utiliser les légumes invendus de leurs partenaires, le RADIS redistribuera chaque jour les surplus à travers les frigos partage du campus. Ces mesures permettent de prévenir le gaspillage et la précarité alimentaire. 

Pour réduire la production de déchets, l’initiative vise à servir les repas avec de la vaisselle réutilisable et les étudiants seront encouragés à apporter leur propre contenant réutilisable pour l’option de prêt-à-manger. 

Regarder ce qui se fait ailleurs

« Ça existe ailleurs, il faut juste l’importer ici », soutient l’administrateur du projet. Pour développer le concept du RADIS, il a beaucoup discuté avec des gens qui s’occupent d’initiatives similaires au Québec. Tout particulièrement, il a reçu les conseils de Shylah Wolfe, directrice générale de Concordia Food Coalition (CFC) jusqu’à juin 2025. Cette coalition, créée en 2013, a depuis une mission qui s’élargit sur la totalité du campus de l’Université et accompagne différents projets. 

À plus long terme, l’objectif serait que le RADIS prenne un rôle semblable. L’OBNL aurait donc la mission de fournir des offres alimentaires pour lutter contre la précarité alimentaire, mais également de soutenir de nouvelles initiatives étudiantes. 

Les prochaines étapes

Présentement, le RADIS négocie avec l’université pour sauver des coûts sur le loyer à payer. 

« Si l’Université est capable de nous aider sur notre troisième plus grosse charge, ça aide à la mission de faire de la sécurité alimentaire. », affirme Cédric Glode, en ondes au micro de CHYZ. 

Dans les prochains mois, l’équipe souhaite organiser deux activités de réflexion pour que les membres de la communauté étudiante participent à la formation des règlements généraux. Une assemblée de formation devrait avoir lieu au retour des fêtes pour concrétiser le tout.

Auteur / autrice

Consulter le magazine