Symposium de la fraise: L’expertise lavalloise reconnue

La 8e édition du symposium international de la fraise se déroule du 13 au 17 août au Centre des congrès de Québec. Parrainé par la Faculté des sciences d’agriculture et d’alimentation de l’Université Laval, l’évènement réunit 400 chercheurs de 30 pays. Une occasion unique pour faire rayonner la recherche lavalloise en nutrition.

Rassemblés pour la première fois en Amérique du Nord, les grands acteurs de l’industrie de la fraise présenteront jusqu’à mercredi plusieurs conférences sur les bienfaits de ce petit fruit. Le président du symposium, Yves Desjardins, estime que les impacts seront bien réels pour toute la province. « On veut faire le point sur la recherche mondiale et déterminer les meilleures variétés, explique-t-il. Tout ça déterminera ensuite ce qu’on cultivera au Québec et au Canada dans les prochaines années. »

Dans sa propre ville, le campus est très bien représenté par la FSAA et le Centre de recherche en innovation sur les végétaux (CRIV) de l’UL qui organise l’évènement. La présence du corps professoral et étudiant est d’ailleurs très importante. « Nos étudiants gradués offrent une dizaine de présentations, poursuit André Gosselin, co-président du colloque. On compte sur des universitaires à la maitrise et au doctorat, sur plusieurs enseignants et professionnels, ce qui représente une douzaine de personnes de la faculté ».

La foule était nombreuses, toutes conférences confondues.
Les effets de lumières étaient très présents dans le décor des salles.

Au total, ce sont une cinquantaine d’étudiants d’un peu partout dans le monde qui s’ajoutent au groupe relevé d’experts en alimentation. Incluant les membres du public, plus de 700 personnes fouleront le plancher du Centre des congrès.

Le dynamisme lavallois au premier plan

À l’Université Laval, l’expertise en sciences de l’agriculture est indéniable. On le voit notamment dans la renommée internationale des chercheurs Yves Desjardins, Richard Bélanger et Martine Dorais, tous présents au symposium. « On démontre l’excellence de notre recherche et notre implication dans le domaine en organisant tout ça, raisonne M. Desjardins, professeur au département de phytologie. On vient de se mettre sur la carte pour les années à venir. » 

Dirigé par Hélène Jacques, elle-aussi chercheure à la FSAA, le projet PHENOL fait tourner bien des têtes depuis le 13 août. Le concept lavallois a démontré, à travers une étude menée sur plus de 50 sujets, que le polyphénol de la fraise peut régulariser les syndromes d’hyperglycémie et de diabète de type 2. « Il s’agit d’une première mondiale, exprime M. Gosselin, enseignant à la faculté. On démontre ainsi que la gestion du glucose sanguin est accessible et que la consommation de petits fruits est essentielle à la bonne santé. » L’équipe est également sur le point de prouver que le bleuet et le raisin auraient un impact sur le bien-être cognitif et la mémoire.

De tels rassemblements ont un impact très positif sur l’enseignement et les études en agriculture et en alimentation. C’est du moins ce qu’estime Yves Desjardins en parlant du partage de connaissances qui découle de ces rencontres. « En tant que professeur, je serai capable de transmettre les dernières tendances de la fraise à mes étudiants, se réjouit-il. Tous mes collègues vont pouvoir faire de même et ça aura des effets avantageux ». Faire bénéficier toute l’Université : c’est la raison pour laquelle tant d’efforts ont été déployés pour emmener l’évènement à Québec, selon lui.

L’élite de la fraise est en ville

Ce symposium est considéré comme étant le plus grand séminaire scientifique portant sur la fraise dans le monde. C’est la raison pour laquelle il est ainsi souvent comparé aux olympiques, un peu à la blague. « Ça se déroule à tous les quatre ans et coïncide toujours avec les Jeux, s’amuse le président de la 8e édition. Tous ces chercheurs constituent certainement une expertise de grand calibre, comme nos athlètes. »

Notre ville demeure un choix logique pour la tenue de ce genre d’évènements, selon ses organisateurs, principalement parce que la province est la plus importante productrice de fraises au Canada. « Nous entretenons 50% des cultures nationales au Québec, souligne le co-président. C’est une bonne longueur d’avance, ce pourquoi il faut en être fiers, car nous sommes un leader canadien. »

L’occasion sera belle pour Québec de signer la déclaration pour l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages (APA). S’il entre en vigueur, ce traité permettra d’améliorer les cultures locales et de favoriser de nouveaux croisements en partageant le matériel de recherche. « On a l’intention de signer pour être tous les pays ensemble, conclut Yves Desjardins. C’est un des bénéfices importants de notre conférence.


Avis aux intéressés, il reste deux jours pour passer voir le symposium international de la fraise. En plus des nombreuses conférences qui vous sont offertes, des kiosques, ateliers et dégustations sont également disponibles sur place.

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