Pour souligner son 25e anniversaire, la Corporation du Noël des enfants organisait mercredi dernier sa toute première table ronde destinée à discuter du décrochage et de la persévérance scolaire. Plusieurs spécialistes du domaine de l’éducation se sont réunis au théâtre de poche de l’Université Laval pour réfléchir sur les causes, les effets et les solutions à ce fléau de plus en plus important.
Sous la présidence d’honneur du ministre de la Famille Jean-Yves Duclos et du ministre de l’Éducation Sébastien Proulx, la table ronde s’est principalement penchée sur les préoccupations reliées au désengagement universitaire et à la diminution générale de la persévérance dans nos écoles. Une tendance particulièrement remarquée dans les milieux plus jeunes et défavorisés.
Spécialiste et théoricien de la persévérance en milieu scolaire, Égide Royer était l’un des invités attendus à cet évènement. Celui-ci a présenté avec effroi la situation actuelle du Québec. Un garçon sur trois et une fille sur cinq n’ont aucun diplôme d’études secondaires.
Selon lui, à la lumière de ces statistiques, le Québec n’a plus le choix. Il doit faire de l’éducation le chapitre le plus important de son histoire actuelle. Le gouvernement devra adopter une politique de la réussite éducative qui va bien au-delà de la réussite et de la diplomation, puisque l’éducation consiste en un apprentissage des valeurs bénéfique, autant sur le plan individuel que collectif, poursuit-il.
Agir le plus tôt possible
Pour lutter efficacement contre le phénomène, il est nécessaire d’en comprendre les causes. Contraintes financières et psychologiques, troubles d’apprentissage, cas de santé mentale ou traumatismes font partie de la liste de plus en plus longue de facteurs entravant le parcours de jeunes étudiants.
Plusieurs personnes s’entendent d’ailleurs pour dire que les ressources présentement disponibles dans les établissements d’enseignement ne sont pas en mesure de répondre aux besoins et de bien accompagner les élèves en difficulté, et ce, dès leur plus jeune âge.
Il serait donc primordial d’intervenir le plus tôt possible chez ceux potentiellement à risques et de mieux cibler les interventions. « Il est beaucoup plus facile de bâtir des enfants et des adolescents forts que de réparer des adultes brisés », lance d’ailleurs M. Royer pour illustrer la situation.
Des pistes de solutions
Tout au long de cette table ronde, il était primordial d’amener une issue à envisager pour le futur. L’importance de la littératie dès la petite enfance, puisqu’il s’agirait là du premier contact avec l’éducation d’un enfant, est un élément central qui émanait d’une majorité de panélistes.
Augmenter le nombre d’intervenants spécialisés dans les établissements d’éducation, répondre à la forte demande d’élèves en difficulté ou encore offrir des services personnalisés, concordant avec la personnalité et les attentes des potentiels décrocheurs, sont quelques-unes des idées sur la table. Le tout dans l’optique d’adapter le parcours scolaire et de favoriser la persévérance.
Les questions de l’école obligatoire jusqu’à 18 ans et du salaire minimum à 15 $/heure ont été brièvement abordées. Le président de la Corporation du Noël des enfants, André Chouinard, estime qu’il s’agit là d’une occasion pour les étudiants de l’Université Laval de se questionner sur les causes de leur persévérance scolaire. « Il faut se demander : pourquoi je suis là et l’autre n’y est pas? Pourquoi y a-t-il des injustices? »
Le Noël des enfants vous invite à soutenir la persévérance scolaire d’ici en participant à sa collecte de dons le 24 novembre prochain.