Photo: Julie-Anne Perreault

L’Université Laval assouplit sa politique de consommation du cannabis

L’Université Laval tolèrera la consommation de cannabis, sous une autre forme que la fumée, dès le 17 octobre, date de la légalisation du cannabis. Ce changement à la politique encadrant l’usage de la substance, dont la version préliminaire a été présentée au début du mois de septembre puis soumise à une consultation publique, a été approuvé par le conseil d’administration le 26 septembre dernier.

Après une période de consultations durant laquelle « les étudiants ont été très clairs dans leurs représentations », l’institution a procédé à ce changement important pour sa politique. Cet assouplissement veut donc dire que les étudiants, excluant les employés, pourront consommer du cannabis sur le campus, après les heures de cours le soir, dans le cadre d’activités sociales étudiantes. Cependant, en vertu des lois provinciales, fumer de la marijuana demeure interdit.

«On pense que ça peut être acceptable de tolérer en dehors d’activités académiques pour les étudiants. De toute façon, on ne peut pas le contrôler, on ne peut pas l’empêcher puisqu’on est dans une société qui le légalise», explique Lyne Bouchard, vice-rectrice aux ressources humaines de l’Université Laval.

Même si elle ne veut pas cautionner la consommation de cannabis, la direction a travaillé de pair avec le comité aviseur pour comprendre ce que signifiait consommer du cannabis et à quelles conditions cela pourrait être acceptable. «On reste un milieu d’enseignement et de travail et dans les deux cas, travailler ou étudier avec les facultés affaiblies, c’est incompatible avec notre mission», nuance la vice-rectrice.

Clarifications nécessaires

La consultation auprès de la communauté universitaire a également permis de procéder à certaines clarifications quant au choix de mots. Les résidences, est-ce le bâtiment, le pavillon, la chambre de l’étudiant ? Consommer, est-ce que ça inclut fumer ? Les chercheurs qui font des tests avec du cannabis peuvent-ils en recevoir en livraison, peuvent-ils en injecter à des animaux de laboratoire? Toutes ces questions ont été clarifiées dans la nouvelle politique afin qu’il n’y ait plus d’ambigüités quant à l’encadrement de l’usage du cannabis.

Incitation à la consommation?

Fumer un joint sera interdit, mais consommer sous forme de gélule, de nourriture ou toute autre forme sera toléré. Cela ne pourrait-il pas inciter certains étudiants qui désirent consommer à se tourner vers une autre forme, puisque fumer est interdit? « On est prêt à vivre avec cet effet pervers, mais on va le contrer par la formation, la prévention », affirme Mme Lyne Bouchard. Elle ajoute également qu’avec cette modification à la politique, l’Université Laval souhaite que ceux qui ne consomment pas de drogues ne se mettent pas à en consommer.

Une campagne d’information sera mise en branle prochainement pour bien expliquer à la communauté universitaire la politique encadrant l’usage du cannabis. L’Université fera également de la sensibilisation quant à la consommation de cannabis, en utilisant notamment certains outils élaborés par le gouvernement. « On a une responsabilité de sensibilisation, tout comme les gouvernements et la SQDC (Société Québécoise Du Cannabis). Si tu sais que tu vas dans un party et que tu veux prendre du cannabis, détermines à l’avance combien tu veux en prendre», explique la vice-rectrice aux ressources humaines de l’Université Laval.

 

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