Ce mercredi, des militant-es se sont donné-es rendez-vous au pavillon Charles-De-Koninck. Autour d’une «zone de grève», les étudiant-es discutaient, jouaient au soccer, faisaient de la musique, mais, plus important encore, ils discutaient stratégie, désirant savoir quelles associations étudiantes seraient plus encline à les rejoindre. Dans la foulée, le groupe s’est dirigé vers le pavillon Desjardins, scandant en chœur : «Qu’est-ce qu’on veut ? Être payé ! Quand est-ce qu’on le veut ? Maintenant !» et «un salaire ou la grève !».
Impact Campus s’est entretenu avec Arian Omeranovic, délégué aux affaires externes du Regroupement des étudiantes et étudiants en sociologie de l’Université Laval (RÉSUL), et Jérôme Gourdeau, responsable des affaires pédagogiques du Mouvement des étudiants et étudiantes en travail social de l’Université Laval (METSUL) afin d’obtenir plus de détails sur l’évènement.
Selon eux, la zone de grève est une sorte de tradition pour les grévistes. Elle permet de rencontrer les militant-es des autres associations étudiantes et de mieux coordonner leurs actions ainsi que de convaincre plus de gens de rejoindre la cause.
D’après des informations obtenues, trois associations étudiantes de l’Université Laval se sont déjà munies d’un mandat de grève générale illimitée qui entrerait en action quand 20 000 étudiant-es, réparti-es en trois régions administratives, se seront joints au mandat. Il s’agit du RÉSUL, de l’Association des étudiant(e)s prégradué(e)s en philosophie de l’Université Laval (AGEEPP-UL) et de l’Association des étudiant.e.s en science politique (AEESPUL) qui s’est doté d’un mandat de grève avec un quorum moral. «Ce type de quorum fait en sorte que les décisions prises lors de l’Assemblée devront être entérinées lors de la prochaine Assemblée générale; elles pourront donc être confirmées ou renversées», explique l’association dans un communiqué remis à ses membres.
Des associations étudiantes nationales qui ne font pas l’unanimité
Bien que l’Union étudiante du Québec (l’UEQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) aient lancé la campagne stagiaire en solde et proposé un projet de loi pour améliorer les conditions de travail des stagiaires, les propositions n’intéressent pas les manifestant-es. Jérôme Gourdeau déclare : «L’UEQ et la FECQ ne représentent pas le mouvement qui se crée en ce moment. Nos revendications ne sont pas les mêmes», soulignant qu’à ses yeux, la «rémunération» demeure la seule option.
Ces déclarations vont dans le même sens qu’un communiqué émit par la Coalition montréalaise pour la rémunération des stages qui accuse la FECQ de s’opposer en réalité au mouvement.
«Comment peut-elle se positionner comme une organisation qui « défend les intérêts, les droits et les conditions de vie de la population » étudiante alors qu’elle se range manifestement du côté des patrons et du gouvernement, émettant des recommandations qui s’opposent aux demandes d’un mouvement autonome en marche depuis des années à travers les cégeps et les universités du Québec ?», lit-on dans le communiqué.
Cette zone de grève s’inscrit aussi dans une série de manifestations qui ont eu lieu à Montréal et à Québec à l’occasion de la Journée mondiale de la justice sociale organisée entre autres par Coalition Main Rouge et RÉPAC 03-12. Ces manifestations avaient cependant des revendications plus larges.
On peut lire dans un communiqué de RÉPAC 03-12 certaines de leurs revendications pour le prochain budget : un réinvestissement dans les services publics, les programmes sociaux et le communautaire, des conditions de travail décentes (15$/h), la rémunération des stages, des mesures majeures contre les changements climatiques et la lutte contre toute forme de discrimination.