Les cinq conservatoires qui menaçaient de fermer en région peuvent maintenant souffler. Après la sortie du rapport du conseil d’administration du Conservatoire, la ministre de la Culture, Hélène David, refuse catégoriquement cette solution drastique. Elle déplore également le manque d’imagination du rapport.
L’annonce d’une éventuelle fermeture des conservatoires de Val-d’Or, Gatineau, Trois-Rivières, Saguenay et Rimouski avait soulevé une vague d’émoi à travers la province ces dernières semaines. Mais mercredi dernier, la ministre de la Culture et des Communications, Hélène David, a affirmé qu’il était hors de question de cesser l’enseignement de la musique dans les conservatoires régionaux. « Je prends le parti des régions. Je prends le parti des étudiants. La mission des conservatoires sera sauvegardée en région », a-t-elle soutenu.
La vague de soulagement passée, la question du déficit de 14 millions de dollars du réseau du Conservatoire reste intacte. Comment éponger un tel déficit ? La ministre propose déjà quelques avenues possibles, comme alléger l’administration ou louer les locaux souvent vacants des édifices. Elle reproche aussi au rapport des administrateurs du Conservatoire de ne contenir aucune mention concernant les établissements de Montréal et Québec. Mme David estime que les mesures à venir devraient toucher tous les Conservatoires.
Face au spectre d’une telle fermeture, 220 étudiants du Conservatoire de musique et d’art dramatique de Montréal étaient en grève le 30 septembre dernier, en solidarité avec les établissements menacés. « Une bonne partie de nos membres provient des conservatoires des régions. S’ils ferment, l’avenir même de la faculté de musique est compromis », a souligné Emmanuelle Piedboeuf, présidente de l’Association des étudiants en musique de l’Université de Montréal. Les étudiants demandent également la démission de Nicolas Desjardins, directeur général de l’institution.
Dans les derniers jours, il y a eu plusieurs manifestations partout au Québec pour dénoncer ces fermetures, notamment à Rimouski où des étudiants se sont déplacés à Québec pour jouer de la musique sur la colline parlementaire.
Certes plus doux aux oreilles que des casseroles, leur message a été entendu. La ministre libérale se dit derrière les étudiants et les régions. Elle pense que les Conservatoires doivent continuer d’exercer leur mandat qui est d’offrir des cours de qualité en musique et en art dramatique. Notons que l’art dramatique comme tel n’est offert que par les établissements de Québec et de Montréal.
La prise de position de la ministre est bien sûr accueillie avec joie par les étudiants et les professeurs concernés, et la possibilité que tous les Conservatoires reviennent sous la tutelle du ministère n’est pas exclue pour le moment.