© Véronique DorvalQuand la musique illumine la nuitCamille Sainson·10 février 2025ActualitésCampusEn vedette Dans une salle plongée dans une douce pénombre, uniquement éclairée par la lueur vacillante des bougies, le concert aux chandelles de l’Université Laval nous a offert un moment suspendu dans le temps. Organisé dans le cadre de la 35e Semaine de prévention du suicide, cet événement a rassemblé étudiant.es, professeurs et mélomanes en quête de réconfort musical. Par Camille Sainson, journaliste multiplateforme Vous connaissez sûrement la nouvelle tendance « Candlelight », ces concerts illuminés par de fausses bougies en plastiques, mais qui offrent tout de même du charme à leur environnement. Mon équilibre Ulaval, en collaboration avec le Réseau Sentinelles et la Faculté de musique, s’est emparé du concept pour nous proposer deux concerts d’une heure chacun et ainsi nous octroyer une pause bien méritée à la fin de notre journée. Dans l’intimité de la salle Henri-Gagnon, 371 spectateur.rices ont assisté à une soirée empreinte de sérénité. Ce projet, conçu comme une parenthèse bienveillante, avait pour vocation de rappeler l’importance du soutien communautaire et du bien-être mental. La programmation musicale a su charmer les auditeur.rices par sa diversité et sa profondeur. Dès les premières notes du Concerto en mi majeur pour violon de Bach, le public a été transporté dans un univers d’harmonie et de virtuosité. S’en est suivie la Chaconne en sol mineur de Tomaso Antonio Vitali et son intensité plus dramatique. Le tout est porté par Roxanne De Lafontaine au violon qui a su transmettre toute sa passion dans les cordes frottées par son archet. Jean-François Mailloux a ensuite interprété les Nocturnes normandinois n°1 et 2 de Bernard Sénéchal, une douce musique évoquant les paysages agricoles de la région du Lac St Jean. En fermant les yeux, on imagine facilement les épis de blé caressés par la dernière lueur d’un soir de mai. Puis la parenthèse éclate avec l’arrivée de la trompette de Nicolas Gagnon qui résonne avec éclat à travers les mélodies de Nightsongs de Richard Peaslee. Le contraste est saisissant, le jazz s’invite bel et bien à la soirée. Enfin, la Deuxième pièce de concert pour deux clarinettes et piano de Félix Mendelssohn, interprétée par Daphné Lepire et Donovan Perreault, vient clôturer la soirée sur une note pleine de complicité et de virtuosité. Notre seul regret ? Un public malheureusement trop peu attentif qui représente bien les déboires de notre génération. Entre les écrans de téléphones qui ne cessent de s’allumer, les chuchotements incessants et les portes qui s’ouvrent et se ferment sans considération pour les artistes, difficile de maintenir un état de pure sérénité. Au-delà de la performance artistique, cet événement avait également une dimension philanthropique. Grâce aux 371 billets vendus pour les deux concerts, une somme de 2 000 $ sera reversée au projet La Table du pain, une initiative visant à soutenir les personnes en précarité financière. Cette alliance entre musique et solidarité a donné un sens encore plus profond à la soirée. Dans un monde où tout va toujours plus vite, ce concert a offert une bulle de répit, une invitation à l’introspection et à la communion. Une preuve que la musique peut effectivement arrêter le temps. Auteur / autrice Camille Sainson Voir toutes les publications