Sophie D’Amours élue rectrice de l’Université Laval

La professeure en génie industriel Sophie D’Amours a été élue nouvelle rectrice de l’Université Laval mercredi matin. Elle est ainsi devenue la première femme de l’histoire de l’institution d’enseignement à occuper ce poste.

Le premier tour a suffi pour départager les trois candidats dans la course, Mme D’Amours récoltant 71 votes sur une possibilité de 140. Ce score se traduit par un pourcentage de 50,7% des voix.

Le vice-recteur exécutif actuel, Éric Bauce, a pour sa part obtenu 59 votes sur 140, pour un pourcentage de 42,1%.

Le doyen de la Faculté des sciences de l’administration (FSA), Michel Gendron, a enfin récolté 10 votes sur 140, affichant un pourcentage de 7,1% des voix.

Élue pour un mandat de cinq ans, l’enseignante devient ainsi la 26e leader de l’Université Laval. Elle succède à Denis Brière, qui achève un mandat de dix ans. Celui-ci se terminera le 31 mai.

Notons que cinq votes ont été annulés en raison d’absences lors de la journée du vote.

Près des étudiants

En remerciant les étudiants et étudiantes pour leur « participation active ayant amené un vent de fraîcheur » au cours de la course, Sophie D’Amours parle d’abord d’une révision générale à opérer en ce qui concerne le milieu universitaire.

« J’ai eu beaucoup de discussions à l’effet qu’on souhaitait une vie de campus plus dynamique, plus animée, explique-t-elle en entrevue avec Impact Campus. On va faire des efforts pour faciliter l’intégration et être avec vous. Je veux personnellement rendre l’expérience universitaire plus excitante, plus unique. »

La nouvelle rectrice de l’UL entend d’ailleurs s’entourer de jeunes représentants afin de déposer ses orientations officielles, le 1er juin prochain. Elle estime qu’il faut « s’accompagner des étudiants pour réaliser et planifier le plan stratégique de notre institution ».

Enterinée lors d’un référendum récemment, la construction du Centre de la vie étudiante (CVE) constituera l’un des axes principaux du mandat de Sophie D’Amours, qui affirme avoir déjà commencé à travailler en ce sens. « C’est un de nos projets très importants, pour lequel on va se mettre très clairement à l’ouvrage, dit-elle. De manière plus générale, on va avancer dans l’enrichissement de l’expérience étudiante. »

« Nous devons constamment mieux enseigner, mieux faire de la recherche et trouver notre pertinence dans une société qui est en mouvance. La différence dans nos universités passe d’abord par les personnes. » -Sophie D’Amours

Idées en rafale

Fortement critiquées dans l’espace public, les primes d’après-mandat devront également être revues, selon l’enseignante. « Les statuts disent que l’on doit réviser cette rémunération globale, lance-t-elle. J’ai confiance que le conseil d’administration ait entendu mes propositions à cet effet, puisque cette pratique n’est pas bien perçue dans la communauté. J’ai espoir que ça sera réglé dans quelques mois, voire quelques semaines. »

Les stages non rémunérés demeurent un enjeu pour plusieurs étudiants et plusieurs facultés sur le campus. Sur ce point, la nouvelle leader croit « qu’il faut trouver des façons de changer, et que ça mérite notre attention ». Elle avoue toutefois qu’elle devra se renseigner sur le sujet avant de prendre des décisions plus formelles.

Sur le financement universitaire, Mme D’Amours mentionne un engagement à construire entre les institutions d’enseignement québécoises, qu’il faut dès lors penser et imaginer, selon elle, par de nouveaux partenariats.

« Je veux travailler à connaître l’ensemble des joueurs, poursuit-elle. C’est ainsi qu’on fera avancer la cause et valoriser ce qui se passe ici. J’espère surtout que j’arriverai à rejoindre l’ensemble des citoyens pour faire équipe et convaincre le gouvernement qu’il faut mettre plus d’argent dans nos universités. On en a franchement besoin au Québec. »

Globalement, la collaboration externe avec la Ville de Québec devra être accrue, indique-t-elle, pour travailler de manière plus efficace sur des projets communs.

« Renouveau »

Questionnée sur les motifs de sa réussite et de son élection, Sophie D’Amours estime qu’elle incarnait le changement. « Les gens ont souhaité un nouveau mode de gestion, et c’est ce que j’ai proposé, dit-elle. C’est ce que j’ai fait dans le passé, et ça a rejoint plusieurs personnes, je crois. »

Elle croit de plus porter un « beau message » pour l’image des femmes en société, démontrant que « ces positions sont accessibles pour chacune d’entre elles de nos jours ».

D’ici le 1er juin, la nouvelle rectrice affirme qu’elle dirigera une transition efficace « au bénéfice de notre institution », de manière conjointe avec Denis Brière, son équipe et la présidente du conseil d’administration en place.

La CADEUL réagit

Même si la voix des étudiants s’est fait entendre lors de cette campagne, dit le président de la CADEUL, Samuel Rouette-Fiset, les efforts en ce sens ne doivent pas s’arrêter ici, selon lui.

« Les étudiantes et étudiants ont occupé une place importante dans cette campagne, et nous en sommes fiers, avoue-t-il. Or, il est temps maintenant, pour Mme D’Amours, de passer de la parole aux actes. Nous serons là, tout au long des cinq prochaines années, pour lui rappeler ces engagements de campagne. »

La place des étudiantes et étudiants, les relations de la ville de Québec avec l’Université Laval, la qualité de l’enseignement, la place des technologies, le rayonnement international : voilà autant de sujets qui constituent des priorités pour l’association.

« Nous sommes impatients de nous mettre à table, affirme le président. Nous sommes disponibles et prêts, dès maintenant, à collaborer avec la nouvelle administration. Il ne suffit que d’un appel. »

Qui est Sophie D’Amours ?
Courtoisie : sophiedamours.ca
Courtoisie : sophiedamours.ca
  • Professeure à l’Université Laval depuis 1995.
  • Vice-rectrice à la recherche et à la création de 2012 à 2015, sous la direction de Denis Brière.
  • Coprésidente du Comité-conseil sur la Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation (CSQRI).
  • Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la planification de réseaux de création de valeur durable dans l’industrie forestière.

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