Photo : Alice Beaubien

Référendum AELIÉS-UEQ : favoriser un climat sain

Après avoir vu les étudiant(e)s du premier cycle de l’Université Laval refuser l’affiliation à l’UEQ en novembre dernier, c’est maintenant au tour des étudiant(e)s inscrit(e)s aux cycles supérieurs de participer à un référendum sur cette question. Au cours des prochains mois, ils auront à choisir s’ils souhaitent, ou non, voir l’AELIÉS joindre les rangs de l’UEQ.

Selon Pierre Parent Sirois, président de l’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS), la priorité de l’association sera de « favoriser un climat sain lors de la campagne », pour éviter de répéter les débordements survenus lors du référendum de la CADEUL.

Moins de deux ans après la dernière tentative d’affiliation à l’Union Étudiante du Québec, l’AELIÉS se lance à nouveau dans un référendum. Si le dernier avait connu un taux de participation relativement bas (11,5%), l’association étudiante de l’Université Laval estime vouloir faire les choses différemment pour encourager la participation.

«Il y a un très grand travail de mobilisation à faire sur le terrain, même si la réflexion a déjà été entamée sur le campus en raison du référendum de la CADEUL qui a eu lieu en novembre dernier. C’est un grand défi puisqu’on doit tenir compte de la condition particulière des étudiant(e)s aux cycles supérieurs qui ne sont pas tous sur le campus, mais on est confiant de l’engouement que cela va générer », explique le président de l’association.

La position de l’AELIÉS

Tout comme la CADEUL, les membres du comité exécutif de l’AELIÉS comptent eux aussi  prendre position dans le débat pour l’affiliation à l’UEQ. L’Association rappelle que lors du référendum de 2016, le conseil d’administration s’était donné une position neutre dans le débat. En conséquence, le comité exécutif était limité dans ses actions et ne pouvait pas initier les débats d’idées. « Après une période de réflexion qui date de cet automne, plusieurs considérations ont amené le conseil d’administration à donner un mandat de représentation politique au comité exécutif. Le comité exécutif pourra donc promouvoir les avantages de l’affiliation auprès des membres », confirme Pierre Parent Sirois.

Même si le comité exécutif de l’AELIÉS s’affiche comme étant en faveur, elle ne compte pas pour autant minimiser l’espace alloué au camp du « Non », et ainsi permettre une représentation juste des deux options disponibles aux étudiant(e)s. « On souhaite que la campagne référendaire laisse place à des débats d’idées et des échanges respectueux autour de la question d’une affiliation ou non à l’UEQ », poursuit Pierre Parent Sirois.

À savoir pourquoi l’association des étudiant(e)s de 2e et 3e cycle déclenchait un référendum deux ans seulement après une importante victoire du « non », Pierre Parent Sirois répond : « Il faut d’abord comprendre que l’UEQ existait, mais que sur papier. Elle n’avait pas démontré ses capacités, son fonctionnement, sa façon de traiter les enjeux préoccupant les étudiants et les étudiantes à ce moment. Depuis ce temps, l’AELIÉS a pu siéger plusieurs fois au caucus de l’UEQ en tant qu’observatrice. Aujourd’hui, on est plus en mesure de constater les gains et les dossiers menés par l’UEQ. C’est essentiellement à partir de ces éléments que le conseil d’administration s’est basé pour prendre sa décision. Aussi, avec les élections provinciales qui s’en viennent, on croit que l’UEQ sera un véhicule efficace pour porter les enjeux qui nous préoccupent comme le financement de la recherche ou le réinvestissement en enseignement supérieur, par exemple. »

Inciter la discussion, et non la haine

La priorité de l’AELIÉS, selon son président, est de favoriser le débat étudiant, mais toujours dans le respect des idées et des opinions de chacun(e). « Le respect des idées et opinions de chacun(e) pour favoriser un climat sain lors de la campagne référendaire sera une priorité pour l’AELIÉS. À tout moment, aucun commentaire incitant à la haine ou la violence, de même que les propos grossiers ou injurieux, ainsi que toute menace ou insulte ne seront tolérés sur aucune plateforme ».

En novembre dernier, lors du référendum des étudiants du premier cycle, le débat s’était transporté sur les réseaux sociaux, où, derrière leurs écrans, plusieurs partisans du « oui » et du « non » avaient fait preuve de comportements déplacés, y allant de commentaires haineux et en incitant parfois même à la violence verbale.

Si un vote référendaire soulève souvent la passion chez certains, Pierre Parent Sirois estime avoir en place un plan réaliste pour éviter les débordements, sans toutefois empêcher le débat.

« On voudra éviter le plus possible les dérapages en prenant les précautions nécessaires. On est conscients qu’un référendum peut déchaîner les passions et provoquer des débats très animés. Notre but, ce n’est pas de censurer, mais d’encadrer. Déjà, sur notre page Facebook, on a une nétiquette qui nous permet de modérer les commentaires qui vont à l’encontre de ces principes. Les communications des comités partisans devront également respecter certains standards pour assurer un climat respectueux et propice aux échanges ».

La campagne référendaire se déroulera du 19 au 29 mars 2018. Les étudiants des cycles supérieurs seront appelés à voter du 26 au 29 mars 2018.

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