Négociations avec le SEUL: Le vice-recteur de l’UL fait le point

À la suite de plusieurs rencontres infructueuses entre l’Université Laval et le Syndicat des employés de l’Université Laval (SEUL), le vice-recteur exécutif et au développement de l’institution, Éric Bauce, réclame un arbitre à la table des négociations sur la restructuration des régimes de retraite.

Cette annonce est sans surprise, selon le leader syndical Eric-Jan Zubrzycki, puisqu’elle fait suite à la grève enclenchée la semaine dernière par les 1900 employés de soutien de l’institution et, plus récemment, aux tentatives avortées de résolution d’entente entre l’UL et le SEUL.

Il était d’ailleurs prévu par la loi qu’en cas d’échec des négociations, un arbitre indépendant serait nommé le 31 mars. Devant une impasse dans le processus, M. Bauce demande dès aujourd’hui l’intervention d’un troisième parti afin de trancher sur la question.

Il s’agirait en fait d’un expert désigné sous peu par le ministère du Travail. « Présentement, nous sommes en négociation avec un conciliateur que le syndicat a demandé. Il va faire son rapport et suggérer un arbitre qui serait nommé dans une période de 10 jours », explique M. Bauce.

Au cœur des négociations

Rappelons que les échanges entre la direction de l’Université Laval et le Syndicat des employé(e)s de l’UL (SEUL) tournent autour de deux tables: le renouvellement de la convention collective et la restructuration des régimes de retraite.

Selon M. Bauce, la première avance plutôt bien, alors que la seconde se déroule de manière plus conflictuelle. Le point qui neutralise les discussions entre les deux partis semble être la non-participation des retraités dans le financement des régimes de retraite.

En effet, le vice-recteur exécutif avance que le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), auquel est affilié le SEUL, est intervenu en refusant que les retraités paient le prix de la restructuration.

Or, l’Université Laval souhaite que les retraités ainsi que les employés soient parties prenantes du financement. « Selon la Loi 13 adoptée le 8 juin 2016, l’Université Laval doit réorganiser ses régimes de retraite dans un contexte de pérennité et d’équité intergénérationnelle. Ce qu’on essaie de faire, c’est de protéger nos employés et d’être équitable », poursuit M. Bauce.

Une position particulière

La question des régimes de retraite vient donc entraver le processus de négociations sur la convention collective. « On mélange deux dossiers, croit le Montpelliérain d’origine. Réglons le dossier de régime de retraite selon la loi, dans un état de droit comme le nôtre, et travaillons ensemble sur la convention collective pour qu’on puisse avancer. »

L’institution d’enseignement indique donc qu’elle se retrouve dans une situation particulière. « On demande aux employés de payer 7 M$ et le syndicat demande aux employés un effort de 15 M $. Notre demande aux employés est à peu près la moitié de ce que le SEUL demande. »

Vers une course au rectorat

Peu après cette annonce, le leader syndical, Eric-Jan Zubrzycki, avait associé l’annonce de M. Bauce à un coup publicitaire en vue d’une course au rectorat. Ce dernier répond à ce sujet que sa décision relève plutôt d’un acte institutionnel, suivant les valeurs et les principes de l’Université Laval.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le vice-recteur encadre des conventions collectives, précise-t-il. « Quelqu’un qui veut se lancer dans une campagne électorale n’irait pas chercher le trouble dans lequel je suis avec le SEUL. Ça serait un peu contre-productif comme approche de dire : je vais dans une campagne électorale et, by the way, je ne m’entendrais pas avec le syndicat. »

Futures avancées

Dans les prochains temps, M. Bauce souhaite régler le dossier des régimes de retraite le plus rapidement possible afin de pouvoir conclure une nouvelle convention collective, expirée depuis fort longtemps déjà.

Il lance un appel sincère à tous les membres du SEUL afin de reprendre les négociations dans les plus brefs délais. « La stratégie du SEUL leur appartient, conclut-il. Mais ça affecte l’ensemble de la communauté négativement. On espère arriver à un milieu positif qui nous permet de livrer la mission universitaire. C’est notre raison d’être pour les étudiants. »

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