Photo : Capture écran de la couverture du plan stratégique

Planification stratégique : une Université « forte, humaine et engagée »

L’Université Laval a dévoilé son plan stratégique 2017-2022. Le document « revisite la mission, la vision et les valeurs de l’Université afin de les arrimer à l’image de sa communauté universitaire », souligne la porte-parole, Andrée-Anne Stewart.

Les dizaines de pages qui planifient les cinq prochaines années à l’Université Laval sont le résultat d’une grande réflexion amorcée à l’automne dernier sur le campus et d’une mobilisation importante des membres de la communauté universitaire lors des consultations publiques.

« La responsabilité, le respect, le courage, l’intégrité, l’inclusion et la solidarité sont les valeurs qui serviront de guide dans la poursuite de la mission d’enseignement et de recherche de l’Université Laval », mentionne Mme Stewart.

Parmi les nombreux projets, notons un soutien plus important à l’équité, la diversité et l’inclusion par l’adoption de règlements et de politiques convergeant avec les réalités des personnes issues de l’immigration et des étudiant(e)s-parents. Ensuite, le plan stratégique prévoit l’implantation d’un Centre de vie étudiante en plus de rénover les espaces étudiants pour les rendre plus attrayants. On note aussi des engagements face à la santé durable et le mieux-être. L’Université entend aussi encourager la coopération ainsi que l’engagement humanitaire et communautaire.

« Dès le printemps 2018, un grand appel à projets mobilisant la communauté sera lancé pour déterminer ensemble les grands chantiers d’avenir et élaborer des parcours d’apprentissage autour de grands enjeux », annonce la porte-parole.

« Pour les cinq prochaines années, cette stratégie sera notre phare pour renouveler notre université, la moderniser et la rendre unique. Elle nous permettra de poursuivre ensemble le développement de notre université afin de la rendre meilleure, plus forte, plus humaine, plus engagée, plus technologique, plus vivante et plus transparente », a déclaré en entrevue la rectrice, Sophie D’Amours, en ajoutant qu’elle était très fière de ce plan stratégique, réalisé dans un temps record, rappelle-t-elle.

S’adapter aux différentes réalités

Le plan d’action de l’Université Laval comporte 122 initiatives. Parmi ces dernières, nombreuses sont celles qui soutiennent l’équité, la diversité et l’inclusion des différent(e)s groupes sur le campus.

L’association des parents-étudiants de l’Université Laval (APÉTUL) était présente lors des trois consultations publiques de l’automne 2017. Elles et ils ont fortement milité pour l’instauration d’une politique familiale. Leurs demandes ne sont pas restées en vain.

Du côté de la rectrice, ayant elle-même été étudiante-parent, on confirme que les règlements seront modifiés prochainement. « Donc avec la stratégie qu’on a prise, c’est oui, on s’en va vers une politique, mais on va faire changer des choses maintenant », confirme-t-elle. L’une des initiatives du plan d’action confirme que d’içi cinq ans, l’Université Laval aura « élaboré des projets de résidences répondant aux besoins des étudiantes et étudiants parents et des étudiantes et étudiants étrangers. »

Les communautés autochtones sont aussi très présentes dans les projets inclus dans la planification stratégique. « Développer la formation destinée aux Premières Nations dans une perspective de réconciliation » est l’action principale que désire faire l’UL dans ce dossier. On évoque une volonté de mobiliser les forces du campus afin de parfaire la formation et la recherche liées aux réalités des Premières Nations et ainsi bonifier l’enseignement et la recherche en alliance avec les communautés.

« On redynamise le comité institutionnel qui se préoccupe de la culture autochtone, de notre capacité de bien s’adapter, d’offrir les bons services pour faire en sorte qu’il y ait un plus haut taux de réussite chez les étudiants autochtones qui viennent à l’Université Laval », souligne Mme D’Amours.

 Rapprocher l’Université Laval et Québec

 Pour l’administration en place, il est primordial que l’UL et la ville de Québec soient intimement liés. L’un des objectifs est de « participer activement à la croissance de la grande région de Québec. »

« Dans la région de Québec, il y a 1 employé sur 4 qui détient un diplôme de l’UL, de tout le monde qui est à l’emploi. Nos destins sont intimement liés. C’est une ville où on souhaite que chaque individu qui aura besoin de nous pour aller au bout de ses ambitions trouvera l’Université Laval. On sera là. C’est ça le message », déclare Sophie D’Amours.

Parmi les enjeux qui lient le campus et la ville de Québec, le laissez-passer universitaire en est un d’importance. Dans son plan stratégique, l’Université confirme vouloir « participer à la mise en place d’un laissez-passer universel de transport en commun et d’un passeport culturel pour les étudiantes et étudiants. »

« On considère que la mobilité durable est un grand enjeu de société, indique la rectrice, on est très conscient qu’avec 30 000 entrées et sorties de véhicules sur le campus par jour – le plus gros point de transport par voiture de la région de Québec – on a un rôle à jouer et on a un rôle d’intégrateur. »

Financer les projets

 Rappelons que le Bureau de coopération interuniversitaire (BCI) a récemment demandé des fonds annuels de 862 M$, ce qui correspondait au manque à gagner dans les universités. Il est donc normal de se demander d’où proviendront les fonds pour réaliser les grandes actions du plan stratégique de l’Université Laval.

À ce sujet, la rectrice se veut rassurante. D’abord, elle estime que les sources gouvernementales vont augmenter, donnant en exemple les fonds de recherche alloués par le fédéral lors du dernier budget. De plus, « dans le plan, on le dit très clairement, on arrive à un moment de réflexion sur le modèle financier et d’une nécessité de continuer à diversifier les sources de financement », souligne-t-elle.

« On a réussi à Laval à diversifier les revenus par des approches de partenariats, nos chaires, nos projets de partenariats, c’est environ 1$ sur 6 maintenant. C’est quand même une belle façon de diversifier », illustre la rectrice en ajoutant que la formation tout au long de la vie serait aussi une bonne alternative pour les finances de l’Université Laval.

Dans le dilemme qui oppose liberté académique et les partenariats privés, Sophie D’Amours se dit confiante que l’Université pourra continuer de jouer son rôle d’institution et jouira toujours de sa liberté académique. « La société nous dit : vous êtes l’institution à qui on doit laisser cette liberté académique parce que vous êtes les mieux formés, vous avez réfléchi, vous êtes en contact avec les milieux, vous êtes capables d’établir les priorités de science, de l’éducation et on a confiance de le faire comme il faut », conclut-elle.

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