C’est un deuxième manifeste intitulé « pour un campus sans eau embouteillée » qui a été remis par l’association environnementale Univert Laval, à l’endroit de l’administration de l’Université Laval. Les membres étudiants souhaitent assister à un retrait progressif, voire définitif, lequel a déjà été entamé par plus d’une dizaine d’institutions d’enseignement.
L’Université Bishop’s a été la première au Québec, en 2010, à tourner le dos à l’industrie de l’eau embouteillée. L’Université Concordia, l’Université de Sherbrooke, l’Université de Montréal, ainsi que McGill plus récemment, lui ont notamment emboîté le pas, et ce, sans compter les autres établissements d’enseignement supérieur à l’échelle québécoise et canadienne.
Alors que le premier manifeste avait été déposé en 2013, celui du 22 mars dernier s’inscrivait dans le cadre de la campagne « À Laval, buvons local ! ». La campagne a trouvé appui auprès de plusieurs étudiants, associations étudiantes et membres de la direction. En 2017, la vente de bouteilles de verre recyclées a poussé des milliers de personnes à signer une pétition pour encourager l’abolition de la vente d’eau embouteillée.
Désir de sensibiliser
« Les valeurs d’Univert Laval rejoignent de toute évidence celles de l’Université Laval. [Elle] encourage la consommation d’eau publique et travaille ardemment à réduire la consommation d’eau embouteillée en misant sur la sensibilisation et la responsabilisation des membres de la communauté universitaire dans leurs choix individuels », a affirmé la porte-parole de l’Université Laval, Andrée-Anne Stewart, via un communiqué.
Depuis le dépôt du premier manifeste, l’Université Laval estime que l’approche qu’elle a adoptée et qu’elle qualifie de « non-coercitive » a encouragé une diminution de la vente de bouteilles d’eau à usage unique. Par exemple, entre 2016 et 2017, on aurait vendu 19 938 bouteilles d’eau de moins que dans le recensement précédent, souligne l’institution.
« L’Université Laval n’a pas exactement fermé la porte à une élimination progressive de la distribution d’eau embouteillée sur son campus, peut-on lire dans le plus récent manifeste d’Univert Laval. Sa stratégie vise l’appropriation par les étudiants de la démarche de développement durable de l’institution, mais exclut quelconque forme de coercition à leur endroit. »
Des campagnes de sensibilisation afin d’inciter les gens à consommer de l’eau en fontaine sont également mises sur pied : « Nous encourageons aussi l’adoption et le maintien des saines habitudes de vie de la communauté universitaire, telle que la consommation d’eau plutôt que la consommation d’autres types de boissons comme, par exemple, les boissons sucrées », a-t-on également mentionné dans le communiqué.
Des arguments multiples
En vue de l’élaboration du Plan d’action de développement durable 2018-2021 qui vise entre autres la réduction des matières résiduelles et l’adoption de saines habitudes de vie, la soumission d’un manifeste en 2018 semblait imminente.
Univert Laval dénote par ailleurs une certaine contradiction entre les actions effectives de l’Université Laval et son engagement quant au développement durable. « Un tel produit, nuisible à presque tous les points de vue, n’a pas sa place dans un établissement qui souhaite adopter des pratiques durables », a-t-on écrit à l’attention du vice-recteur exécutif, Robert Beauregard.
La coordonnatrice générale d’Univert Laval, Cynthia Legault, a justifié qu’avec le renouvellement continu de la communauté universitaire, l’association avait atteint un point de saturation de la sensibilisation. Elle espérerait convaincre l’administration de compléter leurs actions en bannissant la vente d’eau embouteillée.
L’étudiante a d’ailleurs énuméré quelques arguments cités dans le manifeste, à savoir que d’un point de vue environnemental, la bouteille est un déchet inutile étant donné que l’eau est présente sur le campus à moindre prix. Elle ajoute qu’économiquement, il s’agit d’un fardeau supplémentaire pour les étudiants de s’acheter de l’eau embouteillée, parce qu’elle coûte plus cher que l’eau du robinet.
« Ça n’a pas sa place, s’est-elle désolée. Pourquoi est-ce que ce ne serait pas bon pour nous à l’Université Laval, alors que c’est bon dans d’autres campus au Québec et ailleurs dans le monde ? »
Au moment d’écrire ces lignes, Univert Laval demeurait sans réponse de l’administration quant à ses plus récentes propositions.
Le Pub universitaire cesse l’utilisation de paille
Le Pub se joint au mouvement anti-pailles. L’initiative est une réponse aux nombreuses demandes des membres de la Confédération et aussi d’Univert Laval. D’après les données jointes à la publication de la CADEUL, c’est plus de 180 milliards de paille en plastique qui sont jetées par année aux États-Unis.
En moyenne, ce produit qui est utilisé une vingtaine de minutes prendrait plus de 200 ans à se décomposer. Les données nous rappellent aussi que 80 % à 90 % des déchets maritimes sont composés de plastique.