Crédit photo : Ira Muse, Wikimedia Commons

Réalités autochtones : les futurs ingénieurs forestiers de l’UL seront formés

L’Université Laval a officialisé ce matin sa volonté de fonder une Chaire de leadership en enseignement (CLE) en foresterie au Musée amérindien de la réserve de Mashteuiatsh. Un projet « majeur » dont l’objectif est de former les étudiants au Baccalauréat en aménagement et environnement forestiers aux réalités autochtones dès 2019.

Étant jusqu’à ce jour la seule institution québécoise à offrir un programme de formation menant concrètement à un titre d’ingénieur forestier, l’UL demeure consciente qu’elle « joue un rôle de premier plan » auprès des Premières Nations, pour qui la forêt constitue un enjeu vital depuis des lustres.

Nul besoin de rappeler que de soutenir le développement durable et d’entretenir les relations entre les communautés dans l’industrie demeure donc primordial. Pour cause, ce sont 80% des populations autochtones qui vivent en territoires forestiers à l’échelle de la province actuellement.

Ces chiffres représentent « une richesse culturelle qui prend racine dans l’histoire depuis des millénaires et aussi une richesse économique », estime l’Université Laval.

Développement sensible, promotion nécessaire

La vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation de l’établissement d’enseignement, Eugénie Brouillet, s’est dite heureuse d’annoncer la mise en place d’un projet structurant.

Cela permettra, selon elle, de mieux « comprendre, par une démarche pratique, pédagogique et novatrice, les facteurs déterminants d’un développement sensible à la culture, aux intérêts et aux besoins de chaque communauté autochtone ».

Or, pour parvenir à ces fins ambitieuses, il reste beaucoup à faire. Il faudra d’abord mieux comprendre le fonctionnement, l’environnement et les réalités générales des entreprises forestières autochtones, prévient le titulaire de la CLE, Jean-Michel Beaudoin.

« Il faut comprendre les entreprises afin de mieux les soutenir dans leur développement et leur croissance », lance-t-il, soulignant que sa chaire ne vient qu’appuyer ces efforts en développement en conduisant des travaux de recherche. Elle n’est autrement dit pas la solution à tous les maux, mais bien un point de départ intéressant.

Plus de liens pour plus d’offres

Sur place lundi matin, le ministre des Affaires autochtones du gouvernement Couillard, Geoffrey Kelley, a d’abord félicité les parties prenantes de mettre en lumière les liens traditionnels de notre société.

Il a ensuite déclaré qu’un tel projet démontre bien « le rôle important qu’elles [les Premières Nations] doivent jouer dans l’exploitation et la mise en valeur de nos forêts ».

Concrètement, sur le campus, l’accord signifie un soutien supplémentaire aux projets de recherche dans le domaine. La CLE vient également « faciliter l’accès à des stages en milieu pratique ainsi qu’à un réseau d’experts au sein de l’Université Laval », peut-on lire via un communiqué.

L’objectif ultime, dit-on, est qu’éventuellement, les prochaines générations autochtones puissent assumer toute la charge de gérer le développement durable des forêts québécoises, de manière 100% autonome. On vise également à améliorer les dialogues parfois tendus entre les groupes impliqués.

« Ça permettra de faire le pont entre les modèles forestiers autochtones et les acteurs forestiers non autochtones et d’accroître la sensibilisation du grand public aux réalités autochtones », explique l’Université.

Avec plus de dix partenaires, cet engagement conjoint représente un investissement financier d’une valeur d’environ 600 000$ sur cinq ans. La Faculté de foresterie, de géographique et de géomatique contribue également et y ajoute 250 000$ directement, afin de créer un poste de professeur en la matière au département.

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