Photo : Alice Beaubien

Quatre jours de commémoration

La ville de Québec a dévoilé les différentes activités qui commémoreront le triste premier anniversaire de l’attentat au Centre culturel islamique du 29 janvier dernier. La commémoration se déroulera sur quatre jours et se terminera par un important rassemblement à quelques pas du drame.

En collaboration avec Raphaël Lapierre, rédacteur en chef. 

Lors d’une conférence de presse, lundi matin, annonçant les différentes activités, Régis Labeaume a mentionné que l’« on doit absolument se rappeler ce qui s’est passé. Pour la culture de nos enfants, nous-même, pour continuer à réfléchir sur notre façon d’évoluer en communauté par rapport à nos voisins et les nouveaux arrivants. »

La commémoration débutera vendredi en matinée. Organisé par le Centre de prévention contre la radicalisation menant à la violence, le colloque vivre-ensemble avec nos différences sera présenté au Palais Montcalm. À 19h30 de la même journée, les citoyens musulmans de la ville de Québec pourront se retrouver dans le cadre d’une prière qui sera diffusé en direct pour l’ensemble de la population.

Les citoyens pourront participer à la projection du documentaire Ta dernière marche dans la mosquée, diffusé samedi à 13h30 sur le campus de l’Université Laval. En fin de journée, les personnes intéressées pourront visiter la Grande Mosquée de Québec lors de portes ouvertes. Dimanche, un recueillement spirituel en mémoire des victimes aura lieu au Pavillon de la Jeunesse, à ExpoCité.

« Les activités de commémoration permettront à tous les citoyens de se recueillir et de démontrer son appui aux familles endeuillées et à la communauté musulmane », explique la ville de Québec dans son communiqué.

Des changements à Québec ?

« À tous les niveaux, le regard de l’autre, l’intérêt, et même nous, on s’est questionné. Quel visage on veut donner pour le Québec et le Canada ? », a répondu Boufeldja Benabdallah, cofondateur du Centre culturel islamique de Québec, lorsqu’on lui a demandé s’il voyait des changements à Québec depuis le drame du 29 janvier dernier.

Sébastien Bouchard, organisateur de la commémoration citoyenne, estime qu’il faut continuer d’apprendre à mieux se connaitre. «C’est dans le vécu quotidien, c’est là que se construit le vivre-ensemble. Il faut souligner toutes les initiatives qui visent à se connaitre et à comprendre que nous sommes tous et toutes québécois », dit-il.

De son côté, Régis Labeaume a souligné que le racisme et les gestes haineux ne sont pas plus présents à Québec que dans les autres villes du Québec. « Statistiquement, il y a moins de gestes haineux à Québec qu’ailleurs au pays », rappelle-t-il, en concédant toutefois qu’il devra continuer à travailler pour un meilleur vivre-ensemble dans la Vieille-Capitale.

Prisme sonore

Régis Labeaume a souligné le problème de l’environnement sonore à Québec. « Le problème, c’est qu’on a un environnement sonore, quelques radios, qui porteraient notre message et ce que nous on pense », mentionne le maire en expliquant toutefois que ces radios étaient loin de refléter les pensées des citoyens et citoyennes de la ville.

« Comment faire pour renforcer notre solidarité ? La majorité qui semble silencieuse, elle est compatissante. Pourquoi l’oublie-t-on dans les médias ? Cette population elle est unique. Il faut se le rappeler. Cette gentillesse, je l’ai apprise ici », témoigne le cofondateur du Centre culturel islamique de Québec.

 

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