Telle est la question. À l’aube de la période d’inscription à la maîtrise, plusieurs hésitent entre le cursus avec stage ou mémoire pour la poursuite d’études graduées. Chose certaine, le marché de l’emploi exige des étudiants des expériences pratiques, explique le directeur du SPLA, Richard Buteau.
Il n’y a toutefois pas de recette magique à cette question, précise Vicky Bellehumeur, qui conseille les étudiants au Service de placement depuis plusieurs années. Elle-même a complété une maîtrise en philosophie et rédigé un mémoire… sur Platon. Et aujourd’hui, elle se plaît à dire qu’elle questionne les étudiants comme le faisait le célèbre philosophe grec.
Les étudiants débarquent souvent dans son bureau avec une question en tête : que devrais-je faire pour répondre aux exigences du marché du travail? « Je poserais une question à l’inverse : « Vous, qu’est-ce que vous voulez faire comme emploi? » », réplique alors Mme Bellehumeur.
Voilà la vraie question, explique-t-elle, puisqu’au fond, chacun choisira son parcours en fonction de ses objectifs personnels. Si l’étudiant est tenté par une carrière universitaire, il devrait s’orienter vers la rédaction d’un mémoire. Or, si un débouché vers un emploi pratique l’interpelle davantage, peut-être devrait-il emprunter la voie du stage.
C’est du moins l’avis de Samuel et Camille, qui étudient au baccalauréat en administration des affaires. Selon eux, le stage constitue une plus-value à leur formation en raison de l’expérience pratique qu’il apporte. « C’est plus beau sur un CV », pense Camille, qui juge que le stage lui permettra de se démarquer des autres puisque tous suivent les mêmes cours dans son programme. Durant cette expérience pratique, il développeront des compétences recherchées par les employeurs, croit M. Buteau, telles la communication, le travail d’équipe et la gestion de conflits.
Loue, qui se spécialisera en fracéologie de la préhistoire à la maîtrise, voit d’un bon oeil son programme qui combine la rédaction d’un essai à un stage sur le terrain. « Les deux vont de pair », mentionne-t-elle, alors que sa partenaire d’étude, Laurence, ajoute qu’il s’agit peut-être du « meilleur des deux mondes ».
Pas le dernier mot
L’option de rédiger un mémoire n’a cependant pas dit son dernier mot. Selon la conseillère en emploi, beaucoup dépend aussi de l’expérience parascolaire que le diplômé aura cumulée à son entrée sur le marché du travail. Un candidat qui s’est contenté de suivre ses cours et faire son stage peut être déclassé par un autre qui a rédigé un mémoire en plus de s’être impliqué ici et là, illustre-t-elle.
Tous les domaines ne sont pas à mettre dans le même panier, rappelle le directeur du SPLA, alors que certaines professions exigent désormais une maîtrise pour la pratiquer. C’est le cas notamment de l’ergothérapie et de l’architecture qui ne nécessitaient auparavant qu’un baccalauréat pour qu’un étudiant soit admis à l’ordre professionnel. Pour un étudiant en génie civil rencontré par Impact Campus, la maîtrise avec mémoire a de quoi séduire les employeurs qui pourraient y voir un signe de crédibilité additionnel, croit-il.
Quelques statistiques
Nombre d’inscriptions par type de maîtrise, par programme, à l’automne 2015
Administration : 23 (avec mémoire) ; 1982 (avec essai-stage)
Arts, lettres et sciences sociales : 797 (avec mémoire) ; 843 (avec essai-stage)
Droit : 36 (avec mémoire) ; 173 (avec essai-stage)
Éducation : 143 (avec mémoire) ; 401 (avec essai-stage)
Sciences de la santé : 409 (avec mémoire) ; 421 (avec essai-stage)
Sciences et sciences appliquées : 816 (avec mémoire) ; 152 (avec essai-stage)