Crédit photo : Christopher VaccarellaQuand les libéraux deviennent les perroquets des conservateursNicolas Drolet·16 février 2025ActualitésOpinionSociétéSociété et sciences Depuis un certain temps, les libéraux semblent perdre en inspiration pour garder un narratif politique cohérent. Or, que faut-il faire lorsque l’inspiration est en manque? Il faut en prendre chez les adversaires politiques, bien sûr ! Par Nicolas Drolet, chroniqueur collaborateur Depuis plus d’un an déjà, les libéraux viennent à presque littéralement plagier les interventions conservatrices. Par exemple, il y a à peine deux ans, le chef conservateur Pierre Poilievre déclarait que « la promesse faite aux citoyens par les élites d’avoir une vie meilleure fut rompue. » Il avait déclaré cela vers le mois de septembre 2023, alors qu’environ un mois plus tard, Justin Trudeau reprenait ce discours presque mot pour mot. Pierre Poilievre, même avant qu’il devienne chef, ne cessait de demander la fermeture du chemin Roxham, qui facilitait l’immigration clandestine et Justin Trudeau n’avait accepté de le fermer qu’en mars 2023 avec l’aide du Président américain d’alors Joe Biden. Cela n’est que deux exemples parmi tant d’autres. Lorsque les conservateurs avaient proposé de taxer les véhicules électriques d’origine chinoise, proposition alors moquée par les libéraux, Justin Trudeau l’ayant qualifiée de « ridicule ». Pourtant, il l’avait mis en place en ne donnant aucun crédit au parti qui l’avait proposé d’abord. Ce type de comportements de la part des libéraux semble de plus en plus courant depuis l’annonce de la démission de leur chef. On l’a particulièrement vu depuis quelques semaines dans un contexte de menaces de tarifs venant des États-Unis. Pendant quelques conférences de presse, Pierre Poilievre proposait de « rebâtir » et mobiliser l’armée pour sécuriser la frontière entre le Canada et les États-Unis et d’abolir les barrières commerciales interprovinciales. Comme par hasard, Justin Trudeau s’est mis à souhaiter ce « libre-échange » seulement quelques jours plus tard. Cela fait longtemps que Pierre Poilievre demande des investissements plus importants dans la défense nationale. À quelques petites différences administratives près, cette demande a été reprise par les candidats à la chefferie libérale, notamment Mark Carney, Chrystia Freeland et Karina Gould. Il est impossible d’ignorer aussi l’éléphant dans la pièce : la taxe carbone. Depuis l’ascension de Pierre Poilievre à la chefferie du Parti conservateur en 2022, cette promesse a même fait l’objet d’un slogan « Axe the tax! ». Cette promesse a évidemment été reprise par Mark Carney, qui au départ, voulait son abolition, puis qu’elle soit renommée, alors que Chrystia Freeland promettait sa diminution, puis son abolition. Il est un peu ironique le fait que les adversaires politiques de Pierre Poilievre l’accusent de ne faire que des slogans et des promesses vides, alors que les solutions qu’il propose sont si souvent reprises par les libéraux, sans lui accorder le moindre crédit, bien entendu. Sauf que la question se pose : les libéraux, avec tous leurs virages à 180 degrés, risquent-ils de foncer dans un mur ? Pouvons-nous croire que le Parti libéral accomplira ces nouvelles promesses après avoir passé près de 10 ans à faire le contraire? Malgré la montée des libéraux dans les sondages, sauront-iels faire face à leurs contradictions une fois la course à la chefferie terminée et la fin de la prorogation du Parlement ? Auteur / autrice Nicolas Drolet Voir toutes les publications