Chaque été, la Faculté de médecine dentaire envoie des dizaines d’étudiants à l’international dans le cadre de stages humanitaires. Venant en aide aux communautés locales, les étudiants concernés ont l’occasion de vivre des expériences inoubliables. C’est dans ce contexte qu’Élisabeth, Vincent, Alexandra et Olivier se sont envolés pour la Tanzanie, le 8 mai dernier.
Reconnu pour son caractère formateur, le stage interculturel du jeune groupe s’est déroulé dans la ville d’Arusha, située au nord du pays. Les quatre étudiants ont ainsi choisi de clore leur troisième année à l’est de l’Afrique, d’autres possibilités de stages s’offrant également en France, au Sénégal et au Guatemala. Le coût estimé d’un tel périple est de 6000$ pour un placement de dix semaines.
En Tanzanie, l’équipe lavalloise a du s’acclimater aux différences interculturelles sur le plan de la langue, de l’accès aux soins et de la logistique. Tout un processus qui amène à se reconsidérer sur le plan individuel. « Ça te fait sortir de ta zone, te fait voir et connaitre une culture différente, tout en apprenant à te comprendre et à t’adapter à plusieurs situations », explique Élisabeth Rajotte.
Être dentiste en Tanzanie
Dans le cadre de son mandat, le quatuor devait venir en aide aux cliniques locales de santé publique dans la région pour les tribus Masaï nomades, le but étant de favoriser le dialogue avec l’autre culture. « On distribuait des soins dentaires à des communautés locales souvent plus défavorisées qui n’ont pas accès à des centres de soins à proximité », raisonne Vincent Thibault-Bernier. Celui-ci souligne également le traitement des centaines de jeunes étudiants de l’école du village traditionnel.
Accompagné de deux étudiantes en sciences infirmières, nos représentants se sont également rendus dans un orphelinat pour y effectuer des examens dentaires. C’est ce qu’on appelle des cliniques mobiles, une expérience s’étant révélée très gratifiante sur le plan professionnel et humain. « Leur hygiène était particulièrement bonne et aucun enfant n’a eu besoin d’extraction ou de restauration, se réjouit Alexandra Houle-Boivin. On a donné des cadeaux et eu beaucoup de plaisir avec les jeunes, car ça valait cher de voir ce qu’on leur apportait ».
Les citoyens de la ville d’Arusha font face à deux graves problèmes : un manque en soins et un autre en connaissances, par rapport aux soins de santé. La fluorose dentaire, l’une des maladies dentaires les plus importantes en Tanzanie, témoigne d’ailleurs de ce sous-développement. « Les gens ne sont pas au courant que c’est l’eau fluorée qui en est la cause, alors ils en boivent, exprime Olivier Marceau. Ça détruit la composition de l’émail des dents pendant le développement, car il n’y a pas d’accès aux soins dans les coins plus éloignés ».
L’ascension du Kilimandjaro
À raison de trois à quatre fois par semaine, Élisabeth, Vincent, Alexandra et Olivier se sont entrainés pour un objectif final qui leur tenait collectivement à cœur. Ils tenaient à atteindre l’Uhuru Peak, le plus haut point d’Afrique, à 5895m d’altitude. « Il y a eu toute une préparation mentale aussi, en faisant plusieurs recherches sur l’aventure et en s’informant auprès des personnes qui sont expérimentées ou dans le domaine, admet Olivier Marceau. On était prêts au pire! »
Lors de l’ascension, plusieurs défis se sont posés à chacun des grimpeurs, même s’ils étaient tous bien préparés. Le combat contre la hauteur demeure constamment le principal obstacle, selon Vincent Thibault-Bernier. « La difficulté majeure est de s’acclimater à l’altitude, observe-t-il. On ne peut jamais savoir comment notre corps va réagir avant de l’expérimenter ». Pendant le périple de huit jours, le jeune homme estime d’ailleurs avoir ressenti quelques maux de tête.
Ayant déjà vécu en Afrique lors de sa jeunesse, Alexandra Houle-Boivin caressait le rêve de revenir sur le continent depuis plusieurs années. Un objectif accompli, qu’elle n’aurait pas pu mieux conclure que par le Kilimandjaro. « Je suis si contente de souligner mon deuxième passage africain avec cette ascension, exprime-t-elle. Je suis fière de moi et de mes amis, car nous avons réussi à le faire ensemble jusqu’au bout ».
Une fois au sommet, l’épuisement accumulé n’existe plus, car il est supplanté par un sentiment d’accomplissement plus grand que nature. C’est du moins cette sensation de fierté qu’a ressenti Élisabeth Rajotte, perchée à la cime de l’Afrique. « On se sent au départ tellement fatigué, mais tout ça s’efface rapidement par l’euphorie et la joie d’avoir atteint le sommet », conclut-elle.
Réunis et fiers, les quatre lavallois ont ensuite eu la chance d’être seuls au pic de la montagne pendant près d’une heure, occupés à absorber le fait d’armes qu’ils venaient d’accomplir.
Recommandez-vous l’aventure aux étudiants de l’UL?
Élisabeth : «Partir en stage international n’a que des avantages et c’est la meilleure école possible qui soit!»
Vincent : «Alors que certaines valeurs locales choquent et surprennent, d’autres émerveillent et permettent une remise en question. Pour les courageux, c’est une opportunité incroyable qui offre plusieurs occasions uniques dans votre domaine de travail ainsi qu’en terme d’expériences de vie et qui contribue énormément à vous transformer en citoyen du monde.»
Alexandra : «J’ai appris beaucoup et je souhaite à tous ceux qui veulent participer à une expérience du genre de le faire, la Tanzanie étant un pays où les gens sont sympathiques, sereins et accueillants.»
Olivier : «Je n’hésiterais pas une seule seconde à ta place mon ami. Vas-y, saute dans l’aventure et profites-en à 200%! C’est l’expérience d’une vie!»