Lors du bilan de campagne organisé à la mi-novembre par le Parti québécois, plusieurs médias ont rapporté des discussions quant à un virage à droite de la formation politique avec l’objectif de rapatrier tous les indépendantistes, qu’ils soient à droite, au centre ou à gauche. Impact Campus s’est entretenu avec la présidente du comité national des jeunes du Parti québécois (CNJPQ), Frédérique St-Jean, pour discuter de l’avenir du parti de René Lévesque.
Le journal Le Devoir écrivait, le 19 novembre dernier, que les ex-députés péquistes, Nicolas Marceau et Alain Therrien, ont attribué, en partie, «la débâcle électorale aux tassements vers la gauche effectués par le PQ afin de favoriser une convergence avec Québec solidaire, puis pour séduire les sympathisants de QS. Ce faisant, le PQ s’est aliéné un grand nombre de centristes, à commencer par ceux penchant vers la droite».
Lors de cette même rencontre postélectorale, Pascal Bérubé, actuel chef intérimaire du PQ, a lui aussi plaidé pour l’élargissement de la base idéologique du parti, mentionnant qu’il devait être la maison de tous les indépendantistes québécois.
L’élection du 1er octobre dernier fut la pire défaite de l’histoire du Parti québécois avec 17,1 % des voix. Le PQ a présenté aux Québécois une plateforme politique sociale-démocrate promettant des investissements en éducation et dans les services publics. «Notre plateforme, oui elle est sociale-démocrate au niveau des services publics, mais il y avait aussi beaucoup de trucs pour les PME justement, pour le nationalisme économique qui ne sont pas, en soi, des idées de gauche», mentionne la présidente du CNJPQ.
Toutefois, Frédérique St-Jean n’estime pas que la rencontre du 17 novembre ait entériné un virage à droite pour la formation politique. «Ce qui est surtout sorti de samedi [le 17 novembre], c’est de se recentrer sur la raison d’être du PQ qui est l’indépendance, dit-elle, c’est de revenir aux faits, on veut investir dans l’éducation, dans les services publics. Ça fait partie de l’ADN du Parti québécois depuis toujours. Être en faveur de la population québécoise et de permettre à tout le monde d’avoir les mêmes opportunités.»
La présidente du CNJPQ estime que plusieurs enjeux défendus par le Parti québécois n’ont pas besoin d’être à droite ou gauche, par exemple, l’environnement ou l’éducation, indique-t-elle.
Ramener les jeunes au Parti québécois
Sur place lors du bilan de campagne, Frédérique St-Jean a été questionnée sur le «fossé» séparant la jeunesse québécoise et la formation politique souverainiste, «on ne se cachera pas qu’il y a eu une déconnexion certaine du Parti québécois avec la jeunesse durant les dernières élections», disait la présidente du CNJPQ au journaliste du journal Le Devoir.
Lors de notre entretien, elle souligne sa volonté de voir le CNJPQ et le PQ s’impliquer dans certaines causes telles que l’indépendance, l’environnement et l’éducation dans l’objectif de rapprocher le parti des jeunes. «C’est ce que le CNJPQ va vouloir faire dans la prochaine année, se réenraciner dans tous les mouvements de la société civile», affirme Frédérique St-Jean
La présidente du comité jeunesse croit aussi que son comité et le Parti québécois doivent dorénavant s’assumer «un peu plus». Mme St-Jean lance qu’il est temps de se décomplexer, notamment sur l’indépendance, et de ne pas avoir peur d’assumer les «belles valeurs» du PQ, dit-elle. «On est indépendantiste, on veut protéger la culture québécoise, on est fier de ce qu’on est. C’est ça qui fait l’ADN du PQ pis ça, ce n’est pas quelque chose qui n’est plus à jour.»