Photo : Danika Valade

L’UL ferme le bac en ethnologie

L’Université Laval suspend les admissions au baccalauréat en ethnologie et patrimoine dès l’automne prochain. L’administration universitaire n’abandonne pas l’ethnologie pour autant, juge le doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines, Michel De Waele.

Les coupures budgétaires n’ont pas forcé la décision, rassure le doyen, en course pour un second mandat au décanat de la Faculté. « Je ne veux surtout pas dire que les coupures n’ont aucun impact sur la formation à l’université, mais cette décision de suspension des admissions au baccalauréat en ethnologie n’a pas été prise en fonction des coupures budgétaires », ajoute-t-il.

Ce sont plutôt le faible taux d’inscription et la popularité décroissante du baccalauréat, surtout auprès des cégepiens, qui appuient la décision. « C’est un baccalauréat qui n’a jamais trouvé sa clientèle », défend M. De Waele.

D’après son analyse, les études en ethnologie se prêtent davantage à une formation aux cycles supérieurs. « On a donc préféré renforcer notre offre de formation au 2e cycle. De cette façon, on pense que la discipline sera mieux servie », avance-t-il, alors qu’une maîtrise avec stage et essai est en voie d’être offerte.

Philippe Dubé, professeur au Département des sciences historiques qui a signé une lettre ouverte parue dans Le Devoir à ce sujet, se désole du manque de vision dont fait preuve l’Université Laval. « Couper une branche ne règle pas le problème de l’arbre », fait-il valoir, alors qu’il estime que l’offre de formation à l’UL devrait être revue. Selon lui, ce « souci administratif » ne justifie pas la fermeture d’un programme complet.

Il ouvre la porte à une solution de rechange : susciter une réflexion autour de la création d’une École pratique des hautes études dans le domaine de la culture, du patrimoine et des communications. Une avenue plus constructive, juge le professeur titulaire, que destructrice.

Baisse de l’offre?

Même si a priori la fermeture d’un programme apparaît comme une réduction de l’offre, ce n’est rien de tel, d’après le doyen. « On ne réduit pas l’offre puisqu’on suspend les admissions au bac, mais on crée une nouvelle maîtrise. Donc, on transforme l’offre. »

Un argument que conteste le président sortant de la CADEUL, Thierry Bouchard-Vincent. « C’est sûr que c’est une diminution de l’offre » au premier cycle, répond-t-il, peu importe si l’offre à la maîtrise est augmentée ou modifiée.

Mise au courant de la décision de suspendre les admissions à l’automne, l’association des étudiants de premier cycle confirme n’avoir reçu aucune demande particulière en rapport à cette décision. Même si une association des étudiants en ethnologie et patrimoine figure au nombre des membres de la CADEUL, « ce que je sais, c’est qu’on ne les voit pas », laisse tomber son président sortant.

Auteur / autrice

  • Jean-Frédéric Moreau

    L’actualité évolue plus vite qu’il n’est capable de la suivre… Et cela l’ennuie parfois. Certes, ce nouveau diplômé en science politique et philosophie ne manque pas de discuter politique autour d’un breuvage houblonné. Épicurien sur les bords, au caractère rationnel, les questions fusent sur tous les sujets. Il troque désormais son micro (il co-animait L’heure juste sur les ondes de CHYZ 94.3) pour l’énergie de la salle de rédaction d’Impact Campus.

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