Photo : Courtoisie, Louise Leblanc

Préparer Québec à la révolution numérique

Le colloque Prévenir le tsunami numérique : un défi pour l’emploi dans la Capitale-National s’est tenu du 31 janvier au 1 février, au Centre des congrès de Québec. Des intervenants du monde des affaires, de l’éducation et de la sphère politique se sont réunis afin de préparer la ville et ses organisations à faire face à la révolution numérique.

C’est la coalition FORCE4.0, lancée en décembre dernier, qui est à l’origine de l’événement. Ce regroupement de leaders régionaux vise à soutenir l’innovation et favoriser le développement social, industriel, technologique et numérique de la région de Québec.

À la suite de plusieurs conférences, discussions et ateliers, des centaines de dirigeants, entrepreneurs, professeurs et experts étaient présents lors de la clôture pour proposer des solutions concrètes aux grands défis que pose le numérique.

L’instauration d’un bureau permanent de support aux entreprises, des formations précises offertes par ces dernières, un enrichissement de l’insertion en milieu professionnel pour les jeunes, une meilleure collaboration entre les entreprises et les différents secteurs, tels que le monde des affaires et les universités sont toutes des idées émises par les participants. On remarque que le désir de voir des initiatives concrètes se réaliser est bien présent.

Des propositions plus qu’intéressantes, selon Lyne Bouchard, vice-rectrice aux ressources humaines de l’Université Laval et membre de la coalition. Elle estime maintenant que la ville est prête à se responsabiliser et que le désir de collaborer est fort. « Je suis renversée par les accomplissements. On vient de franchir une marche énorme », relève-t-elle après l’événement.

L’Université Laval comme leader 

« Ça nous prend un leader et ce leader, c’est Sophie D’Amours », a déclaré Régis Labeaume en vantant la vision de la rectrice, lors de son discours de clôture.

Présidente de la coalition, Sophie D’Amours a confirmé que l’Université Laval va jouer son rôle. Elle vante d’ailleurs le leadership de l’UL dans plusieurs domaines : « L’Université assure du leadership dans plein de domaines. Un par la recherche, un par le transfert. Nous sommes numéro un en robotique, leader en optique photonique, champion national en centre de données massives. On a plein de compétences et d’expertises pour contribuer à inventer les prochaines technologies. »

Pour l’instant, l’étape est à la mise en commun des propositions retenues lors du colloque, explique la rectrice. Elle souligne toutefois que la bonification de l’offre académique par des expériences en milieu de travail est un point majeur pour l’UL. « C’est très innovant dans le monde académique. On ne parle pas de stage, on parle d’une expérience dans le milieu des affaires bonifiées. C’est des stages plus, plus, plus », précise la présidente de FORCE4.0 en expliquant que l’Université Laval propose déjà ce type d’expérience, mais que la direction espère augmenter l’offre grâce à différents partenariats.

La main-d’œuvre : « le pire problème »

Lors de son allocution, le maire de Québec constate que le principal problème n’est pas l’emploi, mais la main-d’œuvre. À ses yeux, deux problèmes s’imposent : la lenteur bureaucratique dans la reconnaissance des diplômes et des acquis des immigrants, ainsi que le décrochage scolaire au Québec.

« Les gouvernements ont des beaux programmes, mais on a des problèmes d’exécution », croit M. Labeaume. Il témoigne qu’il est facile d’attirer des jeunes professionnels étrangers à Québec, mais que, malheureusement, les problèmes d’immigration compliquent la tâche.

Le problème n’est pas que politique selon lui. « Le gouvernement du Québec travaille fort, mais il y a une résistance des ordres professionnels. Ce n’est pas comme ça qu’on va développer l’économie du Québec », mentionne le maire.

Un centre de référence technologique

Labeaume a réalisé une promesse de campagne en annonçant l’instauration d’un centre de référence technologique à Québec.

L’objectif est d’offrir des conseils et du soutien à des entreprises qui n’ont pas l’expertise pour effectuer une transition technologique et numérique. « Quand tu as un problème de comptabilité, si tu es chanceux, tu as un bon comptable. Si tu as un problème de droit, tu peux aller voir un avocat. Mais quand tu as un problème de robotisation, c’est plus difficile », explique le maire en illustrant le rôle du nouveau centre.

Régis Labeaume a lancé un appel aux millionnaires dans la salle « qui s’ennuient » pour prendre les rênes du centre.  « Ça va se faire bientôt », conclut-il.

Auteur / autrice

Consulter le magazine