Rémunération des stages : les associations étudiantes se positionnent

Alors que l’Union étudiante du Québec a lancé, la semaine dernière, la campagne Stagiaires en solde avec l’objectif de poursuivre la lutte pour de meilleures conditions de stage chez les étudiant-es, plusieurs associations de l’Université Laval désirent clarifier leur position sur le sujet.

L’enjeu de la rémunération des stages est une priorité depuis quelques années tant pour les associations étudiantes nationales comme l’UEQ et la FECQ que pour les associations de campus comme la CADEUL. On sent toutefois que la pression est de plus en plus forte sur le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge.

En janvier, M. Roberge a rassuré les associations étudiantes en promettant une table de réflexion sur l’enjeu des stages. Toutefois, avec des conclusions prévues pour la fin avril, on estime que la rémunération des stages ne fera pas partie du premier budget Legault.

Dans ce contexte, certaines associations à l’Université Laval prennent position sur l’enjeu. À l’AELIÉS, une Assemblée extraordinaire est prévue mercredi le 27 février pour permettre aux membres de l’association de s’exprimer. «Il sera question d’une prise de position sur l’enjeu des stages, enjeu très important dans le contexte politique actuel», écrit l’AELIÉS sur la page de l’événement.

Du côté de la CADEUL, la position est claire et figure au plan directeur de la Confédération. Il est possible d’y lire que l’association étudiante de premier cycle souhaite «revendiquer de meilleures conditions pour les stages obligatoires».

En ce qui concerne un potentiel vote de grève, l’attaché politique de la CADEUL, Simon La Terreur, explique que cette démarche passe par les associations membres et non par la Confédération. Toutefois, c’est le rôle de la CADEUL de supporter les démarches de ses membres, mentionne-t-il, donnant l’exemple de la grève de 2012 où la Confédération n’avait pas fait de vote de grève, mais soutenait la direction choisie par ses membres.

La semaine dernière, le Regroupement des étudiants en médecine de l’Université Laval (RÉMUL) s’est positionné en faveur d’un soutien aux  différents mouvements étudiants visant de meilleures conditions pour les stagiaires ainsi qu’en faveur « d’une compensation pour les stages de l’externat effectués dans le cadre d’un doctorat de premier cycle en médecin », stipule le RÉMUL.

« Le RÉMUL ajoute son nom à la liste, déjà longue, d’associations étudiantes demandant au ministre Roberge de prendre les mesures nécessaires pour améliorer les conditions des stagiaires », explique Marie-Lyne Bourque, présidente du RÉMUL. 

Un projet de loi de l’UEQ et la FECQ 

Dans le cadre de la campagne Stagiaires en solde, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et l’Union étudiante du Québec (UEQ) proposent au ministre un projet de loi qui se veut une solution concrète pour améliorer les conditions de stage au Québec.

Rédigé dans le respect des normes officielles de l’Assemblée nationale, le projet de loi viendrait modifier la Loi sur les normes du travail pour y inclure les stagiaires aux chapitres qui les incluent et il y ajoute un nouveau chapitre qui leur est propre.

«La proposition législative prévoit également une série de mesures spécifiques qui doivent être réservées à un règlement ministériel, afin de faciliter tout ajustement par amendement qui aurait pour effet d’assurer une meilleure adaptation à la situation des stagiaires», écrit l’association étudiante dans sa proposition de projet de loi.

«L’objectif est avant tout de montrer la possibilité d’appliquer légalement les principes fondamentaux liés à l’amélioration des conditions de stage. C’est simple, nous voulons des protections équitables ! », a mentionné Guillaume Lecorps, président de l’UEQ.

Même si le ministre se veut ouvert à discuter avec les associations étudiantes, on constate que ces dernières maintiendront la pression pour éviter tout «statu-quo».

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