Bien des croyants lavallois doivent concilier leurs études et la pratique de leur religion. Bien vivantes et animées par leurs convictions, les associations religieuses de l’UL rassemblent des étudiants de toutes les origines.
Il est 11h lorsque la messe du dimanche débute à la Chapelle Marie-Guyart, située au pavillon Ernest-Lemieux. « Il y aura du monde! », avait prévenu Raymond Savadogo, président de l’Association étudiante catholique de l’Université Laval, lorsqu’Impact Campus l’a rencontré quelques jours avant.
En ce 2e dimanche de l’Avent, les rythmes africains des chants religieux occupent la place qui leur revient. Des dizaines de personnes d’origines africaines sont réunies et se mêlent à une foule d’origines diverses, composée majoritairement de jeunes têtes. Sur place, une étudiante confie qu’elle assiste à la messe depuis qu’elle est arrivée à l’Université Laval, il y a déjà quatre ans.
Deux pavillons plus à l’est, au Alphonse-Marie Parent, quelques membres de la communauté musulmane se rejoignent à la salle de prière. Au nombre de cinq par jour, les prières sont des moments de rencontre pour les musulmans pratiquants sur le campus. « C’est bien d’avoir un espace pour prier à l’Université Laval, car les mosquées sont plus loin de l’Université », fait savoir Abdoul Wahhab Thiam, vice-président de l’Association des étudiant.e.s musulman.e.s (AEMUL). Les vendredis, ils se rassemblent dans une plus grande salle au pavillon Lemieux où plus d’une centaine de personnes assiste à la grande prière.
Bien ancrées dans la communauté étudiante, l’Association étudiante catholique (AECUL) et l’AEMUL regroupent respectivement 400 et environ 50 membres, selon leur président.
« Notre association, c’est un espace pour trouver la vie religieuse, la collaboration et le vivre ensemble afin d’éviter les conflits », confie Mamadou Sibiou, président de l’AEMUL.
Entre vie spirituelle et études
« C’est important de pouvoir vivre sa foi comme étudiant », relate Raymond. Selon lui, la foi est un signe d’accompagnement dans sa réussite personnelle et ses études. La possibilité de pouvoir vivre sa foi sur le campus est réconfortante, ajoute-t-il. « Des étudiants s’informent sur l’existence de l’Association catholique avant même d’appliquer à l’Université Laval », commente celui qui poursuit un doctorat en droit.
L’islam exige une assiduité et une organisation du temps, commente quant à lui Abdoul. « Être étudiant n’empêche pas de vivre sa foi ». Il ajoute que la pratique de la prière n’est pas limitative ou restrictive. En ce sens, l’islam permet d’aménager son emploi du temps. Même si la prière est une « exigence morale », précise Mamadou, en sauter une en raison d’un conflit d’horaire n’est pas condamnable.
Par ailleurs, les deux étudiants de confession musulmane saluent les accommodements offerts par l’Université. Abdoul a conclu à cet égard une entente avec un professeur pour lui permettre de pratiquer une prière du milieu de la journée malgré les horaires contraignants. L’heure des prières est aussi ajustée en fonction de la réalité étudiante.
Des activités à l’année
Les principales associations religieuses sur le campus offrent une programmation bien remplie à leurs membres. Séances de lecture du Coran et de prêches, séminaires, leçons d’arabe et repas collectifs sont au nombre des activités organisées par l’AEMUL qui animent la vie spirituelle des croyants. Mener des activités intellectuelles pour réfléchir sur leur religion est l’une des priorités de l’association musulmane.
Mais, nuance son président, il ne faut pas oublier que chacun est étudiant avant tout et que la priorité, ce sont les études. L’Association est là pour accompagner les croyants, or, ces derniers restent libres de leur emploi du temps. « L’idéal, c’est de prier aux heures de prière et en groupe », admet Abdoul. Certes, confie Mamadou, si la pratique de l’islam était la seule priorité, « on resterait chez soi pour prier ».
Une foule d’activités ponctuent la session chez les catholiques également. La Table du Pain, un comptoir alimentaire, est l’une des activités d’envergure sous l’égide de l’AECUL. Des groupes de soutien ainsi que des activités hors campus figurent à l’horaire chaque session, sans oublier les messes de tous les dimanches.
Multiculturel
Pour Raymond Savadogo, l’un des avantages de pouvoir vivre sa foi sur le campus est l’aspect multiculturel de la communauté catholique à l’Université Laval. Lui-même, originaire du Burkina Faso, des pratiquants du Liban, de la Suisse et du Vietnam, entre autres, partagent la même religion. « Ça permet de savoir comment chacun vit sa foi ». La communauté musulmane lavalloise est tout autant plurielle, avec ses membres qui proviennent des quatre coins du globe.