Le candidat à la chefferie du Parti québécois (PQ), Pierre Karl Péladeau, était de passage mercredi dernier sur le campus de l’Université Laval. Il a profité de l’occasion pour préciser un peu plus son plan d’action. Il a entre autres annoncé que, s’il est élu chef du PQ, il s’engageait à créer un Institut de recherche scientifique et appliquée sur l’indépendance du Québec.
Cet institut, constitué d’experts, aura pour but principal de statuer sur les bénéfices que pourrait apporter l’indépendance du Québec. Cet institut « va être le véhicule qui va nous permettre d’alimenter cette réflexion-là et de pouvoir produire des études pour faire en sorte que nous puissions aller à la population avec un argumentaire qui va être important, détaillé, puissant et évidemment définir notre démarche jusqu’aux élections de 2018 », a expliqué Pierre Karl Péladeau.
Cet institut fonctionnerait grâce à un financement populaire et volontaire. C’est donc dire que ni le Parti québécois ni les fonds publics ne seront utilisés directement pour financer ce projet.
Parmi les enjeux que pourrait traiter cet éventuel institut, M. Péladeau a notamment mentionné le transport maritime et ferroviaire et les redevances qui en découlent. « Cet institut aura aussi l’occasion de se pencher sur le budget d’un Québec indépendant avec ses sources de revenus et ses dépenses », a ajouté le député de Saint-Jérôme.
Lors de cette conférence, il a également été question de la situation du Québec par rapport au système de péréquation canadien et de la façon dont celui-ci pénalise le développement du Québec, selon lui.
M. Péladeau a ajouté que, dans son plan d’action, il misait sur l’importance d’établir une constitution du Québec dans laquelle il sera dressé un portrait global de ce à quoi pourrait ressembler un Québec souverain. Pour ce faire, il a déclaré qu’il faudra aller à la rencontre des citoyens, et ce, de manière permanente.
« Nous ne consultons plus la population, nous ne consultons plus les jeunes. Une fois seulement aux quatre ans pour faire élire un représentant à la Chambre des communes ou au Salon bleu, ça m’apparaît tout à fait inapproprié ! », a lancé Pierre Karl Péladeau.
Il a renchéri en affirmant qu’avec les nouvelles technologies numériques, il est plus facile que jamais d’être à l’écoute des préoccupations des citoyens et de ce fait, d’inclure davantage la population au processus politique.
M. Péladeau a conclu sur les aspects de son plan en affirmant que le Parti québécois devait redevenir un rassembleur. Pour ce faire, il s’engage à aller à la rencontre de tous les groupes de la population ayant le désir de faire avancer la cause de l’indépendance du Québec.
Pierre-Karl Péladeau n’a guère parlé de ses adversaires dans la course à la chefferie et de leur plan pour accéder à l’indépendance. Il a toutefois tenu à rendre un hommage à son collègue Bernard Drainville. « Je tiens à lui faire part de ma reconnaissance et de l’estime que j’ai à son égard. Il était ministre du gouvernement de Mme Marois qui s’est tenu debout contre vents et marées […], mais je suis convaincu qu’au bout de l’exercice, si les circonstances avaient été différentes de celles que nous avons rencontrées, nous aurions été en mesure d’avoir une charte », a déclaré PKP.
Il a également parlé de l’importance qu’il accordait à l’histoire du Québec et à quel point il ne fallait pas qu’un peuple néglige son passé.
Il a mis de l’avant son parcours professionnel, tout en mentionnant ses sources d’inspiration qui l’ont influencé dans sa décision de se lancer en politique, notamment son père Pierre Péladeau, fondateur de l’entreprise Québecor.
L’éducation en priorité ?
Durant son allocution, M. Péladeau a admis à quel point son parcours universitaire avait eu une grande influence sur sa vie, notamment grâce à ses séjours d’études à l’étranger.
« Je pense que le Québec devrait accompagner nos étudiants dans les études de 2e et 3e cycles à l’étranger. Vous le savez fort bien, nous ne vivons pas seulement dans une économie mondialisée, mais surtout dans une sphère de connaissances mondialisée », a déclaré PKP, tout en ajoutant que l’éducation était le meilleur moyen pour le Québec de se démarquer dans le monde.
Le député péquiste a été questionné à la fin de la conférence sur son plan pour lutter contre les compressions budgétaires que subissent actuellement les universités. M. Péladeau s’est toutefois montré évasif sur la question en ne présentant aucune idée pour rétablir adéquatement le financement des universités.
Malgré tout, il a attaqué le gouvernement de Philippe Couillard sur son entêtement à atteindre à tout prix le déficit zéro et des répercussions que cela allait avoir sur les étudiants québécois.
« Moi, je crois que l’éducation ne doit pas être assujettie à cette obsession du Parti libéral et de, comment il s’appelle, ah oui ! le Président du Conseil du trésor et du ministre des Finances […] Si on avait pensé de cette façon-là en 1960, on ne serait pas ici ! Donc, encore une fois, je trouve que c’est un raisonnement tordu et il va falloir continuer d’investir en éducation, » a déclaré le député péquiste.
La course à la chefferie du PQ s’invite bel et bien à l’UL. Mercredi 18 février, Martine Ouellet fera un passage sur le campus. La députée de Vachon et candidate à la chefferie du PQ tiendra une conférence au local 3D du pavillon De Koninck, à 11h30.
Le 18 mars prochain, les jeunes du PQ, en collaboration avec PQ-UL, invitent les différents candidats à la chefferie à venir débattre. L’événement aura lieu le mercredi 18 mars de 18h30 à 20h, au local 1-C du pavillon Charles-De Konninck.