Bien que la campagne référendaire pour affilier l’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS) à l’Union étudiante du Québec (UEQ) n’est pas encore débutée, il n’en reste pas moins qu’il s’agit encore cette session d’un enjeu qui touche un nombre considérable d’individus, avec plus de 11 000 étudiants inscrits dans un programme d’étude des cycles supérieurs. Cette fois-ci, Impact Campus s’est tourné vers l’UEQ pour connaître ce qu’implique une affiliation entre les deux partis, et ce que les étudiants peuvent en retirer.
L’enjeu de l’affiliation, tant pour la CADEUL que l’AELIÉS, est de permettre aux étudiants « d’avoir une représentation provinciale et nationale », explique le président de l’UEQ, Simon Telles. À ses yeux, l’UEQ est la seule association capable de négocier avec les différents paliers gouvernementaux en ce qui a trait aux revendications étudiantes de ses membres affiliés.
Plus spécifiquement, les étudiants inscrits aux cycles supérieurs ont généralement moins le temps et la motivation pour revendiquer et travailler à faire valoir leurs points, puisque la grande majorité d’entre eux ont une charge de travail considérable. « Ce qu’on constate sur le terrain, c’est qu’elles et ils sont surchargés par leurs cours et leurs activités de recherche et n’ont pas le temps ni les outils pour faire ce travail. Voici la principale illustration de la pertinence de faire partie de l’UEQ, qui a une équipe libérée à temps plein pour s’assurer de défendre leurs droits et intérêts », illustre Simon Telles.
Les droits et intérêts défendus par l’UEQ incluent la question des frais de scolarité différenciés pour les étudiants internationaux et canadiens, des problématiques liées à l’encadrement, l’enjeu du financement de la recherche ainsi que la santé psychologique.
Deuxième référendum en deux ans
Après avoir vu le premier référendum entre l’AELIÉS et l’UEQ atteindre un taux de participation en deçà de 12% en 2016, le président de l’UEQ se dit confiant que cette deuxième tentative réussira à convaincre les étudiants du 2e et 3e cycle de l’Université Laval. «Nous sommes très confiantes et confiants de réussir parce qu’à l’époque, l’UEQ était au stade de projet alors qu’aujourd’hui, nous avons un bilan positif et des projets concrets à présenter aux membres de l’AELIÉS. »
En effet, l’UEQ avait été créée en avril 2016 alors la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) perdait progressivement l’intérêt de ses membres, et que la Table de concertation étudiante du Québec (TACEQ) était en veilleuse depuis la fin de la mobilisation de 2012.
L’UEQ souhaite travailler et relever ce défi « en collaboration avec le comité exécutif de l’AELIÉS », maximisant ainsi leur présence sur le campus de l’Université Laval.
Toutefois, son président réaffirme l’importance d’offrir une campagne dans le respect de tout un chacun, peu importe l’allégeance. «Chose certaine, nous serons beaucoup plus actifs et actives pour rectifier les faits si nous sommes témoins de propos mensongers et nous avons confiance que c’est ce que la population étudiante s’attend de nous. »
Démystifier les « frais de bureaucratie »
Une critique fréquente adressée à l’endroit de l’UEQ est le pourcentage du budget alloué en salaire et en bureaucratie. Lorsque l’étudiant affilié cotise 4,56 $ par session, il se demande souvent où ira et à quoi servira l’argent.
Questionné à cet égard, Simon Telles s’est voulu rassurant, mais tout de même franc envers les étudiants. «Il faut faire preuve de prudence en associant les « salaires » à la « bureaucratie », puisque les ressources humaines sont la base de notre travail et reviennent directement en services aux membres. Il s’agit du temps que nous passons à faire des recherches, des représentations politiques et de la mobilisation sur les différents campus. »
Le pourcentage du budget associé aux salaires se situe à 37%, ce qui est « exemplaire pour une organisation à but non lucratif », mentionne le président de l’UEQ.